SAINT-PETERSBOURG: Un défilé de mode "patriotique", tout à la gloire du président russe Vladimir Poutine, a été organisé à Saint-Pétersbourg jeudi soir, les vêtements s'inspirant d'une exposition d'un peintre pro-Kremlin intitulée "Président. Un homme à l'âme pleine de bonté".
Depuis l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, il y a plus de vingt ans, la Russie a fait taire presque toutes les voix dissidentes, emprisonnant ou forçant à l'exil ses principaux détracteurs.
La campagne de répression a pris une ampleur considérable avec l'attaque contre l'Ukraine.
Jeudi, des mannequins ont défilé à Saint-Pétersbourg, ville natale du président, vêtus de t-shirts, chemises ou pantalons ornés d'étoiles, de couronnes et d'un portrait de Vladimir Poutine aux couleurs vives, façon pop-art.
Le peintre Alexeï Serguienko, admirateur de l'homme fort de la Russie et dont les oeuvres ont inspiré la collection, a expliqué avoir choisi de montrer des couronnes, car il sait "que le président sera élu encore et encore".
"J'ai donc peint cette image qui dit que nous aurons Poutine pour longtemps, pour toujours", a-t-il déclaré à l'AFP, en marge du défilé.
L'artiste n'en est pas à son coup d'essai. En plus de l'exposition de 2012 "Président. Un homme à l'âme pleine de bonté", il avait aussi créé pour les 65 ans de Vladimir Poutine un bas-relief de deux mètres de haut, doré, le représentant.
La collection "patriotique" a été imaginée avec des designers, selon un communiqué publié sur le site d'Alexeï Serguienko.
Andreï Netchaïev, un homme d'affaires de 48 ans venu au défilé en famille, a estimé que les vêtements présentés collaient bien à l'image du président, qui, selon lui, est un dirigeant "sportif et à la mode".
Une élection présidentielle est prévue en mars 2024. A ce stade, Vladimir Poutine n'a pas annoncé officiellement sa candidature, mais il n'y a guère de doute quant à sa volonté de rester au Kremlin.
Depuis une révision constitutionnelle en 2020, il peut théoriquement rester au pouvoir jusqu'en 2036. Son porte-parole, Dmitri Peskov, a estimé en octobre que le président "n'a pas de concurrent en Russie" et "ne peut pas en avoir".