Vastes frappes russes sur l'Ukraine : au moins 18 morts et 132 blessés

Des sauveteurs dégagent les décombres d'un centre commercial détruit par un tir de missile, à Horlivka, en Ukraine contrôlée par la Russie, le 25 décembre 2023. (AFP)
Des sauveteurs dégagent les décombres d'un centre commercial détruit par un tir de missile, à Horlivka, en Ukraine contrôlée par la Russie, le 25 décembre 2023. (AFP)
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Publié le Vendredi 29 décembre 2023

Vastes frappes russes sur l'Ukraine : au moins 18 morts et 132 blessés

  • La Pologne, pays membre de l'Otan, a affirmé qu'un des missiles russes tirés sur l'Ukraine est brièvement passé dans son espace aérien, près de la frontière, dans la matinée
  • Selon l'état-major ukrainien, la Russie a tiré près de 160 engins dont des missiles de croisière et des drones explosifs Shahed. La défense antiaérienne est parvenue à abattre 88 missiles et 27 drones

KIEV: La Russie a mené vendredi une vaste série de frappes sur plusieurs villes d'Ukraine, dont la capitale Kiev, avec "un nombre record de missiles", qui ont fait, selon les autorités ukrainiennes, au moins 30 morts et plus de 160 blessés.

La Pologne, pays membre de l'Otan, a affirmé qu'un des missiles russes tirés sur l'Ukraine est brièvement passé dans son espace aérien, près de la frontière, dans la matinée.

"La Russie a utilisé presque tous les types d'armes de son arsenal", a déclaré le président Volodymyr Zelensky, sur le réseau social X.

Selon l'état-major ukrainien, la Russie a tiré près de 160 engins dont des missiles de croisière et des drones explosifs Shahed. La défense antiaérienne est parvenue à abattre 88 missiles et 27 drones.

"Il s'agit de l'attaque de missiles la plus massive", à l'exclusion des premiers jours de la guerre, a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'armée de l'air Iouri Ignat.

Les frappes ont touché des infrastructures essentielles, des installations industrielles, militaires et civiles, a précisé l'état-major dans un rapport.

"Le monde doit voir que nous avons besoin de plus d'aide et de moyens pour arrêter cette terreur", a plaidé sur Telegram Andriï Iermak, le chef de cabinet de M. Zelensky.

Un propos repris par le président américain Joe Biden, qui a appelé le Congrès, qui refuse pour l'heure d'allouer plus d'argent à Kiev, à "agir sans plus attendre" après ces "bombardements massifs".

"A moins que le Congrès ne prenne des mesures urgentes au cours de la nouvelle année, nous ne serons pas en mesure de continuer à envoyer les armes et les systèmes de défense antiaérienne, indispensables à l'Ukraine pour protéger son peuple", a-t-il averti.

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak, dont le pays a annoncé vendredi l'envoi à l'Ukraine d'environ 200 missiles anti-aériens pour renforcer ses défenses, a estimé que ces frappes démontraient que Vladimir Poutine "ne reculera devant rien". La France a condamné une "stratégie de terreur".

Biden appelle le Congrès à agir sans plus attendre après les vastes frappes russes en Ukraine

Le président américain Joe Biden a exhorté vendredi le Congrès à "agir sans plus attendre" après les "bombardements massifs" en Ukraine, les négociations patinant toujours sur la validation d'une gigantesque enveloppe d'aide à Kiev.

"A moins que le Congrès ne prenne des mesures urgentes au cours de la nouvelle année, nous ne serons pas en mesure de continuer à envoyer les armes et les systèmes de défense aérienne, indispensables à l'Ukraine pour protéger son peuple", a averti le dirigeant dans un communiqué.

Moscou a lancé vendredi matin une vaste série de frappes à l'aide de missiles et de drones sur plusieurs villes d'Ukraine, dont la capitale Kiev, qui ont fait au moins 18 morts et 132 blessés, selon les autorités ukrainiennes.

"Face à cette attaque brutale, l'Ukraine a déployé les systèmes de défense aérienne livrés par les Etats-Unis et leurs alliés", a souligné Joe Biden.

"Nous ne pouvons pas laisser tomber l'Ukraine", a-t-il affirmé, exhortant le Congrès à "agir sans plus attendre".

Les élus républicains et démocrates négocient toujours sur la validation de l'enveloppe de 61 milliards de dollars réclamée avec insistance par le président Joe Biden et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.

Mais près de deux ans après le début d'une guerre qui s'enlise -- et plus de 110 milliards de dollars déjà débloqués par le Congrès -- les républicains, en particulier, ont commencé à trouver la note trop salée.

Ils conditionnent leur soutien à cette nouvelle enveloppe à un durcissement drastique de la politique migratoire américaine, dossier sur lequel les tractations continuent.

En attendant, les Etats-Unis ont débloqué mercredi leur dernière tranche d'aide militaire disponible pour l'Ukraine.

La Maison Blanche a par ailleurs fait état d'un appel entre le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan et son homologue polonais Jacek Siewiera sur l'entrée d'un missile russe dans l'espace aérien de ce pays membre de l'Otan.

"Le président Biden suit ce dossier de près", a assuré l'exécutif américain.

«Frappes lâches»

Dénonçant des "frappes lâches", le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, a promis que l'UE "se tiendra aux côtés de l'Ukraine, aussi longtemps qu'il le faudra".

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Volker Türk, a appelé Moscou à "mettre fin immédiatement à ces attaques" et "à respecter les lois internationales régissant les conflits".

"À l'heure actuelle, 30 personnes ont été tuées et plus de 160 blessées à la suite de l'attaque massive de la Russie sur le territoire ukrainien dans la matinée", a indiqué sur Telegram le ministre de l'Intérieur Igor Klymenko.

La Russie s'est limité à indiquer dans son briefing quotidien que "toutes les cibles ont été atteintes".

Elle a affirmé avoir visé lors de plus de 50 frappes, dont une "d'envergure" en Ukraine entre le 23 et 29 décembre, des infrastructures militaires, dépôts de munitions et lieux de déploiement des soldats ukrainiens.

A Kiev, un hangar de 3.000 m2 a été la proie des flammes dans le quartier de Podil. Une station de métro utilisée comme abri anti-aérien a été endommagée, ainsi que plusieurs immeubles d'habitations et des hangars.

Une maternité de Dnipro a aussi été "gravement endommagée", mais sans victimes, selon le ministère de la Santé.

Missile en Pologne

La Pologne a rapporté de son côté qu'un de ses radars avait repéré dans la matinée qu'un missile russe "a pénétré dans l'espace aérien polonais" avant de le quitter aussitôt en direction de l'Ukraine.

En novembre 2022, un missile ukrainien était tombé sur le village polonais de Przewodow, près de l'Ukraine, tuant deux civils et suscitant brièvement les craintes d'une extension du conflit.

Dans la soirée, le président Zelensky a lui annoncé s'être rendu à Avdiïvka, cité industrielle de l'Est que les troupes russes tentent d'encercler depuis des mois. Il y a remis des décorations à des soldats et évoqué leurs besoins pour continuer à défendre la ville.

La vague de frappes russes vient clore une année difficile pour l'Ukraine, marquée par l'échec de sa contre-offensive estivale et une reprise d'initiative des forces de Moscou, qui ont revendiqué cette semaine la prise de la ville de Marinka sur le front est.

Elles interviennent aussi dans un contexte d'essoufflement de l'aide occidentale à Kiev, tant en Europe qu'aux Etats-Unis, menaçant le pays de manquer de munitions et de fonds.

L'ambassadrice américaine Bridget Brink a estimé jeudi que les besoins financiers de l'Ukraine étaient "critiques et urgents".

Volodymyr Zelensky a exhorté une nouvelle fois jeudi les Etats-Unis à maintenir leur assistance "essentielle", après le déblocage d'une nouvelle tranche de 250 millions de dollars (225 M EUR), la dernière sans un nouveau vote au Congrès américain, qui refuse pour l'instant d'allouer davantage.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a lui mis son veto à une nouvelle enveloppe d'aide de l'UE, un problème que les Européens espèrent régler lors d'un sommet début février 2024.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.