Au Maroc, l'entraide est «la clé» pour se relever du séisme

Des femmes marocaines déplacées sont assises dans un camp temporaire installé à la suite du séisme du 8 septembre, dans le hameau d'Imzilne, commune de Ouirgane, à environ 60 kilomètres au sud de Marrakech, le 27 novembre 2023. (AFP)
Des femmes marocaines déplacées sont assises dans un camp temporaire installé à la suite du séisme du 8 septembre, dans le hameau d'Imzilne, commune de Ouirgane, à environ 60 kilomètres au sud de Marrakech, le 27 novembre 2023. (AFP)
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Publié le Mercredi 06 décembre 2023

Au Maroc, l'entraide est «la clé» pour se relever du séisme

  • Dans ce douar de 250 habitants, les rares ressources, le savoir-faire et les dons reçus sont partagés, et les missions attribuées à tour de rôle pour «vivre dans de bonnes conditions» et éviter que «chacun ne reste dans son coin»
  • Les autorités ont débloqué des aides d'urgence, avec un budget annoncé de 11 milliards d'euros pour la reconstruction et le relogement des sinistrés

OUIRGANE: Près de trois mois après le séisme qui a frappé le sud du Maroc, les habitants d'un hameau près de Marrakech affrontent l'âpreté de leur quotidien sous la tente en transformant leurs abris précaires en espaces de vie solidaires.

A l'entrée du campement, en contrebas d'une route près de leur douar (village) partiellement détruit, des femmes terminent de préparer le déjeuner, d'autres font la vaisselle ou rangent le pain à peine cuit.

L'électricien du hameau d'Imzilne, situé à 60 km au sud de la grande ville touristique de Marrakech, a réussi à raccorder le campement au réseau de la commune de Ouirgane, et le plombier a installé l'eau courante.

Dans ce douar de 250 habitants, les rares ressources, le savoir-faire et les dons reçus sont partagés, et les missions attribuées à tour de rôle pour "vivre dans de bonnes conditions" et éviter que "chacun ne reste dans son coin", explique à l'AFP Taoufiq Jaïdi, qui coordonne la vie communautaire.

Imzilne a perdu trois résidents dans le séisme du 8 septembre, qui a fait près de 3.000 morts et affecté plus de 2 millions d'habitants, dans une région isolée où le taux de pauvreté atteint près du double du niveau national, selon des chiffres officiels.

Les autorités ont débloqué des aides d'urgence, avec un budget annoncé de 11 milliards d'euros pour la reconstruction et le relogement des sinistrés.

A Imzilne, "certains les ont reçues, d'autres pas encore", note M. Jaïdi.

"L'entraide est la clé de notre survie", confie Malika Agouray, 48 ans, membre de l'équipe chargée de préparer les repas ce jour-là.

«Le froid m'inquiète»

Des bienfaiteurs privés ou des entreprises publiques ont offert des équipements, tels que des toilettes et douches mobiles installées par le plombier local, munies de chauffe-eaux à gaz qui s'avèrent vitaux à l'arrivée de l'hiver.

Dans cette région montagneuse, les températures minimales oscillent autour de zéro à 1.000 mètres d'altitude.

"On y pense tous les jours, la dernière fois qu'il a plu, c'était difficile à gérer", dit Malika Abbenay, croisée entre les tentes recouvertes de bâches en plastique, qui se souvient du sol rapidement transformé en boue.

"Le froid m'inquiète, d'ailleurs je ne dors pas la nuit à cause de mes rhumatismes", confie Fatima Abekkhar, 67 ans.

A quelques centaines de mètres d'Imzilne, un autre camp a été installé pour les 600 habitants du douar d'El Bour, où le séisme a fait une quarantaine de morts et détruit 90% des habitations, selon Mohamed Ladib, un militant associatif de Ouirgane.

Selon le gouvernement, près de 24.000 sinistrés ont reçu des aides financières à la mi-novembre et plus de 3.300 demandes d'aides à la reconstruction ont été approuvées, alors que les opérations de recensement ou de déblaiement se poursuivent.

Plus de 60.000 habitations du Haut-Atlas et de ses environs ont été endommagées.

Debout devant sa tente, Omar Biddar, 71 ans, semble avoir la tête ailleurs.

"Je réfléchis à ma situation. La vie sous tente n'est pas facile et je sens que ça va durer", lâche ce retraité peu disert, qui reçoit les aides mensuelles de l'Etat et a également perçu une première aide à la reconstruction d'un peu plus de 1.800 euros.

Mais il dit attendre un permis des autorités locales pour réhabiliter sa maison, sans savoir pourquoi cela tarde autant.

«Retrouver ma maison»

A El Bour, certaines familles ont eu la chance d'être relogées dans des conteneurs aménagés.

"C'est toujours mieux qu'une tente mais je veux retrouver ma maison", lance Kalthoum Boussaboun, 60 ans, qui élève deux de ses petits-enfants depuis la mort de leur mère dans le tremblement de terre.

A Imzilne, les habitants se raccrochent à quelques étincelles de bonheur. Fin novembre, ils ont réussi avec peu de moyens à fêter un mariage, reporté en raison du séisme.

"La vie continue malgré tout. On a passé trois mois dans un stress très intense, mon mariage a été un moment de joie", dit Latifa Amzil, jeune mariée de 24 ans.

Soudain une femme enceinte sort de sa tente, suscitant le commentaire enjoué d'une voisine: "bientôt on fêtera une naissance!".

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Gaza: le ministère de la Santé du Hamas annonce 1.042 morts depuis la reprise des frappes israéliennes

 Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures. (AFP)
Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures. (AFP)
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  • Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées
  • Le ministère ajoute dans un communiqué que les bombardements et l'offensive au sol d'Israël ont également fait 2.542 blessés depuis le 18 mars

GAZA: Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures.

Le ministère ajoute dans un communiqué que les bombardements et l'offensive au sol d'Israël ont également fait 2.542 blessés depuis le 18 mars, et que le bilan total depuis le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, se monte désormais à 50.399 morts dans la bande de Gaza.

 


Djibouti : nomination d'un nouveau ministre des Affaires étrangères

Le ministre des Affaires étrangères de Djibouti et candidat à la Commission de l'Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, pose pour une photo lors du 38e sommet de l'Union africaine (UA), au cours duquel les dirigeants éliront un nouveau chef de la Commission de l'UA, au siège de l'UA à Addis-Abeba, le 15 février 2025. (Photo Amanuel Sileshi / AFP)
Le ministre des Affaires étrangères de Djibouti et candidat à la Commission de l'Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, pose pour une photo lors du 38e sommet de l'Union africaine (UA), au cours duquel les dirigeants éliront un nouveau chef de la Commission de l'UA, au siège de l'UA à Addis-Abeba, le 15 février 2025. (Photo Amanuel Sileshi / AFP)
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  • Un nouveau ministre des Affaires étrangères a été nommé à Djibouti pour remplacer Mahamoud Ali Youssouf, élu en février à la tête de la Commission de l'Union africaine
  • Abdoulkader Houssein Omar, ancien ambassadeur à Koweït et en Jordanie, est nommé « au poste de ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale.

ADDIS ABEBA, ETHIOPIE : Un nouveau ministre des Affaires étrangères a été nommé à Djibouti pour remplacer Mahamoud Ali Youssouf, élu en février à la tête de la Commission de l'Union africaine, selon un décret présidentiel publié mardi.

Abdoulkader Houssein Omar, ancien ambassadeur à Koweït et en Jordanie, est nommé « au poste de ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, porte-parole du gouvernement » d'après le décret signé par le chef de l'État, Ismaïl Omar Guelleh.

« On ne parle même pas de remaniement ministériel, c'est le seul changement au sein du gouvernement », a précisé à l'AFP Alexis Mohamed, porte-parole de la présidence djiboutienne.

L'ancien titulaire du poste, Mahamoud Ali Youssouf, était resté à la tête de la diplomatie de Djibouti pendant près de 20 ans.

Le chef de l'État Ismaël Omar Guelleh, au pouvoir depuis 1999, quittera son poste à la suite de la prochaine élection présidentielle, prévue en 2026.

Djibouti, pays parmi les moins peuplés du continent avec quelque un million d'habitants, joue un rôle central dans la région.

Îlot de stabilité prisé dans une région troublée, ce pays d'Afrique de l'Est est situé face au Yémen, à la sortie de la mer Rouge, dans le détroit de Bab-el-Mandeb où transite une grande part du commerce mondial entre Asie et Occident.

La France, ancienne puissance coloniale de plus en plus contestée sur le continent, y dispose de bases militaires en compagnie des États-Unis et de la Chine.


Une étude saoudienne sur le microbiome de l'œil humain participe au lancement de la fusée SpaceX

Une mission saoudienne visant à étudier les effets de la faible gravité sur le microbiome de l'œil humain a rejoint le lancement du vol Fram2 de SpaceX dans la nuit de lundi à mardi. (Reuters)
Une mission saoudienne visant à étudier les effets de la faible gravité sur le microbiome de l'œil humain a rejoint le lancement du vol Fram2 de SpaceX dans la nuit de lundi à mardi. (Reuters)
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  • L'étude menée par Falak for Space Science and Research portera sur les bactéries et autres micro-organismes de l'œil dans des conditions de microgravité.
  • « Ce projet contribuera à la réalisation de progrès qualitatifs en matière d'éducation et de recherche dans le domaine de l'espace et des technologies associées », a déclaré le Dr Ayoub Al-Subehi, PDG de Falak,

RIYAD : Une mission saoudienne visant à étudier les effets de la faible gravité sur le microbiome de l'œil humain s'est jointe au lancement du vol Fram2 de SpaceX dans la nuit de lundi à mardi.

L'étude menée par Falak for Space Science and Research examinera les bactéries et autres micro-organismes de l'œil dans des conditions de microgravité.

Une équipe de chercheurs a recueilli des échantillons biologiques de cultures microbiennes et a effectué des tests pour s'assurer que les échantillons pouvaient résister aux conditions de lancement et revenir de l'espace en toute sécurité.

« Ce projet contribuera à la réalisation de progrès qualitatifs en matière d'éducation et de recherche dans le domaine de l'espace et des technologies associées », a déclaré le Dr Ayoub Al-Subehi, PDG de Falak, à l'agence de presse saoudienne avant le lancement.

L'étude du microbiome oculaire dans l'espace est un domaine de recherche émergent. Cette expérience analysera les taux de croissance des micro-organismes dans l'espace par rapport aux taux de croissance sur Terre.

Elle permettra également de suivre les changements génétiques et protéiques pouvant résulter de l'exposition à la microgravité.

L'expérience vise également à évaluer la capacité des microbes à former des biofilms, ce qui peut augmenter le risque d'infection dans l'espace, ainsi qu'à analyser les changements dans la résistance microbienne aux antibiotiques après une exposition à la microgravité.

Le Dr Wedad bint Saeed Al-Qahtani, chercheuse dans le cadre de la mission, a déclaré : « Étudier l'impact de l'environnement spatial sur la microflore naturelle de l'œil pourrait fournir des données précieuses sur la façon dont elle réagit aux conditions de microgravité. Cela pourrait aider à développer de nouvelles stratégies et de nouveaux protocoles pour préserver la santé des yeux. »

Un autre scientifique de la mission, le professeur Salwa Al-Hazza, a souligné l'importance de la recherche ophtalmologique en déclarant : « Ce que nous faisons aujourd'hui ne se limite pas à l'envoi d'une expérience scientifique dans l'espace, mais constitue une étape fondamentale pour mieux comprendre l'impact de l'environnement spatial sur la santé oculaire.

Nous espérons que les résultats contribueront au développement de futures solutions médicales qui amélioreront les soins de santé oculaire, à la fois dans l'espace et sur Terre. 

Cela permettra également de porter fièrement le drapeau saoudien et de représenter une étape importante dans l'engagement du Royaume à innover scientifiquement et à renforcer son rôle grandissant dans le secteur spatial mondial. »

Cette mission s'inscrit dans le cadre des efforts déployés à l'échelle mondiale pour étudier l'impact de l'espace sur la santé humaine. Elle a été précédée par des recherches similaires sur l'effet de la microgravité sur les microbiomes intestinaux et buccaux.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com