KOWEÏT: Un expatrié arrivé dans le Golfe pour la toute première fois y trouvera sûrement un mélange d'expériences uniques. Essayer de résilier un contrat de location en fait partie. Dans un marché avec un grand nombre d'expatriés et des multitudes d'options, le défi est aussi réel que possible.
Même si l'on réalise ce qui semble impossible et que l’on trouve rapidement un chez-soi, les systèmes de paiement «démodés» peuvent s'avérer être une épine dans les pieds des locateurs. Ce dilemme sans fin a inspiré Shaheen Al-Khudhari en 2016 à trouver une solution technologique. Il est même devenu le fondateur et le PDG d'Ajar, une startup de gestion immobilière et de collecte de loyers.
«L'idée est née lorsque j'ai emménagé dans un nouvel appartement et que j'ai commencé à faire face à des problèmes de paiement du loyer, à rechercher des reçus, à retirer et à conserver de grandes sommes d'argent pour le paiement, à craindre de rater le paiement si je n'étais pas dans le pays, etc.. », révèle Al-Khudhari.
Après avoir identifié les problèmes clés du marché immobilier koweïtien, Al-Khudhari a lancé Ajar afin d’offrir le confort ultime non seulement aux propriétaires mais aussi aux locataires. Les premiers bénéficient d'un service complet de gestion immobilière en temps réel, tandis que les seconds peuvent payer leur loyer sans se donner beaucoup de mal.
L'étape suivante était de convaincre les clients potentiels d'utiliser les services d’Ajar, ce qui n'était pas un défi aussi important qu’il puisse paraître.
«Grâce à mon expérience en tant que directeur informatique dans une agence immobilière, j'ai pu contacter de nombreux propriétaires potentiels qui, d’après moi, avaient des difficultés à faire le suivi du fonctionnement de leurs biens immobiliers. Une fois que ces propriétaires ont rejoint Ajar, c'était un effet de bouche à oreille et de réseautage qui a permis à cette entreprise d'être opérationnelle, atteignant ses 10 000 premières unités en très peu de temps.
Après un succès magistral au Koweït, la prochaine étape logique pour Ajar était de s’étendre au plus grand marché immobilier du Golfe - Dubaï. L'entreprise y a ensuite déménagé son siège social. «Le marché immobilier aux EAU est international, avec une mentalité mondiale, mais les pratiques de perception des loyers sont très hostiles à l’égard des locataires et plutôt dépassées», a signalé Al-Khudhari. «Le paiement du loyer à Dubaï ne correspond pas vraiment à la vision progressive de cette ville».
À partir de là, Ajar a progressé de manière exponentielle en matière de popularité et de nombre d'utilisateurs, ce qui a attiré des investissements d'un montant de 7,5 millions de dollars à ce jour.
Le début de la pandémie en mars 2020 a été synonyme de nouvelles opportunités pour Ajar. Dans un monde soudainement laissé sans autre choix que de rechercher les transactions sans contact et la gestion à distance, la startup était parfaitement équipée pour relever les défis imposés par la Covid-19. À vrai dire, Ajar a généré plus d'affaires pendant la pandémie que dans n'importe quelle année depuis sa création.
«Pendant le confinement, lorsque les banques étaient fermées et que les gens ne pouvaient pas sortir de chez eux, nous étions le seul fournisseur de solutions pour la gestion immobilière et la collecte des loyers», a indiqué Al-Khudhari.
«Nous avons également appris de cette expérience à quel point il est crucial d'avoir une équipe avec un état d'esprit solide qui ne soit pas affecté par une couverture médiatique négative. Je crois fermement qu’une équipe concentrée, compétente et dévouée peut amener n'importe quelle entreprise à être la meilleure dans son domaine».
Aujourd'hui, Ajar explore d'autres opportunités d'expansion pour couvrir la plupart des marchés du CCG au cours des prochains mois. Bahreïn, Qatar et l'Arabie saoudite présentent un intérêt particulier, mais la startup ne compte pas s'arrêter là. «Nous nous dirigerons ensuite vers des marchés plus vierges qui ont besoin de numériser leurs solutions, comme la Malaisie», a dévoilé Al-Khudhari.
Ce rapport est publié par Arab News en tant que partenaire du Middle East Exchange, qui a été lancé par les initiatives mondiales de Mohammed bin Rashid Al Maktoum afin de refléter la vision du Premier ministre des Émirats arabes unis et Émir de Dubaï en vue d'explorer la possibilité de changer le statut de la région arabe.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com