Menacés au Bangladesh, les Rohingyas poussés à un nouvel exode

Cette photo prise le 26 novembre 2023 montre des réfugiés rohingyas récemment arrivés qui regardent depuis leurs quartiers communs dans un refuge temporaire pour immigrants indonésiens à Lhokseumawe, dans la province d'Aceh. (AFP)
Cette photo prise le 26 novembre 2023 montre des réfugiés rohingyas récemment arrivés qui regardent depuis leurs quartiers communs dans un refuge temporaire pour immigrants indonésiens à Lhokseumawe, dans la province d'Aceh. (AFP)
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Publié le Mercredi 29 novembre 2023

Menacés au Bangladesh, les Rohingyas poussés à un nouvel exode

  • Le Bangladesh accueille environ un million de Rohingyas, communauté essentiellement musulmane persécutée en Birmanie, en majorité bouddhiste
  • Des milliers d'entre eux risquent chaque année leur vie dans des voyages en mer périlleux et coûteux

LHOKSEUMAWE: Pour fuir les menaces de mort, d'enlèvement et d'extorsion, Mohamed Ridoi, comme d'autres membres de la communauté rohingya, a préféré se lancer dans un périlleux exode par la mer plutôt que de subir une vie de misère dans un camp au Bangladesh.

"Nous ne sommes pas en sécurité au Bangladesh. C'est pourquoi j'ai décidé d'aller en Indonésie pour sauver ma vie et celle de ma famille", confie Mohamed, 27 ans, qui a débarqué à Aceh, à l'ouest de l'Indonésie, où plus de 1.000 de ses compatriotes ont trouvé refuge depuis deux semaines.

Père de deux enfants, il dit souhaiter "une vie paisible", alors qu'il patiente en compagnie de près de 500 autres réfugiés, dans un abri temporaire à Lhokseumawe.

Ces réfugiés, qui n'ont jamais été aussi nombreux à arriver en Indonésie depuis 2015, disent avoir fui la brutalité croissante dans les camps de Cox's Bazar et ses environs où vivent plus d'un million de personnes et où des gangs enlèvent et torturent des habitants, contre rançon.

"J'ai été enlevé par un de ces groupes. Ils m'ont demandé 500.000 takas (4.500 dollars US) pour s'acheter des armes", déclare à l'AFP cet homme qui a emmené dans sa fuite sa femme, ses deux enfants et son frère. "Ils m'ont dit que si je ne pouvais pas leur donner l'argent, ils me tueraient".

Finalement, il a réussi à verser 300.000 takas et a été relâché, puis a embarqué sur un bateau arrivé en Indonésie le 21 novembre.

Le Bangladesh accueille environ un million de Rohingyas, communauté essentiellement musulmane persécutée en Birmanie, en majorité bouddhiste.

Entassés dans des camps surpeuplés où l'insécurité est omniprésente, leurs conditions de vie y sont déplorables.

Des milliers d'entre eux risquent chaque année leur vie dans des voyages en mer périlleux et coûteux. Ainsi, plus d'un millier ont rejoint l'archipel indonésien depuis le 14 novembre alors que d'autres bateaux sont encore en mer.

Mais des villageois d'Aceh ont tenté la semaine dernière de repousser à la mer ces embarcations et la police a décidé "d'intensifier" les patrouilles en mer, afin d'en empêcher l'arrivée.

L'Indonésie n'est pas signataire de la Convention des Nations unies sur les réfugiés et affirme qu'elle n'est pas obligée d'accueillir ces réfugiés, pointant du doigt les pays voisins qui leur ont fermé leurs portes.

Nuits sans sommeil 

Selon Human Rights Watch (HRW), des groupes criminels et des membres présumés de groupes armés islamistes font régner la terreur dans la douzaine de camps de réfugiés du Bangladesh.

Le ministère de la Défense du Bangladesh a identifié au moins onze groupes armés opérant dans les camps, mais les ONG affirment que Dacca ne fait pas assez pour protéger les réfugiés des violences.

"Ils demandaient de l'argent tous les soirs, menaçant d'enlever mon mari. Je ne pouvais pas dormir la nuit à cause d'eux", témoigne Aisha, 19 ans, autre réfugiée arrivée sur le même bateau que Mohamed Ridoi.

Sous la pression des criminels, la famille a finalement versé 200.000 takas (1.819 dollars) à des intermédiaires pour un voyage en bateau vers l'Indonésie.

Selon la police bangladaise, quelque 60 Rohingyas ont été tués dans les violences survenues dans les camps cette année.

«Mourir en mer»

Malgré les risques, Aisha assure qu'elle aurait préféré "mourir en mer plutôt que dans le camp".

Au bout de cet exode, elle cherche "un endroit sûr" pour ses enfants, "dans l'espoir qu'ils puissent étudier".

Selon Chris Lewa, directrice de l'organisation de défense des droits des Rohingyas, Arakan Project, une réduction de la distribution de nourriture a également aggravé les conditions de vie dans les camps, poussant des familles entières à partir.

"Les profils sont différents, maintenant il y a beaucoup de jeunes enfants et de familles qui veulent juste fuir le Bangladesh", explique-t-elle.

La famille d'Aisha a trouvé refuge dans une chambre sans fenêtre de la ville de Lhokseumawe, où des centaines de femmes et d'enfants dorment sur des matelas, sans ventilateur, dans la moiteur tropicale.

Mais c'est toujours beaucoup mieux que de vivre dans la peur dans son camp au Bangladesh, assure Aisha.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.