Turquie: L'opposition se divise en vue des municipales du mois de mars

Le président Erdogan a fait de la reconquête d'Istanbul, sa ville natale qu'il a dirigée en tant que maire dans les années 1990, sa principale mission (Photo, AFP).
Le président Erdogan a fait de la reconquête d'Istanbul, sa ville natale qu'il a dirigée en tant que maire dans les années 1990, sa principale mission (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 05 décembre 2023

Turquie: L'opposition se divise en vue des municipales du mois de mars

  • L'opposition laïque avait uni ses forces lors des élections historiques de 2019 qui ont vu l'AKP perdre les mairies d'Istanbul et d'Ankara
  • Le principal parti pro-kurde a changé de nom et annoncé son intention de présenter ses propres candidats en mars

ISTANBUL: Le principal parti d'opposition turc CHP a perdu lundi un allié crucial dans sa tentative de former un front uni contre la coalition au pouvoir du président Recep Tayyip Erdogan pour les élections municipales prévues en mars, dont les enjeux sont considérables.

L'opposition laïque avait uni ses forces lors des élections historiques de 2019 qui ont vu l'AKP, le parti islamo-conservateur au pouvoir, perdre les mairies d'Istanbul et d'Ankara pour la première fois depuis l'arrivée au pouvoir de M. Erdogan.

Mais ses efforts de faire de même lors de l'élection présidentielle de mai dernier ont échoué, et se sont soldés par d'âpres querelles intestines.

Le principal parti d'opposition, le CHP, a évincé Kemal Kilicdaroglu, le challenger du président Erdogan, de son poste de chef et a choisi pour le remplacer Ozgur Ozel, un politicien relativement peu expérimenté.

Le parti de droite Iyi s'est retiré de l'alliance et a fait porter sur le CHP la responsabilité des mauvais résultats de l'opposition dans la partie parlementaire du scrutin de mai.

Le principal parti pro-kurde a changé de nom et annoncé son intention de présenter ses propres candidats en mars, ce qui pourrait favoriser les alliés d'Erdogan dans les villes ethniquement mixtes telles qu'Istanbul, qui compte une importante communauté turque.

Ces dernières semaines, M. Ozel, du CHP, a tenté de rallier le parti Iyi à sa cause. Mais ce dernier a annoncé, à l'issue de son conseil d'administration lundi, qu'il présenterait également ses propres candidats en mars.

Meilleur candidat de l'opposition

Le président Erdogan a fait de la reconquête d'Istanbul, sa ville natale qu'il a dirigée en tant que maire dans les années 1990, sa principale mission après avoir été réélu pour un dernier mandat de cinq ans.

La capitale économique de la Turquie et ancien siège du pouvoir est désormais dirigée par le populaire et ambitieux Ekrem Imamoglu, du CHP.

Cet homme de 52 ans est considéré comme le meilleur candidat de l'opposition pour tenter de ravir la présidence à l'AKP de M. Erdogan en 2028.

M. Imamoglu ne s'est pas présenté à l'élection présidentielle de mai parce qu'il avait été condamné pour une accusation de diffamation controversée que ses partisans considèrent comme une vendetta politique du président Erdogan après sa défaite de 2019.

Le maire d'Istanbul pourrait être contraint à la démission et à une sortie de la vie politique pendant quelques années si sa condamnation est confirmée en appel.

M. Imamoglu a gagné en 2019 grâce au soutien du parti Iyi et à celui, indirect, du parti pro-kurde, qui avait à l'époque décidé de ne pas présenter de candidats pour éviter de diviser le vote de l'opposition.

Mais les électeurs kurdes n'ont pas pardonné la décision du CHP de se retourner contre eux entre le premier et le second tour du scrutin présidentiel de mai dernier.

Le parti pro-kurde HEDEP (nouveau nom du HDP) doit prendre dans les semaines à venir sa décision sur sa participation aux municipales du mois de mars. Mais la porte-parole du HEDEP Aysegul Dogan a précisé lundi que son parti avait déjà commencé à sélectionner ses candidats.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.