La Banque mondiale souligne l’importance de l’action climatique pour l’économie tunisienne

La Tunisie fait face à des défis climatiques importants, notamment la pénurie d’eau, l’érosion côtière et les inondations, selon un rapport de la Banque mondiale (Photo, AFP).
La Tunisie fait face à des défis climatiques importants, notamment la pénurie d’eau, l’érosion côtière et les inondations, selon un rapport de la Banque mondiale (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 30 novembre 2023

La Banque mondiale souligne l’importance de l’action climatique pour l’économie tunisienne

  • Selon un rapport de la Banque mondiale, une combinaison d’actions d’adaptation et d’atténuation face au changement climatique, ainsi que la décarbonation du secteur de l’électricité, pourraient propulser la croissance du PIB à 8,8% d’ici 2030
  • En revanche, l’inaction pourrait entraîner des pertes de PIB atteignant 3,4% d’ici 2030

RABAT: La Tunisie fait face à des défis climatiques importants, notamment la pénurie d’eau, l’érosion côtière et les inondations, selon un rapport de la Banque mondiale publié à la veille de la COP28. Il préconise des mesures immédiates d’adaptation et de décarbonation pour stimuler la reprise économique et créer des emplois dans le pays.

Le «Rapport national sur le climat et le développement en Tunisie» met en avant des mesures cruciales pour atténuer les effets du changement climatique sur les populations et les entreprises, tout en renforçant la compétitivité de l’économie tunisienne.

Selon le rapport, une combinaison d’actions d’adaptation et d’atténuation face au changement climatique, ainsi que la décarbonation du secteur de l’électricité, pourraient propulser la croissance du PIB à 8,8% d’ici 2030. En revanche, l’inaction pourrait entraîner des pertes de PIB atteignant 3,4% d’ici 2030, avec des pertes annuelles estimées à environ 5,6 milliards de dinars (1,64 milliard d’euros).

«Opportunité unique»

Jesko Hentschel, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Maghreb, a souligné le soutien continu de la Banque mondiale envers la Tunisie dans sa transition vers un avenir plus durable. «L’adaptation au changement climatique et la promotion d’une économie verte représentent une opportunité unique pour la croissance, la résilience et le développement durable du pays», a-t-il affirmé.

La pénurie d’eau, en particulier, menace la production agricole en exposant les carences d’un secteur nécessitant des réformes face au changement climatique. Les pertes en eau enregistrées par la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux sont passées de 25% en 2010 à 34% en 2021.

Le rapport souligne également le risque d’élévation du niveau de la mer, affectant près d’un quart de la zone côtière tunisienne d’ici 2050, avec des coûts potentiels de réparation des infrastructures routières après des inondations atteignant 252 millions d’euros d’ici 2050.

Pour remédier à la pénurie d’eau, le rapport préconise des mesures telles que la rationalisation de la demande en eau, le renforcement des réseaux hydrauliques, et la protection des écosystèmes pour augmenter la disponibilité de l’eau et renforcer la résilience aux chocs climatiques.

Décarboner l’énergie

La décarbonation du secteur de l’énergie offre également des opportunités significatives, selon le rapport. En 2022, l’énergie représentait 53% du déficit commercial et 58% des émissions de gaz à effet de serre du pays. La décarbonation permettrait de remédier à ces déséquilibres, améliorant l’accessibilité financière pour les ménages et la compétitivité des entreprises, tout en réduisant les émissions, estiment les experts de la Banque mondiale.

Cheick-Oumar Sylla, directeur régional pour l’Afrique du Nord et la Corne de l’Afrique de la Société financière Internationale (SFI), une organisation de la Banque mondiale consacrée au secteur privé, souligne l'importance de la collaboration entre les secteurs public et privé pour relever les défis du changement climatique. La SFI s’engage à soutenir la Tunisie dans son adaptation au changement climatique et sa croissance durable, ajoute-t-il.

Par ailleurs, le rapport souligne l’importance de créer des conditions macro-financières propices aux investissements nécessaires, en réorientant les dépenses publiques vers des investissements d'adaptation et en facilitant les investissements du secteur privé dans des initiatives vertes.


Des enjeux stratégiques derrière l'apaisement diplomatique entre Paris et Alger

Le président français Emmanuel Macron (G) et le président algérien Abdelmadjid Tebboune (D) se serrent la main lors d'une cérémonie de signature au pavillon d'honneur de l'aéroport d'Alger, à Alger, le 27 août 2022. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron (G) et le président algérien Abdelmadjid Tebboune (D) se serrent la main lors d'une cérémonie de signature au pavillon d'honneur de l'aéroport d'Alger, à Alger, le 27 août 2022. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • les deux chefs d'État ont souligné lundi la nécessité de renouer le dialogue « d'égal à égal » en raison de « la force des liens » unissant la France et l'Algérie, de leurs intérêts stratégiques et de sécurité.
  • La France, ancien pays colonisateur de l'Algérie, compte aujourd'hui une importante communauté algérienne (649 991 personnes en 2024, +0,5 % par rapport à 2023 auxquels s'ajoutent 1,2 million de descendants d'immigrés algériens.

PARIS : De la nécessaire coopération sécuritaire et économique à l'épineux dossier des Algériens que la France ne parvient pas à expulser, les raisons qui ont poussé Emmanuel Macron et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune à reprendre langue sont multiples.

Huit mois jour pour jour après le début d'une crise inédite entre les deux pays, les deux chefs d'État ont souligné lundi la nécessité de renouer le dialogue « d'égal à égal » en raison de « la force des liens » unissant la France et l'Algérie, de leurs intérêts stratégiques et de sécurité, ainsi que des « défis et crises auxquels l'Europe, la Méditerranée et l'Afrique » sont confrontées.

- Relations humaines imbriquées

La France, ancien pays colonisateur de l'Algérie, compte aujourd'hui une importante communauté algérienne (649 991 personnes en 2024, +0,5 % par rapport à 2023, selon le ministère de l'Intérieur), auxquels s'ajoutent 1,2 million de descendants d'immigrés algériens, selon l'Institut national d'études démographiques.

Une restriction des visas de courte durée pour visite familiale affecterait ainsi directement les Algériens.

Le Premier ministre François Bayrou et le chef de la diplomatie Jean-Noël Barrot ont publiquement refusé de faire peser sur la diaspora algérienne le poids de cette crise diplomatique. 

- Coopération sécuritaire

« La France considère Alger comme un partenaire privilégié dans la lutte contre le terrorisme en raison de son expertise et de ses capacités dans ce domaine », note Hasni Abidi, spécialiste de l'Algérie.

Et elle a un intérêt objectif à la stabilité de l'Algérie, le plus grand pays d'Afrique, frontalier de pays (Mali, Niger, Libye) où la sécurité est chaotique.

Les deux pays vont ainsi reprendre leur coopération sur la lutte contre le jihadisme au Sahel, avec à la clé les échanges de renseignements.

L'objectif est d'y contenir la progression des groupes armés et celle des différents trafics (drogue, armes, migrants).

Les deux pays doivent aussi travailler sur la question du potentiel retour de Syrie de centaines de jihadistes algériens ou franco-algériens. 

- Intérêts économiques

L'Algérie est une puissance énergétique considérable. La France est l'un de ses clients pour le gaz (6 milliards d'euros). « C'est important pour nous, mais pas critique », tempère un diplomate, précisant que le gaz algérien représente 6 à 7 % des approvisionnements.

Néanmoins, la crise a eu des effets délétères sur les intérêts français en Algérie, où la France compte quelque 6 000 entreprises.

Les flux commerciaux ont baissé de 20 à 30 % dans certains secteurs l'an dernier, en raison notamment de l'arrêt des importations de blé français.

Si les petites entreprises sont les plus affectées, les grandes ne sont pas épargnées. Le redémarrage d'une usine Renault a ainsi été suspendu.

- Immigration -

La question de la réadmission dans leur pays d'origine des Algériens sous obligation de quitter le territoire français (OQTF) a enflammé les relations bilatérales. Cette question a été brandie à de multiples reprises par le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau.

La crise a atteint son paroxysme après l'attentat de Mulhouse ayant fait un mort le 22 février, commis par un Algérien qui avait fait l'objet de plusieurs demandes de réadmission, refusées par l'Algérie. 

Le dernier rapport de la direction générale des étrangers en France note toutefois qu'en 2024, « la part de retours forcés est plus importante que la moyenne pour les éloignements d'Algériens ». Sur les quelque 34 000 Algériens interpellés en situation irrégulière, 3 000 ont été éloignés l'an dernier.

S'agissant des visas pour les dignitaires (anciens diplomates, ministres ou généraux), Alger peut aisément contourner cette restriction en raison d'un récent accord de réciprocité avec la Slovénie.

L'Italie, l'Allemagne et l'Espagne, qui achètent des milliards d'euros de gaz algérien, sont également susceptibles de leur fournir un visa Schengen.

- Accord avec l'UE

Alger a besoin du soutien de la France, dont le poids est prépondérant à Bruxelles, pour renégocier son accord d'association avec l'Union européenne.

L'UE est le plus grand partenaire commercial de l'Algérie.

Cet accord, en vigueur depuis 2005, prévoit notamment l'élimination progressive et réciproque des droits à l'importation sur les biens.

En octobre dernier, le président algérien avait annoncé vouloir négocier avec l'UE sa révision à partir de 2025, alors que les experts algériens estiment à plus de 30 milliards de dollars le manque à gagner du fait de cet accord.

Les entreprises publiques et privées algériennes ont d'importantes difficultés à rivaliser avec leurs homologues, car l'économie algérienne est restée longtemps très fermée à la concurrence, reposant traditionnellement sur l'exportation de dérivés pétroliers.

Dès lundi, Emmanuel Macron « a fait part au président Tebboune de l'appui de la France à la révision » de cet accord.


Les entreprises saoudiennes annoncent leurs résultats financiers pour 2024

Les entreprises saoudiennes ont annoncé leurs résultats pour 2024. (Shutterstock)
Les entreprises saoudiennes ont annoncé leurs résultats pour 2024. (Shutterstock)
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  • La Red Sea International Co. a fait état d'un redressement de sa rentabilité, annonçant un bénéfice net de 4 millions de riyals saoudiens
  • La Raydan Food Co. a affiché une perte nette de 73,1 millions de riyals saoudiens en 2024

RIYAD: De nombreuses entreprises ont publié leurs résultats financiers pour 2024 malgré la fermeture du marché saoudien en raison de la fête de l'Aïd el-Fitr, qui dure jusqu'au 2 avril.

La Red Sea International Co. a fait état d'un redressement de sa rentabilité, annonçant un bénéfice net de 4 millions de riyals saoudiens (1,07 million de dollars; 1 dollar = 0,93 euro), contre une perte nette de 23,1 millions de riyals saoudiens en 2023.

Dans un communiqué publié sur Tadawul, l'organisation a attribué cette amélioration à l'impact de l'acquisition de First Fix sur l'ensemble de l'année, ainsi qu'à l'augmentation des revenus et des performances. Le bénéfice d'exploitation est passé de 6 millions l'année précédente à 70 millions de riyals saoudiens.

La Raydan Food Co. a affiché une perte nette de 73,1 millions de riyals saoudiens en 2024, contre 30,8 millions de riyals saoudiens en 2023, soit une augmentation de 136,6 pour cent.

L'entreprise a attribué ces pertes à la baisse des ventes, à la diminution des revenus provenant des contrats et des franchises, à l'augmentation des frais de vente et de marketing, et aux coûts de dépréciation liés aux actifs de droit d'utilisation et aux terrains.

Les ajustements de la valeur des devises étrangères et les dépréciations d'investissement ont également contribué au déclin. Les ventes ont chuté de 12,4% pour atteindre 155,3 millions de riyals saoudiens, en raison de la baisse des performances des succursales et des revenus des contrats.

L'Osool and Bakheet Investment Co. est restée rentable malgré une baisse du revenu net. Les bénéfices de la société sont passés de 25,4 millions de riyals saoudiens en 2023 à 19,8 millions de riyals saoudiens en 2023, principalement en raison d'une baisse de 24% du total des revenus.

Une réduction de 31% des dépenses et une diminution de 55% des coûts de financement ont permis de compenser l'impact de cette baisse. Les autres revenus ont augmenté de 152% pour atteindre 4,2 millions de riyals saoudiens, bien que les dépenses de zakat aient augmenté de 58% pour atteindre 3,8 millions de riyals saoudiens.

La Maharah Human Resources Co. a fait état d'une forte augmentation des bénéfices, les bénéfices nets augmentant de 27,1 pour cent pour atteindre 127,4 millions de riyals saoudiens, grâce à une augmentation de 18 pour cent des revenus et à une amélioration de 6 pour cent du bénéfice brut, soutenus par la croissance du secteur des services aux entreprises.

L'organisation a bénéficié d'une réduction de 20 millions de riysals saoudien des pertes de crédit attendues et d'une augmentation de 11 millions de riyals saoudiens des autres revenus d'exploitation, principalement en raison de l'augmentation des incitations gouvernementales pour l'emploi en Arabie saoudite.

Toutefois, l'augmentation des investissements dans le capital humain a entraîné une hausse des frais généraux et administratifs de 3,5 millions de riyals saoudiens, tandis que les coûts de financement ont augmenté de 4 millions de riyals saoudiens.

En outre, les bénéfices des entreprises associées, dont la Care Shield Holding Co. et la Saudi Medical Systems Co. ont chuté de 30%, soit une baisse de 12,2 millions de riyals saoudiens, en raison des résultats plus faibles de Care Shield Holding Co. et de l'absence des données financières de la Saudi Medical Systems Co. pour les six derniers mois de l'année 2024.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le secteur immobilier saoudien joue un rôle clé dans la croissance du PIB : Ministre

Le marché immobilier saoudien devrait atteindre 101,62 milliards de dollars d'ici 2029, avec un taux de croissance annuel de 8 % à partir de 2024. Shutterstock
Le marché immobilier saoudien devrait atteindre 101,62 milliards de dollars d'ici 2029, avec un taux de croissance annuel de 8 % à partir de 2024. Shutterstock
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  • Faisal Al-Ibrahim a déclaré à Al-Arabiya Business que le gouvernement saoudien avait créé un environnement favorable au secteur privé, lui permettant de se concentrer sur des investissements qualitatifs dans le développement immobilier.
  • L'initiative vise à accroître l'accessibilité au logement, à réguler la dynamique du marché et à assurer une croissance durable dans le secteur.

RIYAD : L'expansion du secteur immobilier saoudien contribue directement à la croissance du produit intérieur brut du Royaume, selon le ministre de l'Économie et de la Planification.

Faisal Al-Ibrahim a déclaré à Al-Arabiya Business que le gouvernement saoudien avait créé un environnement favorable au secteur privé, lui permettant de se concentrer sur des investissements qualitatifs dans le développement immobilier.

Ces remarques s'inscrivent dans le cadre d'un effort plus large du gouvernement pour stabiliser le marché de l'immobilier à Riyad. Au cours du week-end, le prince héritier Mohammed bin Salman a annoncé une série de mesures visant à faire face à la hausse des prix des terrains et des coûts de location, y compris la levée des restrictions sur les transactions foncières et le développement du nord de Riyad.

L'initiative, qui s'appuie sur des études de la Commission royale pour la ville de Riyad et du Conseil des affaires économiques et du développement, vise à accroître l'accessibilité au logement, à réguler la dynamique du marché et à assurer une croissance durable dans le secteur.

Dans ses remarques, M. Al-Ibrahim a également souligné l'importance de la réglementation des coûts pour soutenir le secteur privé, renforcer la compétitivité du marché et favoriser une croissance économique durable.

En ce qui concerne les politiques et les réglementations à venir, il a déclaré : « Toutes les mesures législatives seront annoncées en temps voulu et leur impact sera contrôlé de manière structurée et institutionnalisée afin de s'assurer qu'elles atteignent les objectifs souhaités. »

Selon une analyse de la société de services immobiliers JLL publiée fin mars, le secteur immobilier saoudien est prêt à poursuivre son expansion, sous l'impulsion des objectifs de diversification économique de la Vision 2030. 

Le cabinet a indiqué que le secteur non pétrolier du Royaume devrait croître de 5,8 % en 2025, contre 4,5 % en 2024.

Le rapport souligne la forte activité de construction de l'Arabie saoudite, avec des attributions de projets totalisant 29,5 milliards de dollars en 2024. Un marché immobilier solide est essentiel pour les ambitions du Royaume de se positionner comme une destination mondiale pour le tourisme et les affaires. 

Il devrait atteindre 101,62 milliards de dollars d'ici 2029, avec un taux de croissance annuel de 8 % à partir de 2024.

Malgré les vents contraires de l'économie mondiale, Saud Al-Sulaimani, responsable de JLL pour l'Arabie saoudite, a souligné que les efforts de diversification stratégique de Vision 2030 attirent des capitaux nationaux et internationaux. 

Les secteurs clés, en particulier à Riyad et à Jeddah, font l'objet d'une demande soutenue, le tourisme et les initiatives en matière d'infrastructures stimulant davantage l'investissement.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com