Covid-19: nouvel An, nouveau confinement?

Jacques Collineau, 75 ans, reçoit une dose du vaccin Pfizer-BioNTech Covid-19 à la maison de retraite Debrou (Ehpad) à Joue-les-Tours, près de Tours, le 28 décembre 2020. (AFP)
Jacques Collineau, 75 ans, reçoit une dose du vaccin Pfizer-BioNTech Covid-19 à la maison de retraite Debrou (Ehpad) à Joue-les-Tours, près de Tours, le 28 décembre 2020. (AFP)
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Publié le Lundi 28 décembre 2020

Covid-19: nouvel An, nouveau confinement?

  • Malgré les espoirs que fait naître le début de la campagne de vaccination contre la Covid-19, les Français finissent l'année sous la menace d'un possible nouveau confinement
  • Très inquiétante par endroits, comme par exemple dans la région Grand Est, la situation sanitaire motive la tenue d'un conseil de défense mardi

PARIS : Et de trois ? Malgré les espoirs que fait naître le début de la campagne de vaccination contre la Covid-19, les Français finissent l'année sous la menace d'un possible nouveau confinement, qui pourrait être local selon certains élus.

Très inquiétante par endroits, comme par exemple dans la région Grand Est, la situation sanitaire motive la tenue d'un conseil de défense mardi. On ne sait pas encore si de nouvelles mesures y seront décidées, mais des élus locaux ont déjà leur idée.

«La question se pose d'avoir recours à un nouveau confinement, peut-être localisé», a déclaré à l'AFP Jean Rottner, président (LR) de la région Grand Est, qui dit avoir «longuement analysé la situation hier (dimanche) avec Olivier Véran», le ministre de la Santé.

« À quelle échelle? La région, le département, une métropole, ce sont des questions que nous nous sommes posées avec le ministre et qui seront je pense discutées demain (mardi) devant le Président de la République», a-t-il ajouté.

«S'il y a une décision à prendre, j'espère qu'elle sera prise demain et qu'on n'attendra pas une semaine de plus», a conclu M. Rottner.

Un peu plus tôt, le maire (PS) de Nancy, Mathieu Klein, avait déjà jugé qu'un reconfinement local était «inéluctable».

«Nous ne souhaitons pas un nouveau confinement, car la population souffre suffisamment des mesures de privations déjà imposées», a à l'inverse estimé Christian Estrosi, maire de Nice, ville où l'épidémie est également très active.

Il réclame en revanche que la vaccination démarre «tout de suite» dans son département, et compte demander au préfet d'avancer le couvre-feu à 18H00 ou 19H00 dans certains quartiers.

- «Dernière extrémité » -

Sur les sept derniers jours, on a détecté en moyenne 12 000 nouveaux cas quotidiens de contamination en France, un plateau relativement stable depuis quelques semaines, loin de l'objectif des 5 000 fixé par le gouvernement. La moitié Est du pays est particulièrement touchée.

Et les professionnels de santé redoutent que cela n'empire à cause des brassages des vacances de Noël.

Si le couvre-feu avait été exceptionnellement levé pour le 24 décembre, il sera en vigueur pour le réveillon du Nouvel An jeudi, et les autorités sanitaires en appellent à la responsabilité des Français pour limiter leurs contacts.

Mais si la situation épidémique «devait s'aggraver», un troisième confinement ne serait pas exclu, a prévenu Olivier Véran.

La France a déjà été confinée de façon radicale de mars à mai, puis selon des modalités plus légères du 30 octobre au 14 décembre, le confinement étant depuis remplacé par un couvre-feu nocturne.

Ces derniers jours, d'autres pays se sont résolus à un nouveau confinement, comme l'Autriche ou Israël.

De quoi inquiéter des acteurs économiques déjà mis à genoux par les précédentes mesures.

La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) a d'ailleurs appelé dimanche à «ne pas banaliser le confinement», qui «doit être la dernière extrémité pour mettre fin à une situation incontrôlable, et non une simple hypothèse parmi d'autres».

D'autant que certains secteurs sont déjà confinés de fait : dans le meilleur des cas, les lieux culturels ne rouvriront pas avant le 7 janvier et les bars et restaurants avant le 20.

- «Dépister massivement» -

«Il ne faut rien rouvrir du tout, il faut envisager de vacciner férocement et il faut se mettre enfin à dépister massivement», a préconisé l'épidémiologiste Catherine Hill sur BFMTV.

Pour elle, la clé est une stratégie de tests à la fois plus massifs et mieux ciblés, pour repérer les cas positifs: «On isole les gens qui sont contagieux au lieu de confiner tout le monde, c'est quand même beaucoup plus intelligent».

Dans ce tableau globalement sombre, le début de la vaccination en France et en Europe dimanche a apporté une touche d'espoir. Les autorités espèrent qu'elle mettra fin à l'épidémie courant 2021.

Après le coup d'envoi à Sevran (banlieue parisienne) puis Dijon, la campagne s'est poursuivie lundi dans des structures pour personnes âgées près de Tours, à Lille ou à Lyon.

Dans la première phase de la campagne, seuls ces établissements pour seniors sont concernés.

«D'être le premier, je m'en moque, mais d'être vacciné est essentiel pour moi», a assuré Jacques Collineau, premier résident à l'Ehpad Debrou de Joué-les-Tours à recevoir l'injection lundi.

«Mon épouse, qui vit chez elle, est plus réticente mais j'essaierai de la convaincre», a déclaré cet homme de 75 ans à un correspondant de l'AFP.

Le gouvernement s'est fixé, d'ici à la fin février, l'objectif d'un million de vaccinés parmi les plus âgés et les plus vulnérables, particuliers et soignants, dans les 7 000 Ehpad et établissements assimilés.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".