PARIS: Sous l’égide du président de la république, Abdelmadjid Tebboune, la deuxième Conférence africaine des start-up, organisée par le ministère de l’Économie de la connaissance, des Start-up et des Microentreprises, s'est déroulée du 5 au 7 décembre 2023 au Centre international de conférences (CIC) Abdelatif Rahal à Alger. Cette rencontre a réuni de nombreux ministres africains, des start-up et des porteurs de projets novateurs, s'articulant autour du thème «From Ideas to Impact».
Collaboration et innovation
Dans un message adressé aux participants, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a appelé les participants «à collaborer collectivement afin de soutenir les initiatives africaines pour relever les défis économiques du continent». De son côté, Yacine el-Mahdi Oualid, ministre de l’Économie de la connaissance, des Start-up et des Microentreprises, a indiqué que cet événement avait pour objectif de renforcer la coopération africaine dans les programmes du numérique et des start-up, d’étudier et d’assurer la valorisation, l’activation et le suivi des décisions prises lors de la première édition qui a rassemblé trente-cinq pays africains.
Il déclare: «Cinquante ministres et décideurs politiques africains sont présents, soulignant l’importance que nous accordons aux start-up dans le développement de la région. De plus, deux cents experts internationaux en technologie et innovation viennent fournir des informations et une expertise précieuses.» Il précise que cet événement «façonne l’avenir des start-up et de l’innovation africaines. Il fournit une plate-forme de collaboration, d’échange de connaissances et d’exploration de solutions aux défis critiques auxquels sont confrontées les start-up de notre région.»
Selon lui, «la conférence africaine sur les start-up est devenue un phare de collaboration, d’innovation et de croissance. Nous ne pouvons ignorer les défis auxquels sont confrontés les pays africains pour maintenir les talents et inverser la fuite des cerveaux, laquelle constitue une menace pour nos ambitions. Il est impératif de s’attaquer aux facteurs qui poussent nos cerveaux les plus brillants à chercher des opportunités ailleurs.»
«Nous ne pouvons ignorer les défis auxquels sont confrontés les pays africains pour maintenir les talents et inverser la fuite des cerveaux, laquelle constitue une menace pour nos ambitions; il est impératif de s’attaquer aux facteurs qui poussent nos cerveaux les plus brillants à chercher des opportunités ailleurs.»
Écosystème
Quelle stratégie pour développer un écosystème fiable et durable et créer une synergie entre les différents acteurs de la filière? Interrogé par Arab News en français sur les avancées enregistrées dans l’écosystème des start-up, Nazim Sini, économiste et spécialiste du numérique, souligne qu’en Algérie, ce dernier a connu ces derniers mois une croissance exponentielle.
«C’est une tendance de fond et non un phénomène de mode. Les acteurs sont mieux accompagnés, mieux formés, et davantage préparés. Il y a un ancrage territorial très fort de ces entreprises qui tendent à révolutionner le quotidien des Algériens, par une rupture technologique à même de répondre aux exigences des consommateurs», explique-t-il pour Arab News en français.
Reconversion
M. Sini précise qu’actuellement «la création de start-up ne concerne pas uniquement les plus jeunes, mais aussi des personnes en pleine reconversion professionnelle. C’est un signe qui ne trompe pas et qui en dit long sur le cheminement de l’entrepreneuriat en Algérie. Il existe une vraie sensibilité à entreprendre.»
Il rappelle que «les grandes nations se sont bâties avec leurs capitaines d’industrie et leurs petits génies. Désormais, il s’agit de transformer durablement l’essai. Il faut que ces start-up puissent générer de la valeur ajoutée et passer des caps.»
À la question relative aux perspectives de développement de la filière, l’économiste affirme qu’il «reste encore des paliers à franchir, mais ils ne sont plus aussi insurmontables que dans le passé. Dorénavant, avec l’open innovation, le no code (technologies permettant de réaliser des solutions numériques sans code) et l’intelligence artificielle, tout le monde peut créer son application et sa solution numérique.»
«L’environnement pour l’émergence d’un écosystème viable doit encore être amélioré, notamment l’accès au financement, le renforcement de la formation, la gestion et la maîtrise des outils financiers. Nous devons encore travailler à créer des synergies entre acteurs, financeurs et pouvoirs publics. On donne parfois l’impression que chacun travaille en silo, or, dans le milieu des start-up, tout doit être interconnecté et imbriqué. C’est en cela que le continent africain doit encore accomplir des efforts importants pour permettre à nos start-up d’émerger et de durer», conclut-il.