Peur, colère mais aussi soutien à Wilders parmi les musulmans néerlandais

Le leader du Parti pour la liberté (PVV) Geert Wilders, à côté du membre du PVV et député néerlandais Fleur Agema (2e à gauche), prononce un discours lors d'une réunion post-électorale au centre de conférence Nieuwspoort à La Haye, le 23 novembre 2023.  (Photo John Thys AFP)
Le leader du Parti pour la liberté (PVV) Geert Wilders, à côté du membre du PVV et député néerlandais Fleur Agema (2e à gauche), prononce un discours lors d'une réunion post-électorale au centre de conférence Nieuwspoort à La Haye, le 23 novembre 2023. (Photo John Thys AFP)
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Publié le Vendredi 24 novembre 2023

Peur, colère mais aussi soutien à Wilders parmi les musulmans néerlandais

  • Wilders a traité les Marocains de «racaille», comparé le Coran à «Mein Kampf» d'Hitler et reçu des menaces de mort après avoir menacé d'organiser un concours de caricatures du prophète Mahomet
  • Des musulmans interrogés à Amsterdam et à Venlo, la ville natale de Wilders, ont brossé cependant un tableau plus nuancé, certains attachant plus d'importance aux questions économiques qu'à ses commentaires passés sur l'islam

VENLO, Pays-Bas : Les dirigeants de la communauté musulmane néerlandaise ont exprimé leur colère et leur crainte après la victoire électorale de Geert Wilders, un fervent opposant à l'islam, mais des musulmans se montrent aussi pragmatiques et sont même prêts à lui donner «sa chance».

Ni mosquées, ni foulards, ni corans : le manifeste du parti PVV de Wilders est ouvertement anti-islam. «Nous voulons moins d'islam aux Pays-Bas», peut-on lire dans le programme du PVV.

Wilders a traité les Marocains de «racaille», comparé le Coran à «Mein Kampf» d'Hitler et reçu des menaces de mort après avoir menacé d'organiser un concours de caricatures du prophète Mahomet.

Mais il a mis sa rhétorique anti-islam en sourdine pendant la campagne, se concentrant davantage sur des questions telles que l'augmentation du coût de la vie.

Muhsin Koktas, dirigeant de l'association musulmane CMO, se dit néanmoins «inquiet pour ce pays». «Je ne sais pas si les musulmans sont encore en sécurité aux Pays-Bas», dit-il.

«Certains ont peur, d'autres s'inquiètent pour leur avenir, se demandant ce que le résultat signifie pour leur citoyenneté et leur place dans la société néerlandaise», affirme à l'AFP Habib el Kaddouri, de l'association SMN des Marocains néerlandais.

«En même temps, j'ai remarqué que les gens sont aussi combatifs. Nous ne nous laisserons pas chasser par M. Wilders ou par un gouvernement de droite», fait-il valoir.

- «Il mérite d'avoir sa chance» -

Des musulmans interrogés par l'AFP à Amsterdam et à Venlo (est), la ville natale de Wilders, à la ftontière allemande, ont brossé cependant un tableau plus nuancé, certains attachant plus d'importance aux questions économiques qu'à ses commentaires passés sur l'islam.

«Je suis d'origine turque et musulman. Pourtant, j'ai voté pour Geert Wilders», a déclaré un habitant de Venlo sous couvert d'anonymat.

«Nous sommes tous pauvres et que nous pensons qu'il peut changer les choses», explique-t-il.

«Toutes ces déclarations sur la fermeture des mosquées ne sont que de la politique», résume ce chômeur de 41 ans en grignotant un sandwich au fromage grillé.

Burak Cen, un chauffeur de taxi de 40 ans, n'a pas voté. Mais s'il l'avait fait, il aurait également voté pour Wilders, assure-t-il dans un café d'Amsterdam.

«Je pense qu'il mérite d'avoir sa chance», dit-il à l'AFP. «Il essaie juste de récolter des voix avec sa propagande sur les mosquées et les musulmans. Mais pour le reste, ce qu'il dit sur les Néerlandais et la pauvreté est juste».

«Les réfugiés sont prioritaires pour le logement alors que nous devons attendre 20 ans pour avoir une maison», poursuit M. Cen, évoquant un thème clé de la campagne : la pénurie criante de logements abordables.

- «Jan, Piet, Mustafa, Ahmed» -

Cherchant à apaiser les craintes des minorités après le vote, Geert Wilders a souligné qu'il voulait être «le Premier ministre de tous les Néerlandais, indépendamment de leur religion, de leur sexualité, de leur couleur, de leur sexe ou de quoi que ce soit d'autre».

«Lorsque vous êtes Premier ministre, votre rôle est différent de celui du chef de l'opposition», a-t-il plaidé.

Pour Hasan Bensaid, un ouvrier du bâtiment de 49 ans originaire d'Amsterdam, les fanfaronnades de Geert Wilders à propos de la communauté musulmane du pays, qui compte près d'un million de personnes, ne sont que de la poudre aux yeux.

«Cela fait 20 ans qu'il crie au parlement, cela ne m'impressionne pas. Nous sommes des extrémistes, nous sommes des voleurs, nous sommes tout», déplore Hasan Bensaid.

En revanche, «tout est cher et je pense que les ministres ont fait n'importe quoi». «Je lui donnerai sa chance. Il peut être Premier ministre», conclut-il.

Pour Mustafa Ayranci, de l'association des travailleurs turcs HTIB, sa communauté doit respecter la décision des électeurs, même si elle est décevante.

Il veut prendre au mot Geert Wilders quand il parle d'être le Premier ministre de tous les Néerlandais.

«Il ne sera pas seulement le Premier ministre de Jan et Piet, dit-il, mais aussi celui de Mustafa et Ahmed».


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.