L’Algérie et l’Allemagne signent un contrat dans le domaine des énergies renouvelables et de l’hydrogène vert

Cérémonie de signature du contrat d’exécution de la coopération technique dans le cadre du projet commun TaqatHy. (Fournie)
Cérémonie de signature du contrat d’exécution de la coopération technique dans le cadre du projet commun TaqatHy. (Fournie)
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Publié le Lundi 27 novembre 2023

L’Algérie et l’Allemagne signent un contrat dans le domaine des énergies renouvelables et de l’hydrogène vert

  • Ce programme représente une nouvelle opportunité d’échange et de partage d’expériences
  • «L’Algérie peut devenir un véritable hub énergétique international grâce à l’électricité qui provient de l’énergie solaire ou de l’hydrogène vert»

PARIS: Le contrat d’exécution de la coopération technique dans le cadre du projet commun intitulé «TaqatHy» a pour objectif le renforcement de la coopération entre l’Algérie et l’Allemagne dans les secteurs des énergies renouvelables et de l’hydrogène vert. Il a été signé le 23 octobre dernier par Tahar Djouambi, directeur général de l’énergie au ministère de l’Énergie et des Mines, et Martina Vahlaus, directrice de la Société allemande pour la coopération internationale (GIZ), en présence du ministre algérien de tutelle, Mohamed Arkab, et du ministre fédéral de l’Économie et de la Protection du climat, Stefan Wenzel, ainsi que de l’ambassadrice d’Allemagne en Algérie, Elisabeth Wolbers.

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Mohamed Arkab, ministre de l'Énergie et des Mines lors de la cérémonie de signature du Contrat entre l'Algérie et l'Allemagne. (Fournie)

Coopération et partage d’expériences

Selon Tahar Djouambi, ce programme, qui représente une nouvelle opportunité d’échange et de partage d’expériences sur des sujets d’intérêt commun, entre dans le cadre de la réalisation du programme de développement des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique et de l’hydrogène vert. «Les projets de partenariats avec l’Allemagne doivent veiller à l’intégration des technologies, au transfert de savoir-faire, à l’assistance technique ainsi qu’à la formation et au développement de la fabrication locale de la majorité des équipements, notamment dans le domaine des énergies renouvelables», explique-t-il.

De son côté, Elisabeth Wolbers indique: «Il s’agit d’un projet de partenariat très concret entre les deux pays.» Ce dernier vise selon elle à développer «la coopération dans le domaine des énergies renouvelables et de mettre en œuvre des technologies clés dans l’hydrogène vert». Selon elle, l’objectif de cette coopération est «de renforcer les capacités stratégiques, institutionnelles et techniques de l’Algérie pour développer les énergies renouvelables et de consolider les capacités de développement de l’hydrogène vert».

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Le contrat d’exécution de la coopération technique dans le cadre du projet commun intitulé «TaqatHy» a pour objectif le renforcement de la coopération entre l’Algérie et l’Allemagne dans les secteurs des énergies renouvelables et de l’hydrogène vert. (Fournie)

Financement et apport technologique 

Ali Harbi est directeur du cabinet AHC Consulting et membre du think tank Care. C’est un consultant reconnu dans les domaines des stratégies de développement durable et de la gouvernance des entreprises. Il affirme que le renforcement des partenariats entre les entreprises locales et étrangères pour développer la filière stratégique des énergies renouvelables consiste à apporter des réponses à quatre problématiques: le financement, la technologie, l’accès aux ressources et le marché. 

«Il est plus judicieux de promouvoir des investissements étrangers directs, qui permettront de répondre à la problématique dans toute sa complexité», note Ali Harbi.

«Le plan de l’Algérie, redéfini depuis deux ans, consiste à développer une stratégie en fonds propres avec financement sur des ressources publiques d’un programme de 15 GW en photovoltaïque essentiellement destiné à couvrir les besoins du réseau électrique national. À ce stade, les partenariats internationaux sont perçus à travers la coopération technologique. Toutefois, il faut tenir compte du fait que le potentiel en énergies renouvelables de l’Algérie est beaucoup plus important. Le pays peut devenir un véritable hub énergétique international grâce à l’électricité qui provient de l’énergie solaire ou de l’hydrogène vert.» 

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Stefan Wenzel, ministre fédéral de l’Économie et de la Protection du climat. (Fournie)

M. Harbi ajoute: «À ce titre, les besoins en financement sont très importants. Il est plus judicieux de promouvoir des investissements étrangers directs [IDE], qui permettront de répondre à la problématique dans toute sa complexité: financement, accès à la technologie, aux ressources, au marché mondial pour l’électricité et pour l’hydrogène vert. Il s’agit d’une opportunité stratégique, que ce soit en termes de levier de croissance ou de diversification économique.»

 

Retombées socio-économiques 

Ali Harbi explique que les entreprises locales bénéficieront des retombées socio-économiques et du transfert de technologie. «Il est clair que le développement des énergies renouvelables constitue une opportunité pour les entreprises algériennes. Il s’agit d’abord de la filière solaire au sens de la production électrique, mais d’autres filières sont à développer: le stockage d’énergie – les batteries, les piles à combustible, par exemple – et toute la filière des moteurs électriques et des moteurs thermiques à hydrogène.»

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Ali Harbi, directeur AHC Consulting, explique que les entreprises locales bénéficieront des retombées socio-économiques et du transfert de technologie. (Fournie)

Il précise qu’une telle démarche «permettrait à l’Algérie de se repositionner dans le secteur de la mobilité par le haut de la chaîne de valeur. Ces opportunités vont nécessiter des programmes d’appui spécifiques afin de créer une nouvelle génération d’entreprises sur ces filières».


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
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  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.