La Turquie attise les craintes d'une nouvelle guerre en Libye

(Photo fournie)
(Photo fournie)
Short Url
Publié le Lundi 28 décembre 2020

La Turquie attise les craintes d'une nouvelle guerre en Libye

  • La Turquie est le principal soutien du Gouvernement d’accord national libyen à Tripoli, contre lequel se bat l’Armée nationale libyenne de Khalifa Haftar
  • La Turquie a envoyé au GNA des conseillers militaires, des drones sophistiqués et des milliers de mercenaires syriens, et a établi une grande base militaire dans la région d'Al-Watiya

DJEDDAH: Les craintes d'un nouvel affrontement militaire en Libye ont augmenté lundi après que la Turquie a lancé une menace directe contre les forces du commandant de la région Est, Khalifa Haftar.

La Turquie est le principal soutien du Gouvernement d’accord national (GNA) libyen à Tripoli, contre lequel se bat l’Armée nationale libyenne (ANL) de Khalifa Haftar pour le supplanter, soutenue par la Russie, les Émirats arabes unis et l’Égypte.

Dimanche, lors d'une visite surprise aux troupes turques à Tripoli, le ministre de la Défense, Hulusi Akar, a averti: «Ce criminel de guerre, le bandit Haftar, et ceux qui le soutiennent doivent savoir qu'en cas de tentative d'attaque contre les forces armées turques les forces du tueur Haftar seront partout considérées comme des cibles légitimes.»

La visite a eu lieu deux jours après que M. Haftar a exhorté ses combattants à chasser les forces turques de Libye. Il n'y aura «pas de paix en présence d'un colonisateur sur notre terre», a-t-il déclaré.

Hulusi Akar envisage de lancer des projets de coopération militaire entre Tripoli et Ankara. La semaine dernière, le Parlement turc a adopté une motion prolongeant de dix-huit mois le déploiement des forces turques en Libye.

«La dernière déclaration est une vague menace générale faisant suite à une menace initiale de Khalifa Haftar aux forces turques», a précisé à Arab News Oded Berkowitz, analyste en matière de sécurité.

----------------

  • La semaine dernière, le Parlement turc a adopté une motion prolongeant de dix-huit mois le déploiement des forces turques en Libye.
  • La Turquie est le principal soutien du Gouvernement d’accord national (GNA) libyen à Tripoli.
  • Ankara a envoyé au GNA des conseillers militaires, des drones sophistiqués, et des milliers de mercenaires syriens.

-----------------

«Ce sont des cliquetis d’armes verbaux… qui sont un peu plus agressifs que d'habitude, car souvent ils n'incluent pas de menaces directes contre l’ANL.»

Kyle Orton, chercheur spécialisé dans la politique moyen-orientale, basé au Royaume-Uni, précise qu'il n'y a aucune raison de douter que Khalifa Haftar ait eu l'intention d'essayer à nouveau de prendre le contrôle de toute la Libye. «Mais il semble peu probable qu'une telle initiative se produise dans l'immédiat, étant donné les revers précédemment infligés au cours de cette année par la Turquie», a-t-il déclaré à Arab News.

À la suite d’un accord de cessez-le-feu signé en octobre, le GNA et l'ANL devraient établir un dialogue politique parrainé par l'Organisation des nations unies (ONU), préparant le terrain à des élections l'année prochaine, pour mettre fin au conflit de longue date en Libye.

La Turquie a envoyé au GNA des conseillers militaires, des drones sophistiqués et des milliers de mercenaires syriens, et a établi une grande base militaire dans la région d'Al-Watiya, à la frontière de la Libye avec la Tunisie.

La base a longtemps été critiquée pour son potentiel à fournir un soutien militaire aux opérations controversées de forage pétrolier et gazier de la Turquie en Méditerranée orientale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com

 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Short Url
  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Short Url
  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Short Url
  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.