Un bossu ou un enfant décapité, les insolites figurines d'une crèche de Quito

La coordinatrice du musée Del Carmen Alto, Maria Gabriela Mena, tient une figurine représentant une scène biblique et quotidienne du Quito colonial, lors du montage de la crèche au musée Del Carmen Alto de Quito, le 14 décembre 2023. Un bossu souffrant d'un goitre, un enfant décapité entre les mains d'un soldat, une femme au visage ensanglanté et d'autres images insolites composent une crèche particulière de Quito, conservée depuis trois siècles dans un monastère. (Photo Cristina Vega Rhor AFP)
La coordinatrice du musée Del Carmen Alto, Maria Gabriela Mena, tient une figurine représentant une scène biblique et quotidienne du Quito colonial, lors du montage de la crèche au musée Del Carmen Alto de Quito, le 14 décembre 2023. Un bossu souffrant d'un goitre, un enfant décapité entre les mains d'un soldat, une femme au visage ensanglanté et d'autres images insolites composent une crèche particulière de Quito, conservée depuis trois siècles dans un monastère. (Photo Cristina Vega Rhor AFP)
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Publié le Samedi 23 décembre 2023

Un bossu ou un enfant décapité, les insolites figurines d'une crèche de Quito

  • Au milieu de ces représentations bibliques présentées dans une aile du monastère transformée en musée, figurent des personnages de la vie quotidienne de l'époque coloniale
  • La crèche comprend des scènes variées telles que des mères allaitant leurs bébés, un bossu montrant son cou déformé par les effets du goitre et une scène de violence domestique dans laquelle un homme menace une femme avec une bouteille

QUITO, Equateur : Un bossu au cou déformé, un enfant décapité par un soldat et une femme au visage ensanglanté composent, entre autres personnages insolites, la crêche vieille de trois siècles présentée dans un monastère du centre de la capitale de l'Equateur.

Composée de 300 pièces, la singulière crèche appartient aux Carmélites Descalzas, des religieuses établies en Équateur depuis 1653. La collection fait partie du musée du Carmen Alto, situé dans le coeur historique de Quito.

Ses figurines, datant du 18e au début du 20e siècles, racontent des scènes bibliques telles que la Fuite en Égypte, le massacre des Innocents ou Jésus adolescent au Temple.

Au milieu de ces représentations bibliques présentées dans une aile du monastère transformée en musée, figurent des personnages de la vie quotidienne de l'époque coloniale.

«Voir des pièces qui illustrent l'interculturalité et la diversité dans la ville est très intéressant. Nous avons des représentations d'indigènes, d'afrodescendants, et même de chapetones», comme étaient appelés les conquistadors et colons espagnols, indique à l'AFP Gabriela Mena, coordinatrice du musée.

Parmi les figurines, plusieurs personnages du peuple indigène Yumbo, avec des visages peints et des ornements de plumes sur la tête.

Les figurines des afrodéscendants arborent des tenues «à la française, très ornées», souligne Noralma Suarez, responsable de la réserve du musée, qui expose ces pièces jusqu'au premier trimestre 2024.

La crèche comprend des scènes variées telles que des mères allaitant leurs bébés, un bossu montrant son cou déformé par les effets du goitre et une scène de violence domestique dans laquelle un homme menace une femme avec une bouteille, tandis qu'elle semble reculer, un enfant sur le dos et le visage ensanglanté.

-racisme et machisme-

Certaines figurines mesurent jusqu'à 50 cm de haut, dont celles représentant Marie, Joseph et Jésus. D'autres font à peine quelque centimètres.

Cette crèche, installée chaque année sous une thématique contemporaine différente comme la migration ou les catastrophes naturelles, permet de «mettre en évidence, de ressentir certaines choses qui se déroulaient à un moment donné de l'histoire», souligne Noralma Suarez.

Cette année, l'installation vise à susciter une réflexion sur les femmes commerçantes qui travaillent de manière informelle et qui ont rarement l'occasion de profiter de Noël en famille du fait de la charge de travail.

Des poupées en chiffon, représentant ces femmes et leurs enfants, sont les premières nouvelles pièces à intégrer l'insolite crèche.

Ces figures se mêlent aux anciennes qui mettent en valeur des techniques artistiques telles que le sgraffito, le collage ou la technique consistant à frotter la vessie d'un mouton sur la sculpture pour lui donner une finition plus lisse.

Réduire cette crèche à «une belle tradition populaire et culturelle peut nous conduire à rendre folkloriques (...) certaines choses qui y sont représentées», note Gabriela Mena, citant les rôles attribués aux peuples indigènes et afrodescendants ou la violence.

C'est pourquoi, la crèche utilise les anciens préjugés comme prétexte pour engager une réflexion sur des thèmes comme le racisme, le machisme ou la pauvreté. «C'est comme déplacer les structures du musée et faire en sorte que tout puisse être remis en question», explique-t-elle.


A la Fondation Vuitton, «  L'Atelier Rouge  » de Matisse comme un manifeste

L'exposition s'ouvre par une phrase de Matisse expliquant à son mécène russe, Sergueï Chtchoukine, qu'il a fait "quelque chose de nouveau". (AFP).
L'exposition s'ouvre par une phrase de Matisse expliquant à son mécène russe, Sergueï Chtchoukine, qu'il a fait "quelque chose de nouveau". (AFP).
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  • "L'Atelier rouge" (1911) est exposé à partir de samedi à la Fondation Vuitton à Paris, où il pourrait livrer quelques-uns de ses secrets
  • L'assiette peinte par Matisse en 1907 figurant à l'avant-plan de "L'Atelier rouge" provient, elle, de la collection du MoMA comme le tableau lui-même, acquis par le musée new-yorkais en 1949

PARIS: Comme un manifeste, il a inspiré d'innombrables peintres abstraits américains, ce qu'Henri Matisse ne savait pas lorsqu'il l'a peint: "L'Atelier rouge" (1911) est exposé à partir de samedi à la Fondation Vuitton à Paris, où il pourrait livrer quelques-uns de ses secrets.

L'exposition réunit en effet pour la première fois toutes les œuvres présentes dans ce tableau, une quinzaine de toiles et de sculptures qui se trouvaient dans l'atelier de l'artiste à Issy-les-Moulineaux, en région parisienne.

Certaines sont célèbres, comme "Le Jeune Marin II" (1906), exposé en France pour la première fois depuis 31 ans. D'autres moins, comme "La Corse, le vieux moulin" (1898).

L'assiette peinte par Matisse en 1907 figurant à l'avant-plan de "L'Atelier rouge" provient, elle, de la collection du MoMA comme le tableau lui-même, acquis par le musée new-yorkais en 1949 et qui fait partie de ses œuvres les plus prestigieuses, selon Ann Temkin, sa conservatrice en chef.

Des documents d'archives inédits et d'autres œuvres éclairent le contexte de création de ce "tableau-énigme", selon l'expression de la commissaire générale Suzanne Pagé, telles que "La Fenêtre bleue" (1913) du MoMA et "Grand Intérieur rouge" (1948) du Musée d'art moderne du Centre Pompidou.

Révélation

L'exposition s'ouvre par une phrase de Matisse expliquant à son mécène russe, Sergueï Chtchoukine, qu'il a fait "quelque chose de nouveau".

"Chtchoukine lui a passé commande, a acheté d'innombrables tableaux, dont +La Danse+ et +L'Atelier rose+, mais, cette fois, il refuse", raconte Mme Pagé.

"Dans sa première phase, les murs de l'atelier étaient bleus avec des rayures vertes, le sol rose et le mobilier ocre, représentant un intérieur avec une perspective traditionnelle".

"Matisse l'a laissé reposer pendant un mois et il va le recouvrir entièrement de rouge vénitien très rapidement avec une technique très fébrile", développe-t-elle.

Matisse "ne l'explique pas très bien lui-même. Il a eu une révélation". Le tableau fera "fonction de manifeste pour tous les artistes américains expressionnistes et la génération suivante, du type Mark Rothko puis Ellsworth Kelly. La représentation y est abolie au profit de l'abstraction", ajoute Mme Pagé.

A l'époque, souligne-t-elle, "tout le monde a pensé que Matisse tombait dans une espèce d'errance".

Montré à Londres, il y reçoit un accueil très froid, comme à New York, Boston et Chicago plus tard, au prestigieux Armory Show. Il finira dans un club privé londonien avant d'être revendu à un galeriste new-yorkais en 1940, puis d'entrer au MoMA en 1949.

Tableau « osé »

"L'histoire de l'art n'aurait pas été la même sans lui. C'est l'un des tableaux les plus osés de Matisse, qu'il a fait à l'aube de ses 40 ans, et c'est un moment d'expérimentation dans son travail qui a le plus influencé l'histoire de l'art du reste du XXe siècle", assure Mme Temkin.

"Lorsqu'il est arrivé au MoMA en 1949, c'était au moment où les artistes commençaient à utiliser de très grands formats avec des tableaux plein de couleurs. On raconte que la femme de Rothko se plaignait de le voir aller tout le temps voir +L'Atelier rouge+ au MoMA, ce à quoi il aurait répondu que, sans lui, elle n'aurait pas la maison dans laquelle elle vivait, façon de dire qu'il n'aurait pas eu lui-même la carrière qu'il a eue", confie-t-elle.

Parallèlement à Matisse, la fondation présente une exposition consacrée justement à un artiste américain de l'abstraction, Ellsworth Kelly (1923-2015), la plus grande de cette ampleur organisée à Paris où il vécut plusieurs années, intitulée "Formes et Couleurs", en collaboration avec le Glenstone Museum (Potomac, Maryland).

Connu pour ses œuvres monochromes, à mi-chemin entre peinture et sculpture, Ellsworth Kelly a aussi conçu pour la Fondation Vuitton le décor de son auditorium, juste avant de mourir.


La French touch pour un voyage de renouveau et de bien-être à Dubaï

Le Retreat Palm Dubai MGallery vous propose une expérience unique (fournie)
Le Retreat Palm Dubai MGallery vous propose une expérience unique (fournie)
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  • La journée commence par un petit déjeuner et une activité de poterie; c’est le point de départ d’une journée entièrement consacrée au bien-être holistique
  • Situé sur les rives de Palm Jumeirah, à Dubaï, l’hôtel bénéficie d'une vue imprenable sur le golfe Arabique

DUBAÏ: Le Retreat Palm Dubai MGallery propose à ses clients un véritable voyage avec le programme intitulé «MGallery Memorable Moments», récemment dévoilé.

Le MGallery fait partie de la chaîne hôtelière française Sofitel Hotels, basée à Paris.

Conçu pour offrir une journée inoubliable de relaxation et de rajeunissement, le MGallery offre aux touristes et aux résidents des Émirats arabes unis une expérience inoubliable de bien-être, loin de l'agitation de la ville et de la vie quotidienne.

La journée commence par un petit-déjeuner et une activité de poterie; c’est le point de départ d’une journée entièrement consacrée au bien-être holistique. Qu'il s'agisse de s'immerger dans le royaume de la thérapie «color and sound», de s'adonner à des expériences sportives ou de prendre soin de son visage, la chaîne française offre une expérience qui répond à tous les goûts.

«Ces rituels servent de marqueurs profonds dans votre voyage. Ils revigorent le corps, l'esprit et l'âme», confie ainsi Samir Arora, directeur général de MGallery.

«Chaque moment de ce séjour exceptionnel est soigneusement conçu pour vous laisser un sentiment d'équilibre intérieur et de renouveau», ajoute-t-il.

Le Retreat Palm Dubai MGallery est un hôtel de luxe marqué par la French touch.

Situé sur les rives de Palm Jumeirah, à Dubaï, l’hôtel bénéficie d'une vue imprenable sur le golfe Arabique et il offre à ses clients un espace serein où ils peuvent profiter d'un service personnalisé et d'expériences culinaires exquises.

Avec son mélange inimitable d'élégance contemporaine, le Retreat Palm Dubai MGallery offre une retraite inoubliable aux voyageurs exigeants qui sont à la recherche d'une expérience unique et enrichissante.

 


Soprano se lance dans le cinéma

Le rappeur français comorien Said M'Roumbaba, AKA. Soprano (Photo, AFP).
Le rappeur français comorien Said M'Roumbaba, AKA. Soprano (Photo, AFP).
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  • Le rappeur, très apprécié du jeune public et qui est l'une des personnalités préférées des Français
  • «Marius et les gardiens de la cité phocéenne» doit sortir en 2025

PARIS: Le rappeur marseillais Soprano se lance dans le cinéma et tiendra le rôle principal d'une comédie d'aventure familiale dont le tournage vient de débuter, ont annoncé mardi les producteurs.

"Marius et les gardiens de la cité phocéenne" doit sortir en 2025.

Le rappeur, très apprécié du jeune public et qui est l'une des personnalités préférées des Français, y joue le rôle d'un guide touristique autoproclamé "Roi de Marseille", "qui trimballe ses clients dans son bus panoramique".

Virage artistique 

"Le jour où son véhicule tombe en panne, mettant en péril son petit business, il fait la rencontre de trois gamins du quartier qui prétendent être sur la piste d'un trésor. Marius se retrouve alors engagé dans une dangereuse aventure", résume le synopsis.

De nombreuses personnalités populaires du rap se sont essayées au cinéma, certains étant devenus des habitués des plateaux comme Joeystarr ou plus récemment, alias Fianso.