JERUSALEM: L'armée israélienne a publié vendredi une carte divisant la bande de Gaza en secteurs appelés "zones d'évacuation", que les habitants seront sommés de quitter en cas de combats et de bombardements israéliens, après une demande américaine de créer des zones "sûres".
La trêve décrétée le 24 novembre entre Israël et le Hamas, mouvement islamiste qui a pris le pouvoir en 2007 à Gaza, a expiré vendredi matin et le petit territoire palestinien surpeuplé est à nouveau la cible de frappes israéliennes.
"En vue de la prochaine phase de la guerre", l'armée israélienne dit avoir "publié une carte des zones d'évacuation" qui "divise le territoire de la bande de Gaza en zones facilement identifiables".
Sur cette carte, publiée sur une page dédiée en arabe de son site internet, sur les réseaux sociaux et sur des tracts distribués sur place, l'armée appelle les habitants à repérer la "zone les concernant et à agir s'ils sont sommés d'évacuer", au cas où "leur sécurité l'exige".
Elle accuse le Hamas de transformer "les sites civils en cibles militaires en utilisant les civils (...) comme boucliers humains".
Dans plusieurs endroits de la bande de Gaza, où le réseau mobile est souvent lent, des habitants ont reçu vendredi matin des SMS de mise en garde urgente.
L'armée israélienne "va entamer une attaque militaire dévastatrice dans la zone où vous vivez, avec pour objectif d'éliminer l'organisation terroriste Hamas", peut-on y lire, exhortant les destinataires à rejoindre des abris et à rester "à l'écart de toute activité militaire".
Une dizaine de minutes plus tard, les explosions ont résonné.
Selon le gouvernement du Hamas, plus de 15.000 personnes avaient été tuées, avant la trêve, dans la bande de Gaza par les opérations israéliennes déclenchées en représailles à l'attaque menée le 7 octobre par le Hamas en Israël.
Environ 1.200 personnes ont été tuées et quelque 240 prises en otage et emmenées à Gaza durant cette attaque, selon Israël.
Le bilan civil et les images de destructions à grande échelle infligées par la première phase de l'offensive israélienne entre le 7 octobre et le 24 novembre ont suscité l'inquiétude internationale.
Jeudi, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a appelé Israël à "prendre des mesures plus efficaces pour protéger la vie des civils, notamment en désignant clairement et précisément des zones et lieux dans le sud et le centre de Gaza où ils peuvent être en sécurité et à l'abri de la ligne de feu".
L'armée n'a pas répondu à l'AFP sur la durée des délais accordés aux habitants préalablement au lancement d'opérations militaires.
Durant la première phase du conflit, Israël avait sommé les habitants du nord de la bande de Gaza d'évacuer vers le sud mais selon l'ONU, plus d'un tiers des décès ont été enregistrés au sud de la limite fixée.