La France a exporté vendredi un volume record d'électricité

La centrale électrique de Vazzio à Ajaccio, sur l'île méditerranéenne française de Corse (Photo de Pascal POCHARD-CASABIANCA / AFP).
La centrale électrique de Vazzio à Ajaccio, sur l'île méditerranéenne française de Corse (Photo de Pascal POCHARD-CASABIANCA / AFP).
Short Url
Publié le Mardi 26 décembre 2023

La France a exporté vendredi un volume record d'électricité

  • Placée en 2022 dans une situation inédite à cause de problèmes de corrosion détectés sur plusieurs réacteurs nucléaires, la France avait dû importer de l'électricité l'an dernier, ce qui n'était plus arrivé depuis 42 ans
  • Ensuite, «une proportion notable du parc nucléaire a pu être contrôlée et réparée au cours de l'année»

PARIS: La France a exporté un volume record d'électricité vers ses voisins vendredi, a-t-on appris mardi auprès du gestionnaire du réseau électrique RTE, notamment en raison de moindres besoins nationaux et d'une meilleure disponibilité du parc nucléaire.

Ce montant record des capacités d'exportations "réservées" par les marchés, vendredi à 16H00, a atteint quelque 18 680 mégawatts (MW), contre 17 415 MW, lors du précédent record établi le 22 février 2019, a indiqué RTE, confirmant une information du quotidien Les Echos.

Cette électricité a été exportée vers le Royaume-Uni (3 GW), l'Allemagne et le Bénélux (5,4 GW), la Suisse (3,2 GW), l'Italie (4,4 GW) et l'Espagne (2,6 GW), a détaillé RTE.

Le volume effectif d'exportations peut varier à la marge jusqu'à une heure avant l'heure dite, a précisé RTE, qui n'était pas en mesure de fournir les données corrigées dans l'immédiat.

"Il y a un besoin en ce moment qui est un peu plus faible en consommation en France, puisqu'on est dans une période de vacances", a souligné RTE pour expliquer cette pointe d'exportations record.

Outre les départs en congés, "les températures la semaine dernière ont été élevées pour la saison, notamment le jeudi", où elles "ont pu être de 4 à 6 degrés au-dessus des normales de saison", a indiqué Météo-France à l'AFP, ce qui explique également les moindres besoins en électricité de l'Hexagone.

RTE met également en avant des coûts de production "compétitifs", étant donné que "la disponibilité de tous nos moyens de production, notamment du nucléaire", a augmenté par rapport à l'an dernier.

Placée en 2022 dans une situation inédite à cause de problèmes de corrosion détectés sur plusieurs réacteurs nucléaires, la France avait dû importer de l'électricité l'an dernier, ce qui n'était plus arrivé depuis 42 ans.

Ensuite, "une proportion notable du parc nucléaire a pu être contrôlée et réparée au cours de l'année", avait signalé RTE début novembre, lors de son traditionnel point presse sur le passage de l'hiver.

Le gestionnaire du réseau avait alors considéré comme "faible" le risque de coupure d'électricité cet hiver, contrairement à l'an dernier, lorsque la crise de la corrosion sous contrainte avait rendu indisponibles de nombreux réacteurs et fait chuter la production nucléaire à son plus bas niveau depuis 30 ans.

L'éolien a également fourni une "bonne production" la semaine dernière, couvrant environ 20% de la production électrique nationale, a noté RTE.

Ce nouveau record "démontre l'appétit des marchés sur les capacités d'export", a relevé RTE, qui a mis en avant les effets bénéfiques pour la balance commerciale française.

Le prix spot (de court terme) de l'électricité était cependant fixé à 45,15 euros le MWh à 16H00 vendredi, contre environ 216 euros un an plus tôt, conséquence d'une bulle spéculative favorisée par la crise en Ukraine et des craintes sur l'approvisionnement en gaz du pays, ajoutées à la crise de la corrosion sous contrainte.


Paris entend résoudre les tensions avec Alger « sans aucune faiblesse »

le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
Short Url
  • Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ».
  • « L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

PARIS : Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ». Il s'exprimait au lendemain d'un entretien entre les présidents français et algérien, qui visait à renouer le dialogue après huit mois de crise diplomatique sans précédent.

« Les tensions entre la France et l'Algérie, dont nous ne sommes pas à l'origine, ne sont dans l'intérêt de personne, ni de la France, ni de l'Algérie. Nous voulons les résoudre avec exigence et sans aucune faiblesse », a déclaré Jle chef de la diplomatie française devant l'Assemblée nationale, soulignant que « le dialogue et la fermeté ne sont en aucun cas contradictoires ».

« L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

Les Français « ont droit à des résultats, notamment en matière de coopération migratoire, de coopération en matière de renseignement, de lutte contre le terrorisme et au sujet bien évidemment de la détention sans fondement de notre compatriote Boualem Sansal », a affirmé le ministre en référence à l'écrivain franco-algérien condamné jeudi à cinq ans de prison ferme par un tribunal algérien. 


Algérie: Macron réunit ses ministres-clés au lendemain de la relance du dialogue

Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
Short Url
  • Emmanuel Macron  réunit mardi plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune
  • Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales.

PARIS : Emmanuel Macron  réunit mardi à 18H00 plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue, a appris l'AFP de sources au sein de l'exécutif.

Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales après des mois de crise, selon le communiqué conjoint publié lundi soir.

Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, effectuera de même une visite prochainement pour relancer la coopération judiciaire.

Le communiqué ne mentionne pas en revanche le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, figure du parti de droite Les Républicains, partisan d'une ligne dure à l'égard de l'Algérie ces derniers mois, notamment pour obtenir une nette augmentation des réadmissions par le pays de ressortissants algériens que la France souhaite expulser.

Bruno Retailleau sera présent à cette réunion à l'Élysée, avec ses deux collègues Barrot et Darmanin, ainsi que la ministre de la Culture, Rachida Dati, et celui de l'Économie, Éric Lombard, ont rapporté des sources au sein de l'exécutif.

 Dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, on affirme à l'AFP que si la relance des relations décidée par les deux présidents devait bien aboutir à une reprise des réadmissions, ce serait à mettre au crédit de la « riposte graduée » et du « rapport de force » prônés par Bruno Retailleau. 


Algérie: la relance de la relation décriée par la droite

Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle  afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF).
  • Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

PARIS : La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF), Laurent Wauquiez déplorant « une riposte très provisoire » et Éric Ciotti, allié du RN, dénonçant une relation « insupportable » entre les deux pays.

« La riposte était très graduée et en plus très provisoire », a réagi Laurent Wauquiez sur X au lendemain de la conversation entre les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune, qui ont acté une relance de la relation bilatérale, après des mois de crise.

Lors de la réunion du groupe des députés LR, l'élu de Haute-Loire, qui brigue la présidence du parti face au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, s'est dit convaincu que les autorités algériennes n'accepteront pas les OQTF.

« On va se retrouver dans 90 jours avec les OQTF dangereux qui seront dans la nature. Nous ne pouvons pas l'accepter », a déploré le député de Haute-Loire.

De son côté, Éric Ciotti, l'ancien président des LR alliés avec le RN, a directement ciblé le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sur CNews, lui reprochant de n'avoir montré que « des petits muscles face à Alger ».

Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

« La relation privilégiée Macron-Algérie depuis 2016 perdure. Et cette relation est insupportable, parce qu'elle traduit un recul de notre pays. »

Les deux présidents, qui se sont entretenus le jour de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, ont marqué « leur volonté de renouer le dialogue fructueux », selon un communiqué commun.

La reprise des relations reste toutefois subordonnée à la libération de l'écrivain Boualem Sansal et à des enjeux de politique intérieure dans les deux pays.