PARIS: Le président Emmanuel Macron a défendu mercredi sa présence au début du mois lors d'une célébration de la fête juive de Hanouka à l'Elysée, en expliquant qu'il n'allait pas "plaquer au sol" le grand rabbin France quand ce dernier a allumé la première bougie du candélabre.
Cette célébration avait suscité de vives critiques, y compris au sein de la communauté juive, sur ce qui a été perçu comme une atteinte à la laïcité, principe cardinal en France hérité de la loi de séparation entre l'Etat et les Eglises au début du XXe siècle.
Le 7 décembre, M. Macron avait reçu un prix récompensant sa lutte contre l'antisémitisme. A cette occasion, le grand rabbin de France, Haïm Korsia, a allumé la première bougie de Hanouka dans la salle des fêtes de l'Elysée.
"J'ai allumé la bougie du souvenir, la petite bougie rouge, qui n'a aucun caractère religieux, aucun", s'est justifié le chef de l'Etat sur France 5.
Haïm Korsia s'est ensuite saisi de cette bougie du souvenir d'Auschwitz pour allumer "les premières bougies d'une fête qui est une fête religieuse", a raconté Emmanuel Macron, se défendant d'avoir lui-même "participé" à une "réunion religieuse".
"Est-ce qu'il fallait que je bondisse sur le grand rabbin, que je le plaque au sol en lui disant +non+?", a fait mine de s'interroger Emmanuel Macron.
"Je pense que ce n'est pas une infraction aux règles de la laïcité", a précisé M. Macron, ajoutant que "tout le monde a besoin de transcendance et de spiritualité".
M. Macron avait déjà créé une polémique sur la laïcité en allant assister à la messe du pape à Marseille en septembre.
"Si je participais à l'office en me signant, en faisant un geste religieux, de fait je marquerais une adhésion à une religion. Il se trouve que certains de mes prédécesseurs l'ont fait (...) Moi, je ne l'ai jamais fait", s'est-il défendu mercredi soir.