PARIS: "Grandiose" ou bourré d'erreurs historiques et à charge pour une figure nationale: les avis divergent parmi les premiers spectateurs français du film de Ridley Scott consacré à Napoléon, reçu plutôt tièdement par la critique.
"C'est de la merde! Non, je n'ai pas aimé", tranche Clément Pillet, à la sortie d'une projection du cinéma Paradis de Fontainebleau, au sud de Paris.
S'il reconnaît que le réalisateur britannique relève "plutôt bien" le défi " de raconter la vie de Napoléon en 2 h 40", il n'a pas du tout été convaincu par les scènes de bataille, pourtant points d'orgue du film, "du grand n'importe quoi".
"Grosse déception" aussi pour Jean-Luc, qui ne souhaite pas donner son nom. Il reproche au film "des erreurs historiques" et d'être "à charge contre Napoléon", incarné par Joaquin Phoenix.
Ridley Scott ne cache pas dans cet opus sa fascination pour le destin d'un dirigeant ivre de conquêtes, salué pour son art de la guerre ou accusé d'avoir mis l'Europe à feu et à sang.
Marie-Laure Jeanmougin juge aussi que cette grande figure de l'histoire française "quelqu'un d'exceptionnel, qu'on l'aime ou qu'on l'aime pas, a "été dégradé dans certaines scènes qui n'étaient pas nécessaires".
Mais elle a trouvé le film "très très beau", "tout à fait comme on attend des Américains, quelque chose de grandiose".
Selon le site spécialisé Allociné, cet accueil mitigé est partagée par la critique de presse française, le film ne recueillant qu'une note moyenne de 2,9 (sur 5).
Dès les avant-premières, plusieurs historiens français avaient pointé les libertés historiques prises par Ridley Scott, certains lui reprochant même un biais britanniquement hostile à Napoléon.
Dans l'hebdomadaire Le Point, l'historien Patrice Gueniffey fustigeait ainsi une "caricature d'un ogre corse ambitieux, d'un hâbleur renfrogné, qui est également dégoûtant avec sa femme, Joséphine".