Elections en RDC: l'UE annule sa mission d'observation pour raisons «techniques»

Des policiers quittent la route pour soutenir le médecin congolais et candidat à la présidentielle Denis Mukwege lors d'un rassemblement électoral à Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo, le 25 novembre 2023 (Photo, Alexis HUGUET / AFP).
Des policiers quittent la route pour soutenir le médecin congolais et candidat à la présidentielle Denis Mukwege lors d'un rassemblement électoral à Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo, le 25 novembre 2023 (Photo, Alexis HUGUET / AFP).
Short Url
Publié le Mercredi 29 novembre 2023

Elections en RDC: l'UE annule sa mission d'observation pour raisons «techniques»

  • La RDC est secouée depuis près de 30 ans par des violences de groupes armés dans l'est du pays, où des soldats de maintien de la paix de l'ONU et de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est (EAC) sont déployés
  • Le gouvernement du président Tshisekedi a décidé de ne pas renouveler au-delà du 8 décembre le mandat de la force de l'EAC déployée pour lutter contre le M23

BRUXELLES: L'Union européenne a annoncé mercredi qu'elle annulait sa mission d'observation électorale en République démocratique du Congo (RDC), invoquant des raisons "techniques".

Mardi soir, l'UE avait déclaré que ses observateurs électoraux arrivés en RDC n'avaient pas pu "se déployer à travers le pays pour raisons de sécurité", ce qui rendait leur mission "impossible".

"En raison de contraintes techniques échappant au contrôle de l'UE, nous sommes contraints d'annuler la mission d'observation électorale", a déclaré la porte-parole du service diplomatique de l'Union européenne, Nabila Massrali, dans un communiqué publié mercredi.

Interrogée par l'AFP, elle a précisé que des équipements de télécommunications essentiels n'avaient pas pu être mis à disposition des observateurs déployés dans le pays en vue des scrutins du 20 décembre prochain.

"L'UE encourage les autorités de la RDC et toutes les parties prenantes à poursuivre leurs efforts pour faire en sorte que le peuple congolais puisse exercer pleinement ses droits politiques et civils légitimes lors des prochaines élections", a ajouté la porte-parole, citée dans le communiqué.

Elle ajoute que "l'UE étudie d'autres options avec les autorités congolaises, y compris la possibilité de maintenir une mission d'experts électoraux afin d'observer le processus électoral depuis la capitale".

La République démocratique du Congo, vaste pays d'Afrique centrale de près de 100 millions d'habitants, doit organiser des élections législatives et présidentielle le 20 décembre, au cours desquelles le président sortant Félix Tshisekedi, âgé de 60 ans, brigue un second mandat.

M. Tshisekedi est arrivé au pouvoir lors des dernières élections de 2018. De nombreux observateurs, y compris des représentants de l'Église catholique en RDC, avaient alors estimé qu'elles étaient entachées d'irrégularités.

Cette mission d'observation électorale européenne, la première en RDC depuis plus de 10 ans, avait été annoncée début novembre par le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell. "Les prochains mois seront décisifs pour la consolidation démocratique en RDC et la coopération bilatérale entre la RDC et l'UE", avait-il souligné.

La RDC est secouée depuis près de 30 ans par des violences de groupes armés dans l'est du pays, où des soldats de maintien de la paix de l'ONU et de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est (EAC) sont déployés.

Ces violences connaissent actuellement un pic avec le retour d'un ancien mouvement de rébellion, le M23 ("Mouvement du 23 mars"), soutenu par le Rwanda voisin selon de nombreuses sources.

Le gouvernement du président Tshisekedi a décidé de ne pas renouveler au-delà du 8 décembre le mandat de la force de l'EAC déployée pour lutter contre le M23.

Parallèlement, la Mission de maintien de la paix de l'ONU en RDC (Monusco), présente en RDC depuis 1999, a déclaré la semaine dernière avoir signé avec le gouvernement un plan de retrait de ses 14 000 Casques bleus déployés dans le pays.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Short Url
  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
Short Url
  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Short Url
  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.