Blocages en Allemagne pour les livraisons d'armes à l'Ukraine

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Publié le Jeudi 28 décembre 2023

Blocages en Allemagne pour les livraisons d'armes à l'Ukraine

  • Un bras de fer oppose depuis des semaines la municipalité de Troisdorf au géant allemand de l'armement Diehl Defense
  • Le maire de Troisdorf, ne s'attendait pas à être pris dans le tourbillon de la politique internationale.

FRANCFORT: Une entreprise d'armement convoite un terrain pour augmenter sa production au profit de l'Ukraine. La municipalité concernée, dans l'ouest de l'Allemagne, s'y oppose au nom du développement local. Et c'est toute la capacité de l'Europe à fabriquer plus d'armes qui est mise en question.

Le maire de Troisdorf, ville de près de 80.000 habitants non loin de Cologne, ne s'attendait pas à être pris dans le tourbillon de la politique internationale.

Mais c'est bien lui que le ministre allemand de la Défense a interpellé, début décembre à la chambre des députés, en appelant communes et régions à oeuvrer pour accélérer la cadence de la fabrication d'armes.

"La pression (...) est grande car il y a en Europe et en Allemagne un véritable goulot d'étranglement sur les munitions", a lancé le ministre Boris Pistorius.

Un bras de fer oppose depuis des semaines la municipalité de Troisdorf au géant allemand de l'armement Diehl Defense qui produit dans son usine locale des dispositifs d'allumage nécessaires pour l'amorçage de grosses quantités d'explosifs, par exemple les charges de missiles et de roquettes.

Ces pièces entrent notamment dans la fabrication du système de défense aérienne mobile Iris-T, dont le gouvernement allemand a livré une troisième unité fin novembre à l'Ukraine.

Logements et bureaux

Le site de Troisdorf est ainsi un maillon important pour servir les objectifs européens de soutien militaire à l'Ukraine, pays qui exhorte ses alliés à lui fournir plus de munitions au moment où il peine à repousser l'offensive russe.

L'UE s'est engagée au printemps à livrer d'ici mars un million d'obus à l'Ukraine. Elle a livré jusqu'à présent quelque 300.000 munitions d'artillerie en ayant recours à ses stocks, désormais épuisés.

La part de l'industrie allemande dans ce plan devrait être à terme de 300.000 à 400.000 obus par an, soit plus du triple de la production au moment de l'invasion russe de l'Ukraine début 2022, indiquent à l'AFP des sources industrielles.

Mais Diehl Defence voit l'avenir de son site de Troisdorf gravement menacé depuis que la ville a décidé de préempter une partie de la zone d'activité où le groupe est implanté, via sa filiale DynITEC.

Le fabricant d'armes souhaitait acheter le terrain, mis en vente par l'ancienne entreprise d'armement Dynamit Nobel, pour pouvoir étendre sa capacité de production.

De son côté, la municipalité envisage de transformer cette surface grande comme 50 terrains de football, idéalement placée près du centre-ville, en espace résidentiel et commercial.

"En remettant en question le site de Troisdorf, la capacité de défense de la République fédérale d'Allemagne est altérée", juge Thomas Bodenmüller, membre du directoire de Diehl Defence.

Résistances 

Un large spectre d'élus allant du maire conservateur (CDU) Alexander Bieber aux Verts et à l'extrême gauche "Die Linke", soit les deux tiers du conseil municipal, refuse de sacrifier une telle superficie en pleine ville.

Car, selon l'argumentaire de la commune, "la production d'explosifs et d'engins de combat nécessite d'énormes surfaces de +dégagement+", c'est à dire des zones de protection autour de l'usine qui ne peuvent pas être construites, pour des raisons de sécurité.

Pour Marie-Agnes Strack-Zimmermann, présidente de la Commission défense du Bundestag, la position du maire de Troisdorf "est tout simplement irresponsable".

"Il s'agit de l'Ukraine, mais aussi et surtout de la sécurité de l'Allemagne", déplore-t-elle auprès de l'AFP.

Le maire de Troisdorf reste pour l'heure insensible à la pression nationale. De médiation en réunions de conciliation, la dernière avant Noël, aucun compromis n'a encore été trouvé.

Il n'est pas le seul à faire de la résistance. Cet été le groupe Rheinmetall, autre fleuron de l'industrie allemande de l'armement, avait dit renoncer à bâtir une usine de poudre dans la région de Saxe, à l'est de l'Allemagne.

Le projet avait suscité des inquiétudes au sein de la population locale. L'usine devrait finalement être construite en Bavière.

Kiev a besoin de trois millions de munitions par an, a dit cet automne le ministre estonien de la Défense.

Son homologue allemand a lui estimé que l'UE ne serait pas en mesure d'atteindre son objectif d'un million de munitions livrés à l'Ukraine d'ici le printemps 2024.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.