Pays-Bas: confirmation de la victoire électorale de l'extrême droite, qui rencontre de la résistance

Le politicien d'extrême droite néerlandais Geert Wilders tient une conférence de presse à Bruxelles le 3 novembre 2017. (Photo Emmanuel Dunand AFP)
Le politicien d'extrême droite néerlandais Geert Wilders tient une conférence de presse à Bruxelles le 3 novembre 2017. (Photo Emmanuel Dunand AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 01 décembre 2023

Pays-Bas: confirmation de la victoire électorale de l'extrême droite, qui rencontre de la résistance

  • La commission électorale néerlandaise a confirmé que la formation de M. Wilders, le Parti de la liberté (PVV) a remporté 37 des 150 sièges de la chambre basse, une percée de l'extrême droite qui a suscité une onde de choc
  • Il lui faut 76 sièges pour former une coalition stable et la commission électorale a confirmé qu’avec quatre partis réunis en coalition, il y parviendraient sans problème

LA HAYE, Pays-Bas : La victoire électorale de l'extrême droite a été officiellement confirmée vendredi aux Pays-Bas, alors que son chef de file, Geert Wilders, peine à former une coalition gouvernementale avec d'autres partis opposés à ses positions islamophobes.

La commission électorale néerlandaise a confirmé que la formation de M. Wilders, le Parti de la liberté (PVV) a remporté 37 des 150 sièges de la chambre basse, une percée de l'extrême droite qui a suscité une onde de choc dans le pays et au-delà de ses frontières.

Tous les regards sont désormais tournés vers la capacité du politicien à la célèbre coiffure peroxydée à constituer une coalition gouvernementale et à devenir le premier chef de gouvernement d'extrême droite du pays, tandis que les premières discussions se sont révélées houleuses.

Dans le système politique néerlandais très fragmenté, où aucun parti n’est assez fort que pour gouverner seul, les élections sont généralement suivies de mois de tractations pour parvenir à une coalition.

A l'issue du scrutin, M. Wilders s'était dit en faveur d'une coalition avec le parti pro-réformes Nouveau Contrat Social (NSC, 20 sièges), le Mouvement agriculteur-citoyen (BBB, sept sièges) et le Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD, 24 sièges), de centre-droit, dont est issu le Premier ministre sortant Mark Rutte.

Il lui faut 76 sièges pour former une coalition stable et la commission électorale a confirmé que les quatre partis réunis y parviendraient sans problème.

Le PVV devrait pouvoir compter sur le BBB, né des protestations du secteur agricole contre des projets gouvernementaux de réduction des émissions d'azote, sorti en tête d'élections provinciales en mars, devenant le plus gros parti au Sénat.

Mais pour avoir une majorité, M. Wilders a également besoin du VVD, et du NSC, créé l'été dernier par le populaire député Pieter Omtzigt. Or ces deux partis ont pour l'instant refusé d'entamer des négociations.

- «Jeux politiques» -

Le VVD, dirigé par Dilan Yeşilgöz, a connu une soirée électorale décevante, remportant seulement 24 sièges, contre 34 remportés aux élections législatives précédentes.

Mme Yeşilgöz a déclaré fermement que son parti ne rejoindrait pas une coalition dirigée par Wilders, arguant que les électeurs avaient clairement indiqué que le VVD ne devait plus gouverner.

Elle s'est toutefois déclarée prête à «soutenir» une coalition de centre-droit, en évoquant la possibilité de soutenir M. Wilders depuis la chambre pour adopter les législations sur lesquelles le VVD est d'accord.

M. Omtzigt, après avoir rejeté la possibilité d'une coalition avec M. Wilders lors de la campagne, s'était affiché plus ouvert après les élections. Mais il a à son tour porté un coup dur au PVV cette semaine, affirmant qu'il craignait que les engagements du manifeste de cette formation ne respectent pas la constitution.

M. Wilders a atténué pendant la campagne sa rhétorique islamophobe et anti-immigration incendiaire, mais son  manifeste appelle à l'interdiction des mosquées et du Coran, ainsi qu'à un référendum sur la sortie de l'Union européenne.

Le parti souhaite également arrêter les livraisons d'armes à l'Ukraine et affirme que les Néerlandais devraient cesser «d'avoir peur» du changement climatique, car ce pays de basse altitude possède «les meilleurs ingénieurs hydrauliques du monde».

M. Omtzigt a déclaré plus tôt cette semaine que le manifeste du PVV «contient des points de vue qui, à notre avis, vont à l'encontre de la constitution (...) ici, nous traçons une ligne dure».

M. Wilders, furieux, a accusé le chef du NSC de jouer à des «petits jeux politiques» et l'a exhorté à ouvrir des négociations formelles pour former une coalition.

«Si vous avez des questions, Pieter, venez discuter. Ensuite, j'essaierai de vous répondre gentiment», a-t-il déclaré sur X.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Short Url
  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
Short Url
  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Short Url
  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.