Raids et combats à Gaza, la population civile en plein désarroi

Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, s'exprime lors d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies sur Gaza, au siège des Nations Unies à New York, le 8 décembre 2023. (Photo Yuki Iwamura AFP)
Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, s'exprime lors d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies sur Gaza, au siège des Nations Unies à New York, le 8 décembre 2023. (Photo Yuki Iwamura AFP)
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Publié le Dimanche 10 décembre 2023

Raids et combats à Gaza, la population civile en plein désarroi

  • Tôt dimanche, l'aviation israélienne a mené des «raids très violents» près de Khan Younès (sud), et sur la route vers Rafah (sud), frontalière de l'Egypte, a indiqué le Hamas
  • Le patron de l'ONU Antonio Guterres a déploré la «paralysie» des Nations unies et averti que «la situation évolue vers une catastrophe aux implications potentiellement irréversibles» pour les Palestiniens et la région, lors d'un forum au Qatar

JÉRUSALEM : L'armée israélienne a livré dimanche de violents combats au Hamas palestinien dans la bande de Gaza et intensifié ses raids aériens sur le petit territoire assiégé, acculant des centaines de milliers de personnes dans un périmètre de plus en plus réduit.

Après avoir mis son veto à une résolution de l'ONU appelant à un cessez-le-feu humanitaire, l'allié américain a approuvé «d'urgence» la vente à Israël de près de 14.000 obus équipant les chars Merkava engagés dans l'offensive contre le Hamas.

Malgré un bilan qui ne cesse de s'alourdir à Gaza avec plus de 17.700 morts, en majorité des femmes et des enfants, depuis deux mois selon le Hamas, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé samedi soir que la «juste guerre pour éliminer» le mouvement islamiste palestinien se poursuivrait.

Le conflit a été déclenché après une attaque d'une ampleur sans précédent menée le 7 octobre par des commandos du Hamas infiltrés en Israël depuis Gaza, durant laquelle 1.200 personnes, en majorité des civils, ont été tuées, selon les autorités.

Depuis, Israël bombarde par terre, air et mer l'étroite bande de terre surpeuplée, réduisant en ruines des quartiers entiers et poussant à la fuite environ 1,9 million de Palestiniens, soit 85% des habitants selon l'ONU, vers des zones du sud qui restent elles aussi visées par les frappes.

Tôt dimanche, l'aviation israélienne a mené des «raids très violents» près de Khan Younès (sud), et sur la route vers Rafah (sud), frontalière de l'Egypte, a indiqué le Hamas. De nombreuses frappes nocturnes ont visé Khan Younès, selon un journaliste de l'AFP.

Au sol, de violentes batailles opposent les soldats  aux combattants palestiniens principalement dans la région de Khan Younès, à Jabaliya (nord) et dans la ville de Gaza (nord), selon les deux camps.

Les combattants palestiniens ont continué eux à tirer des roquettes en direction d'Israël, mais l'armée affirme que la grande majorité de ces engins sont interceptés par le système anti-missile israélien.

- «Irréversibles» -

L'armée a dit avoir «intensifié» ses opérations dans le sud du territoire palestinien. «Nous devons accentuer la pression» sur le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et classé organisation terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne, a lancé le chef d'état-major Herzi Halevi.

Face à une situation explosive qui fait craindre un débordement du conflit, le patron de l'ONU Antonio Guterres a déploré la «paralysie» des Nations unies et averti que «la situation évolue vers une catastrophe aux implications potentiellement irréversibles» pour les Palestiniens et la région, lors d'un forum au Qatar.

Il a aussi déploré la "paralysie" de l'ONU après le veto américain, alors que Benjamin Netanyahu a fait part au président Vladimir Poutine de son "mécontentement" après le vote russe en faveur d'un cessez-le-feu.

Principal médiateur dans le conflit, le Qatar, où est basé le chef du bureau politique du Hamas Ismaïl Haniyeh, a affirmé que les efforts se poursuivaient pour obtenir une nouvelle trêve et de nouvelles libérations d'otages retenus à Gaza depuis l'attaque du 7 octobre.

Mais «la poursuite des bombardements réduit ces possibilités», a souligné le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

Lors d'une trêve d'une semaine fin novembre, 105 otages, dont 80 Israéliens, ont été relâchés en échange de 240 prisonniers palestiniens incarcérés par Israël. Selon l'armée, 137 otages sont toujours retenus à Gaza sur les quelque 240 enlevés.

«Je préfère voir mes enfants libérés par des négociations, pas des actions militaires, car j'ai peur qu'ils ne soient tués par l'armée», a confié à l'AFP Yechi Yehud, père de Arbel et Dolev, lors d'une nouvelle manifestation à Tel-Aviv pour appeler à la libération des otages.

- «Une peine de mort» -

Avec l'intensification des combats au sol et des frappes aériennes à Gaza, les craintes vont croissant pour la population civile, qui tente désespérément de se protéger.

Au début de son offensive terrestre lancée le 27 octobre, l'armée israélienne a demandé à la population du nord de Gaza de se rendre au sud. Une grande partie des 1,9 million de déplacés se retrouvent acculés surtout à Rafah, transformé en vaste camp de réfugiés.

L'agence de l'ONU dédiée aux réfugiés palestiniens (UNRWA) a fait état de la propagation de maladies en raison de la surpopulation et des mauvaises conditions sanitaires.

«Près d'un million d'enfants ont été déplacés de force et sont poussés vers le sud, dans des zones minuscules, surpeuplées, sans eau, sans nourriture et sans protection», a indiqué l'Unicef.

«Les restrictions liées à l'acheminent d'une aide vitale à travers la bande de Gaza sont une peine de mort supplémentaire pour les enfants», a-t-elle ajouté.

A Gaza-ville (nord), des milliers de personnes ont trouvé abri à l'hôpital al-Chifa, hors service après avoir été évacué par l'armée israélienne, selon un journaliste de l'AFP. Des déplacés ont installé des centaines de tentes de fortune faites de tissu recouvert de plastique ou de nylon dans les jardins et les cours intérieures.

«Qu'importe où nous allons, la mort nous suit», a lancé l'AFP Souheil Abou Dalfa, 56 ans, dont la maison a été touchée par un obus et le fils blessé.

- «Plus une terre pour les Palestiniens» –

Pour le patron de l'agence de l'UNRWA Philippe Lazzarini, «il est difficile de croire que les Palestiniens de Gaza qui sont aujourd'hui déplacés seront autorisés --ou même disposés-- à retourner dans leurs maisons détruites dans un avenir proche».

«Si cette voie continue (...) Gaza ne sera plus une terre pour les Palestiniens», a-t-il estimé dans le LA Times.

La guerre a aussi fait flamber les violences en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël, où plus de 260 Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats ou de colons israéliens, selon l'Autorité palestinienne.

La Cisjordanie est séparée de Gaza par le territoire israélien. En 2005, Israël s'est retiré unilatéralement de Gaza après 38 ans d'occupation. Et depuis 2007, il impose un blocus aérien, maritime et terrestre aux habitants du territoire, avant un siège complet le 9 octobre dernier.

Par ailleurs, dans la nuit, la frégate française Languedoc patrouillant en mer Rouge a abattu deux drones provenant de régions du Yémen contrôlées par les rebelles Houthis, alliés du Hamas, qui menacent de perturber le trafic sur cette voie maritime stratégique.


La Commission saoudienne du patrimoine et l’université japonaise de Kanazawa s'associent pour des travaux archéologiques

L’accord de coopération scientifique qui a été conclu mardi porte sur des travaux de prospection à Jouf et à Tabouk. (SPA)
L’accord de coopération scientifique qui a été conclu mardi porte sur des travaux de prospection à Jouf et à Tabouk. (SPA)
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  • L’accord stratégique prévoit notamment des études scientifiques sur le terrain, l’élargissement de la diffusion des résultats des prospections et des fouilles
  • Il se traduira également par un plus grand nombre de données et de rapports scientifiques qui permettront de repérer les modèles ruraux sur les deux sites

DUBAÏ: La Commission saoudienne du patrimoine et l’université japonaise de Kanazawa vont collaborer à des travaux archéologiques sur deux sites préhistoriques.

L’accord de coopération scientifique qui a été conclu mardi porte sur des travaux de prospection à Jouf et à Tabouk. Il témoigne de l’engagement de la commission à étendre son travail de terrain et ses prospections archéologiques à l’ensemble du Royaume ainsi qu’à renforcer ses partenariats scientifiques avec des universités et des centres spécialisés dans le monde entier.

L’accord stratégique prévoit des études scientifiques sur le terrain, l’élargissement de la diffusion des résultats des prospections et des fouilles ainsi que l’attraction d’experts scientifiques de renom. Il se traduira également par un plus grand nombre de données et de rapports scientifiques qui permettront de repérer les modèles ruraux sur les deux sites.

La signature, qui a eu lieu à Riyad, s’est déroulée en présence de Jasser al-Harbash, président de la Commission saoudienne du patrimoine, et de Fumio Iwai, ambassadeur du Japon en Arabie saoudite.

 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Conditions climatiques extrêmes attendues aux EAU, le pays en état d’alerte

Des voitures sur une autoroute inondée à Dubaï, le 20 avril 2024. (AFP)
Des voitures sur une autoroute inondée à Dubaï, le 20 avril 2024. (AFP)
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  • Des vents violents sont prévus sur certaines parties de la côte est du pays
  • Les équipes évalueront l’impact potentiel des conditions météorologiques et mettront en œuvre des mesures proactives si nécessaire

DUBAÏ: Des conditions climatiques extrêmes sont à nouveau attendues aux Émirats arabes unis (EAU). Des vents violents sont prévus sur certaines parties de la côte est du pays.

L’Autorité nationale de gestion des crises et des catastrophes (NCM) a déclaré que des rafales qui peuvent atteindre 40 km/h risquent de s’abattre sur la région jeudi.

Bien que le NCM prévoie des conditions moins sévères qu’en avril, elle a averti les habitants qu’ils devaient s’attendre à des pluies et à des orages au cours des deux prochains jours. Des chutes de grêle pourraient se produire dans les régions de l’est et s’étendre à certaines régions de l’intérieur et de l’ouest.

Vendredi et samedi, la nébulosité devrait diminuer, avec la possibilité de pluies légères à moyennes qui pourraient être plus fortes dans certaines régions du sud et de l’est.

Les agences gouvernementales se coordonnent avec l’Équipe d’évaluation conjointe des conditions météorologiques et tropicales afin de suivre l’évolution de la situation, selon un communiqué du NCM.

Les équipes évalueront l’impact potentiel des conditions météorologiques et mettront en œuvre des mesures proactives si nécessaire.

Le gouvernement de Dubaï a annoncé que toutes les écoles privées des EAU passeraient à l’enseignement à distance jeudi et vendredi par mesure de précaution.

Les autorités ont invité la population à faire preuve de prudence, à respecter les normes de sécurité et les lignes directrices, à s’abstenir de faire circuler des rumeurs et à ne se fier qu’aux sources d’information officielles.

Les EAU se remettent encore des tempêtes du mois dernier, qui ont provoqué de graves inondations, submergeant les rues et perturbant les vols à l’aéroport international de Dubaï.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Autorité saoudienne du tourisme organise son premier salon du voyage en Indonésie

L'Autorité saoudienne du tourisme inaugure son exposition au centre commercial Kota Kasablanka, dans le sud de Jakarta, en Indonésie, le 1er mai 2024. (Photo AN)
L'Autorité saoudienne du tourisme inaugure son exposition au centre commercial Kota Kasablanka, dans le sud de Jakarta, en Indonésie, le 1er mai 2024. (Photo AN)
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  • Plus d’1,5 million d’Indonésiens ont visité le Royaume en 2023
  • L’exposition de l’Autorité saoudienne du tourisme à Jakarta se tiendra jusqu’au 5 mai

JAKARTA: L’Autorité saoudienne du tourisme (STA) a inauguré mercredi sa première exposition en Indonésie. L’objectif est de présenter les destinations de culture et d’aventure du Royaume aux visiteurs du plus grand pays à majorité musulmane du monde.

Le secteur du tourisme est en plein essor depuis le lancement de la Vision 2030. Le Royaume se positionne en effet comme une destination et un marché touristique dynamique, diversifié et attirant tout au long de l’année, qui contribuera à hauteur de 10% au PIB d’ici à 2030.

Accueillis avec des dattes et du qahwa, le café arabe traditionnel, les Indonésiens se sont rendus en masse à l’exposition de la STA, inaugurée par Tawfiq al-Rabiah, ministre saoudien du Hajj et de l’Omra, et par Alhasan Aldabbagh, président de la STA pour les marchés d’Asie-Pacifique, au centre commercial Kota Kasablanka, dans le sud de Jakarta.

«L’Arabie saoudite et l’Indonésie sont de bons pays qui entretiennent des relations sociales et économiques depuis très longtemps. Nous recevons et nous accueillons de nombreux voyageurs indonésiens qui se rendent à l’Omra et au Hajj», a précisé M. Aldabbagh à la presse.

«Nous voulons attirer encore plus d’Indonésiens, non seulement pour accomplir l’Omra, mais aussi pour découvrir d’autres endroits. [...] L’Indonésie est un marché spécial pour nous en raison de cette relation étroite.»

Plus d’1,5 million d’Indonésiens ont visité le Royaume en 2023, mais la plupart d’entre eux ont voyagé pour accomplir l’Omra et se sont concentrés sur les sites de pèlerinage. Les autorités saoudiennes espèrent donc qu’ils commenceront à explorer également la richesse de l’histoire et du patrimoine du pays.

M. Aldabbagh s’attendait à recevoir environ 10 000 visiteurs par jour à l’exposition de Jakarta, qui se tiendra jusqu’au 5 mai.

«Nous voulons que les gens découvrent toutes les attractions dont nous disposons en Arabie saoudite [...], qu’ils viennent en famille pour profiter du pays et le découvrir», a-t-il expliqué, donnant pour exemples Djeddah et AlUla.

 

Alhasan Aldabbagh, président de l’Autorité saoudienne du tourisme pour les marchés d’Asie-Pacifique, prend la parole à Jakarta, en Indonésie, le 1er mai 2024. (Photo AN)
Alhasan Aldabbagh, président de l’Autorité saoudienne du tourisme pour les marchés d’Asie-Pacifique, prend la parole à Jakarta, en Indonésie, le 1er mai 2024. (Photo AN)

 

Ville historique située sur la rive orientale de la mer Rouge, Djeddah est, depuis le viie siècle, un port important pour les routes commerciales de l’océan Indien, et constitue la porte d’entrée des pèlerins musulmans à La Mecque.

Inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, Djeddah se caractérise par une tradition architecturale particulière influencée par les anciennes routes commerciales.

AlUla, autre site inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, est une ancienne oasis au milieu du désert et l’un des berceaux culturels les plus importants de la péninsule Arabique.

Les anciens royaumes ont prospéré dans la vallée d’AlUla entre 800 et 100 avant J.-C. et ils ont été suivis par Hégra, une ville importante de la civilisation nabatéenne – premier site saoudien inscrit sur la liste du patrimoine mondial. Sa capitale, Pétra, est située dans l’actuelle Jordanie.

Le Salon du voyage saoudien, à Jakarta, a déjà suscité l’intérêt de visiteurs potentiels qui se sont dits étonnés par la variété des destinations qu’offre le Royaume.

«C’est une bonne chose pour nous d’obtenir davantage d’informations, car nous n’avons jamais connu cela auparavant; c’est rare. D’habitude, nous sommes informés par les agences de voyages, mais là, les informations viennent directement des autorités saoudiennes», a confié Yudi Prasetyo, un habitant de Jakarta.

Une autre visiteuse, Linda Wardani, explique qu’elle éprouve de la curiosité à l’idée d’explorer les sites anciens du Royaume, qu’elle ne connaissait jusqu’à présent que par les réseaux sociaux.

«Nous sommes curieux de découvrir AlUla, qui est vraiment magnifique», a-t-elle lancé. «Nous sommes encore plus curieux de découvrir d’autres destinations en Arabie saoudite, car, lorsqu’il s’agit de l’Omra, les destinations sont connues de tous. Par ailleurs, nous assistons à la croissance de l’Arabie saoudite et il y a d’autres sites touristiques à admirer.»

Halid Umar Bakadam, PDG de l’agence de voyages Dream Tour, a observé un intérêt croissant pour les voyages en Arabie saoudite qui ne sont pas liés à l’Omra. Son agence propose désormais des circuits étendus, qui permettent aux visiteurs de découvrir d’autres destinations dans le Royaume.

«Ils accueillent davantage de touristes», a-t-il précisé. «De nombreuses personnes manifestent de l’intérêt au sujet des nouvelles destinations.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com