Erdogan et Mitsotakis déterminés à surmonter divergences et tensions gréco-turques

La présidente grecque Katerina Sakellaropoulou, deuxième à droite, rencontre le président turc Tayyip Erdogan, deuxième à gauche, au palais présidentiel d'Athènes, le 7 décembre 2023. (Reuters)
La présidente grecque Katerina Sakellaropoulou, deuxième à droite, rencontre le président turc Tayyip Erdogan, deuxième à gauche, au palais présidentiel d'Athènes, le 7 décembre 2023. (Reuters)
Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, à gauche, serre la main du président turc Recep Tayyip Erdogan le 12 juillet 2023 lors de leur rencontre au sommet de l'OTAN à Vilnius, en Lituanie. (Bureau du Premier ministre grec via AP)
Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, à gauche, serre la main du président turc Recep Tayyip Erdogan le 12 juillet 2023 lors de leur rencontre au sommet de l'OTAN à Vilnius, en Lituanie. (Bureau du Premier ministre grec via AP)
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Publié le Jeudi 07 décembre 2023

Erdogan et Mitsotakis déterminés à surmonter divergences et tensions gréco-turques

  • La dernière visite du président turc il y a 6 ans avait été marquée par une brouille diplomatique suivie d'une période de tension sur leur longue frontière maritime et terrestre entre 2020 et 2022
  • Athènes et Ankara veulent aussi relancer un programme de visas pour les Turcs souhaitant se rendre sur dix îles grecques proches des côtes turques, comme Rhodes ou Lesbos

ATHENES: Après des années de relations acrimonieuses, le président turc Recep Tayyip Erdogan et le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis ont affiché jeudi à Athènes leur volonté commune de chercher des solutions aux différends qui opposent leurs deux pays rivaux, notamment territoriaux et migratoires.

"Il n'y a aucun problème qui ne puisse être réglé entre nous", a martelé le chef de l'Etat turc à l'issue d'un entretien avec M. Mitsotakis dans la capitale grecque où il effectue sa première visite depuis 2017.

"Il suffit pour cela d'agir avec de bonnes intentions, de se concentrer sur une vision d'ensemble", a-t-il ajouté.

Les relations entre ces deux rivaux historiques mais partenaires au sein de l'OTAN ont connu ces dernières années "des fluctuations qui parfois les menaçaient dangereusement", a admis le chef du gouvernement grec face à M. Erdogan.

"Nos différences sont connues. Mais nous devons chercher des solutions", a-t-il ajouté, précisant vouloir se rendre à Ankara "au printemps" 2024.

"Nous avons une opportunité et nous devons en profiter", a-t-il repris. "Je veux aujourd'hui regarder vers l'avenir".

Les deux hommes ont échangé une longue poignée de main sur le perron du palais Maximou du Premier ministre et M. Erdogan a évoqué mercredi dans la presse grecque son "ami Kyriakos".

«Deux frères»

Ces dernières années, les tensions ont été particulièrement vives autour de la délimitation du plateau continental des îles grecques en mer Egée, des zones d'exploitation maritimes et du dossier migratoire.

Mais pour M. Erdogan, qui a longtemps entretenu une rhétorique belliqueuse envers la Grèce, membre de l'Union européenne, l'important c'est "la volonté de résoudre ces problèmes".

"S’il peut y avoir des divergences d’opinion même entre deux frères, il est naturel qu'il y ait des divergences d’opinion entre deux voisins", a jugé le dirigeant turc.

Les tensions avaient été ravivées par les tentatives de la Turquie d'explorer des gisements d'hydrocarbures en Méditerranée orientale.

En 2022, M. Erdogan a également accusé la Grèce "d'occuper" les îles de la mer Égée et a proféré une menace claire: "nous pourrions arriver soudainement une nuit".

Mais à la faveur du terrible séisme qui a frappé le sud de la Turquie en février et tué au moins 50 000 personnes, les deux pays, qui partagent une histoire commune de plusieurs siècles, ont amorcé un rapprochement tangible.

Recevant M. Erdogan, la présidente de la République hellénique, Katerina Sakellaropoulou a d'ailleurs jugé que "lors des événements tragiques auxquels nos pays ont été confrontés (...) la solidarité et la démonstration d'humanité sont une caractéristique qui unit les deux peuples".

M. Erdogan et Mitsotakis avaient entériné cette détente lors d'une rencontre en marge du sommet de l'Otan en juillet.

«Bon voisinage»

A Athènes, les deux dirigeants ont également signé une déclaration commune de "bon voisinage".

Alors que l'économie turque est engluée dans une grave crise, ils ont émis le voeu de doubler les échanges commerciaux entre leurs deux pays pour atteindre 10 milliards d'euros.

Seize accords bilatéraux ont été signés entre plusieurs ministres des deux pays qui tiennent pour l'occasion une réunion du Haut conseil de coopération, un organe bilatéral.

Athènes et Ankara veulent aussi relancer un programme de visas pour les Turcs souhaitant se rendre sur dix îles grecques proches des côtes turques, comme Rhodes ou Lesbos et qui pourront séjourner durant sept jours dans ces îles.

La dernière visite du président turc il y a 6 ans avait été marquée par une brouille diplomatique suivie d'une période de tension sur leur longue frontière maritime et terrestre entre 2020 et 2022.

La Turquie avait alors été accusée d'avoir poussé des migrants vers la Grèce pour faire pression sur les Vingt-Sept qui avaient promis de verser une aide financière à Ankara pour la prise en charge de réfugiés syriens sur son sol.

"Nous avons une bien meilleure coopération en matière d’immigration qui doit être (encore) améliorée", a noté M. Mitsotakis assurant que les départs de migrants en quête d'asile dans l'Union européenne, des côtes turques avaient diminué de manière significative récemment.


Diversité: l'administration Trump met la pression sur des entreprises françaises

Le président américain Donald Trump s'exprime lors de la cérémonie de prestation de serment d'Alina Habba en tant que procureur général du New Jersey, dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 mars 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'exprime lors de la cérémonie de prestation de serment d'Alina Habba en tant que procureur général du New Jersey, dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 mars 2025. (AFP)
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  • Plusieurs entreprises françaises ont reçu un courrier de l'ambassade des Etats-Unis les interrogeant sur l'existence de programmes internes de lutte contre les discriminations, ce qui pourrait les empêcher de travailler avec le gouvernement américain
  • Le contractant doit également confirmer qu'il est "en conformité avec toutes les lois fédérales anti-discrimination applicables, ce qui est important pour les décisions de paiement du gouvernement"

PARIS: Plusieurs entreprises françaises ont reçu un courrier de l'ambassade des Etats-Unis les interrogeant sur l'existence de programmes internes de lutte contre les discriminations, ce qui pourrait les empêcher de travailler avec le gouvernement américain, rapportent vendredi plusieurs médias français.

Interrogé par l'AFP, l'entourage du ministre français de l'Economie, Eric Lombard, a jugé que "cette pratique reflète les valeurs du nouveau gouvernement américain. Ce ne sont pas les nôtres. Le ministre le rappellera à ses homologues au sein du gouvernement américain", selon la réaction transmise.

"Le contractant ou l'offrant potentiel certifie qu'il (...) ne met pas en œuvre de programmes de promotion de la diversité, de l'équité, et de l'inclusion qui enfreignent les lois fédérales anti-discrimination applicables" aux Etats-Unis, demande un questionnaire attaché au courrier adressé à plusieurs entreprises, que l'AFP a pu consulter.

Le contractant doit également confirmer qu'il est "en conformité avec toutes les lois fédérales anti-discrimination applicables, ce qui est important pour les décisions de paiement du gouvernement", et mentionner le numéro d'appel d'offre ou contrat qui le concerne, peut-on lire dans le questionnaire.

Dès le premier jour de son retour à la Maison Blanche, le 20 janvier, Donald Trump a signé un décret exécutif déclarant "illégaux" les programmes et politiques de "DEI" (Diversité, équité, inclusion), promouvant l'égalité des chances, au sein de l'Etat fédéral.

"Nous vous informons que le décret 14173, concernant la fin de la discrimination illégale et rétablissant les opportunités professionnelles basées sur le mérite, signé par le Président Trump, s'applique également obligatoirement à tous les fournisseurs et prestataires du gouvernement américain, quel que soit leur nationalité et le pays dans lequel ils opèrent", peut-on lire dans le courrier publié par Le Figaro.

Depuis son retour à la Maison Blanche, le président Trump s'est engagé dans une vaste réforme du gouvernement fédéral, traquant les dépenses publiques jugées de gaspillage ou contraires à sa politique, comme les programmes faisant la promotion de la diversité ou de l'inclusion.


Washington somme l'armée libanaise de désarmer le Hezbollah

Une photo prise dans la région de Marjayoun, au sud du Liban, montre un avion de guerre israélien survolant le sud du Liban, le 28 mars 2025. L'envoyé des Nations unies pour le Liban a appelé toutes les parties à la retenue le 28 mars, après qu'Israël a mené des frappes aériennes dans le sud du Liban à la suite de nouveaux tirs de roquettes en direction d'Israël. (AFP)
Une photo prise dans la région de Marjayoun, au sud du Liban, montre un avion de guerre israélien survolant le sud du Liban, le 28 mars 2025. L'envoyé des Nations unies pour le Liban a appelé toutes les parties à la retenue le 28 mars, après qu'Israël a mené des frappes aériennes dans le sud du Liban à la suite de nouveaux tirs de roquettes en direction d'Israël. (AFP)
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  • Les Etats-Unis ont indiqué vendredi qu'il était de la "responsabilité" du Liban et de l'armée libanaise de désarmer le Hezbollah, disant soutenir Israël après les bombardements dans la banlieue sud de Beyrouth
  • L'armée israélienne, qui a aussi bombardé le sud du Liban, avait appelé à évacuer une partie des habitants de la banlieue sud, cible de bombardements intenses pendant les deux mois de guerre ouverte

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont indiqué vendredi qu'il était de la "responsabilité" du Liban et de l'armée libanaise de désarmer le Hezbollah, disant soutenir Israël après les bombardements dans la banlieue sud de Beyrouth.

"Dans le cadre de l'accord de cessation des hostilités, le gouvernement libanais est responsable du désarmement du Hezbollah, et nous attendons des forces armées libanaises qu'elles désarment ces terroristes afin d'empêcher la poursuite des hostilités", a déclaré à la presse la porte-parole du département d'Etat, Tammy Bruce.

Israël a bombardé vendredi la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah, pour la première fois après quatre mois de trêve, en riposte à des tirs de roquettes qui ont visé son territoire.

L'armée israélienne, qui a aussi bombardé le sud du Liban, avait appelé à évacuer une partie des habitants de la banlieue sud, cible de bombardements intenses pendant les deux mois de guerre ouverte qui l'ont opposée au mouvement libanais, avant un fragile cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre.

"Si des attaques ont eu lieu, c'est parce que des terroristes ont lancé des roquettes sur Israël depuis le Liban. Il s'agit d'une violation de la cessation des hostilités", a poursuivi Mme Bruce, en soulignant qu'Israël devait "réagir, comme le feraient les Etats-Unis ou tout autre pays dans ce genre de situation".


Le président Trump accueille l'ambassadrice du Royaume à l'iftar de la Maison Blanche

La princesse Reema Bandar al-Saoud était parmi les ambassadeurs des pays arabes qui ont participé à l'iftar de la Maison Blanche jeudi. (X: @rbalsaud)
La princesse Reema Bandar al-Saoud était parmi les ambassadeurs des pays arabes qui ont participé à l'iftar de la Maison Blanche jeudi. (X: @rbalsaud)
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  • La princesse figurait parmi plusieurs ambassadeurs de pays arabes, dont les Émirats arabes unis, l'Égypte et la Jordanie
  • Plus tard, sur X, la princesse a remercié le président américain Trump

RIYAD: L'ambassadeur d'Arabie saoudite aux États-Unis, la princesse Reema Bandar al-Saoud, a reçu un accueil personnel de la part du président Trump lors de l'iftar de la Maison Blanche jeudi.

Lors de son discours d'ouverture, le président américain a déclaré: «Chaque jour, nous tenons nos promesses envers la communauté musulmane. Mon administration est engagée dans une diplomatie sans relâche pour forger une paix durable au Moyen-Orient, en s'appuyant sur les accords historiques d'Abraham dont tout le monde disait qu'ils seraient impossibles... Nous recherchons tous la paix pour le monde entier.»

Il a ajouté: «Alors que nous approchons de la fin du mois sacré du Ramadan, nous sommes également très honorés d'être rejoints par de nombreux amis et partenaires internationaux, dont l'ambassadeur d'Arabie saoudite aux États-Unis, une femme très, très spéciale, la princesse Reema – princesse, merci, merci, princesse.»

La princesse figurait parmi plusieurs ambassadeurs de pays arabes, dont les Émirats arabes unis, l'Égypte et la Jordanie.

Plus tard, sur X, la princesse a remercié M. Trump et a déclaré: «J'ai eu l'honneur d'assister au dîner de l'iftar organisé par @POTUS. Merci pour son aimable invitation et son geste attentionné à l'égard de la communauté musulmane. C'est un témoignage de l'esprit d'amitié et de coopération qui rassemble nos nations.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com