À Sevran, Mauricette, 78 ans, a reçu le premier vaccin sans sourciller

Mauricette, une Française de 78 ans, reçoit une dose du vaccin Pfizer-BioNTech Covid-19 à l'hôpital René-Muret de Sevran, en banlieue parisienne, le 27 décembre 2020. (AFP)
Mauricette, une Française de 78 ans, reçoit une dose du vaccin Pfizer-BioNTech Covid-19 à l'hôpital René-Muret de Sevran, en banlieue parisienne, le 27 décembre 2020. (AFP)
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Publié le Dimanche 27 décembre 2020

À Sevran, Mauricette, 78 ans, a reçu le premier vaccin sans sourciller

  • À 78 ans, Mauricette est la première personne en France à recevoir une dose de vaccin contre la Covid-19
  • Au sein de l'unité de soins de longue durée de cet établissement de l'Assistance publique, tout a été millimétré pour cette première vaccination

SEVRAN : «Je suis prête pour l'épreuve !», lance d'un ton assuré Mauricette à l'infirmière. À 78 ans, cette ancienne aide-ménagère est la première personne en France à recevoir une dose de vaccin contre la Covid-19.

«Vous préférez le bras droit ou gauche?», interroge Samira Mzouri, l'infirmière chargée de sa vaccination au sein de l'unité de soins de longue durée de l'hôpital René-Muret de Sevran, en Seine-Saint-Denis.

Ce département de la petite couronne parisienne, le plus pauvre de métropole, a été durement frappé par l'épidémie de coronavirus, avec près de 1 500 morts en milieu hospitalier.

Sans sourciller et souriante, Mauricette M., vêtue d'un élégant pantalon rose et d'un t-shirt zébré, tend son bras gauche pour recevoir la piqûre.

«Ca chauffe!», réagit cette ancienne habitante du Bourget (Seine-Saint-Denis) juste après avoir reçu l'injection du vaccin développé par l'américain Pfizer et l'allemand BioNTech.

Sous les applaudissements du personnel hospitalier et devant des journalistes, Mauricette ne cache pas son émotion, partagée par l'infirmière.

« Ce sont des soins qu'on réalise tous les jours mais je suis particulièrement émue aujourd'hui, c'est une première», confie, les yeux brillants, Samira Mzouri, qui a aussi réalisé la première vaccination en France d'un soignant.

Une demi-heure après s'être fait vacciner, Mauricette «se porte bien», fait savoir le chef de service gériatrie, le Dr Samir Tine, soulignant que la septuagénaire avait demandé à être vaccinée avant même qu'on lui propose.

Une deuxième dose du vaccin va lui être administrée dans 21 jours, comme le prévoit le protocole du Pfizer-BioNTech.

«C'est un honneur et une fierté de commencer la première phase de vaccination, qui va nous permettre de vivre notre vie d'avant», assure le Dr Tine.

Au sein de l'unité de soins de longue durée de cet établissement de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), tout a été millimétré pour cette première vaccination.

Dans le réfrigérateur où sont stockées les doses de vaccins, « on a prélevé 0,3 ml de produit qui a été dilué avec du sérum physiologique», explique Anne Jacolot, cheffe de la pharmacie.

L'enjeu pour cette praticienne est «d'éviter la perte de produit. Il faut une coordination avec les soignants pour avoir les bonnes doses de vaccin».

Ce produit, baptisé Comirnaty en référence à la technologie employée (ARN messager, mRNA en anglais), exige une logistique très spécifique puisqu'il doit être stocké entre -60 et et -80°C. Il peut être ensuite conservé entre 2 et 8°C, mais durant cinq jours maximum.

Au total, six femmes et quatre hommes, âgés entre 65 et 90 ans, devaient se faire vacciner dimanche à l'hôpital de Sevran.

- «Si je dis "aïe", coupez le son !» -

Juste après Mauricette, c'est au tour du Dr Jean-Jacques Monsuez, un cardiologue de 65 ans.

«C'est un privilège de l'âge d'être le premier soignant à se faire vacciner. Si je dis "aïe", vous coupez le son ! », plaisante-t-il face aux caméras juste avant de se faire piquer.

«J'ai rien ressenti, et après, une petite tension», confie-t-il.

Pour le cardiologue, le vaccin «n'est pas une histoire de gériatrie. On est tous dans le même bateau, qui ne doit pas couler. Il faut mettre fin à cette épidémie, elle tue trop de monde et met à plat l'économie», estime-t-il.

À l'hôpital René-Muret, qui a «été particulièrement touché lors de la première vague», la direction a indiqué avoir «recueilli l'ensemble des intentions de vaccination des patients la semaine dernière, en lien avec les proches». «Jusqu'au dernier moment», ils auront «un délai de réflexion», assure l'établissement.

Le gouvernement s'est fixé l'objectif d'un million de vaccinés d'ici fin février parmi les plus âgés et les plus vulnérables, particuliers et soignants, dans les 7000 Ehpad et autres établissements assimilés.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.