PARIS Parvenir à un accord final lors de la COP28 sera "une tâche ardue", a déclaré mardi le commissaire européen chargé du Climat, Wopke Hoekstra.
Lors de ses déplacements en Chine, au Moyen-Orient, en Amérique latine et en Afrique, en amont de ce sommet, M. Hoekstra a pris connaissance des positions officielles et informelles des différents pays, cherchant à trouver des compromis, a-t-il expliqué lors d'un entretien organisé par la "European Newsroom" qui regroupe des agences de presse européennes dont l'AFP.
"Même en faisant parfois une distinction entre les (positions) formelles et informelles, nous sommes confrontés à une tâche ardue", a-t-il souligné.
L'un des points de discorde, a-t-il reconnu, concerne la création d'un "fonds pour les pertes et dommages" auquel les pays les plus riches contribueraient et qui bénéficierait aux pays particulièrement vulnérables.
M. Hoekstra a clairement indiqué qu'il pensait que la Chine, deuxième économie mondiale, devrait être un contributeur et non un bénéficiaire de ce fonds.
"Avec toute cette richesse et toute cette puissance économique, viennent aussi des responsabilités. C'est le cas pour la Chine. C'est aussi le cas pour d'autres", a-t-il déclaré.
Pour le commissaire européen, le fonds devrait bénéficier "uniquement à un nombre limité de pays". Il a souligné que le fonds "n'est pas destiné à compenser les pertes et les dommages" en tant que tels, mais à garantir qu'un pays frappé par une calamité climatique "ait la capacité de continuer".
Certains pays se rendant à la COP28 ne sont même "pas très sûrs que cela devrait être appelé 'pertes et dommages'", a-t-il relevé.
"Il est simplement important que nous expliquions quels sont les critères d'éligibilité, puis le fonds devra être créé", a-t-il déclaré.
La crédibilité du démarrage de ce nouveau fonds, revendication essentielle des pays en développement, aura une influence majeure sur le reste des négociations, destinées à accélérer la réduction des gaz à effet de serre de l'humanité, responsables du réchauffement climatique.