Après l'accord historique, le Royaume-Uni face aux défis du Brexit

Si le Royaume-Uni est bien sorti de l'Union européenne le 31 janvier dernier, il continue jusqu'à la fin de l'année d'appliquer ses règles lors d'une période de transition. (AFP)
Si le Royaume-Uni est bien sorti de l'Union européenne le 31 janvier dernier, il continue jusqu'à la fin de l'année d'appliquer ses règles lors d'une période de transition. (AFP)
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Publié le Vendredi 25 décembre 2020

Après l'accord historique, le Royaume-Uni face aux défis du Brexit

  • Le pire est évité avec la signature d'un compromis historique, au bout d'acrimonieuses négociations, qui permet d'éviter la brusque apparition de coûteuses barrières commerciales et la fermeture des eaux britanniques aux pêcheurs français
  • «Voici un accord pour apporter certitude aux entreprises et aux voyageurs et à tous les investisseurs dans notre pays à partir du 1er janvier», s'est félicité Boris Johnson, triomphant dans les urnes il y a un an sur la promesse de «réaliser le Brexit»

LONDRES: après le soulagement apporté par la conclusion in extremis d'un accord commercial post-Brexit avec Bruxelles, le Royaume-Uni se trouve vendredi face aux défis que présente sa nouvelle vie, affranchi des règles de l'Union européenne, avec quelques jours pour s'y préparer.

Le pire est évité avec la signature d'un compromis historique, au bout d'acrimonieuses négociations, qui permet d'éviter la brusque apparition de coûteuses barrières commerciales et la fermeture des eaux britanniques aux pêcheurs français dès le 31 décembre à 23H00 GMT.

C'est cependant un bouleversement majeur qui attend les Britanniques avec la sortie du marché unique et la fin de la libre circulation, après quatre ans et demi d'une saga à rebondissements provoquée par le référendum du Brexit et après près d'un demi-siècle d'intégration européenne.

Dans un message vidéo jeudi soir, le Premier ministre Boris Johnson a brandi devant le sapin du 10, Downing Street les centaines de pages de l'accord présenté comme un «petit cadeau pour ceux qui chercheraient quelque chose à lire dans la torpeur de l'après-déjeuner de Noël».

«Voici un accord pour apporter certitude aux entreprises et aux voyageurs et à tous les investisseurs dans notre pays à partir du 1er janvier», s'est félicité le dirigeant, triomphant dans les urnes il y a un an sur la promesse de «réaliser le Brexit».

Si le Royaume-Uni est bien sorti de l'Union européenne le 31 janvier dernier, il continue jusqu'à la fin de l'année d'appliquer ses règles lors d'une période de transition.

L'accord constitue une victoire pour Boris Johnson, qui a vu au fil de cette année, censée préparer l'après-Brexit, sa popularité mise à mal par une gestion erratique de la pandémie de Covid-19. Cette crise, qui lui a valu quelques jours en soins intensifs au printemps, a frappé le Royaume-Uni (près de 70 000 morts) comme peu d'autres pays européens.

Avec des milliers de poids-lourds coincés et des craintes de pénuries de produits frais, la pagaille provoquée par la fermeture ces derniers jours des frontières d'une cinquantaine de pays, notamment les ports français, belges et néerlandais, a donné pour certains un aperçu du chaos qui attendait les Britanniques en cas d'échec des négociations commerciales avec Bruxelles.

- Craintes des pêcheurs -

Avec ce traité commercial, l'UE offre à son ancien Etat membre un accès inédit sans droits de douane ni quotas à son immense marché de 450 millions de consommateurs.

Mais cette ouverture sera assortie de strictes conditions : les entreprises d'outre-Manche devront respecter un certain nombre de règles évolutives en matière d'environnement, de droit du travail et de fiscalité pour éviter tout dumping. Des garanties existent aussi en matière d'aides d'Etat.

Concernant la pêche, sujet difficile jusqu'aux dernières heures, l'accord prévoit une période de transition jusqu'en juin 2026, à l'issue de laquelle les pêcheurs européens auront progressivement renoncé à 25% de leurs prises, qui s'élèvent chaque année à 650 millions d'euros. 

L'UE a promis d'aider ce secteur qui estime être le «grand perdant" du compromis, présenté malgré tout comme «équilibré" et permettant d' «enfin laisser le Brexit derrière nous" selon la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

- «Soulagement» -

L'accord n'empêche pas cependant l'introduction de contrôles douaniers et des procédures administratives chronophages pour les entreprises habituées à échanger sans freins.

Finie également la libre circulation permettant aux Européens de venir travailler à Londres ou à des Britanniques de passer autant de temps qu'ils le souhaitent dans leur résidence secondaire dans l'UE. Londres sort du programme d'échanges pour étudiants Erasmus, remplacé par le programme Alan Turing, du nom du célèbre mathématicien britannique.

Pour le quotidien The Times, l'accord constitue «une source de soulagement plus que de célébration». Bien qu'il s'agisse «d'un succès remarquable», «c'est loin d'être la fin de l'histoire pour M. Johnson. Maintenant qu'il a rempli sa promesse de réaliser le Brexit, son défi est d'en faire un succès», poursuit-il.

«Avoir évité le scénario du pire est un piteux succès. M. Johnson ne mérite aucun crédit pour éviter une calamité qui menaçait de si près parce qu'il s'y dirigeait avec enthousiasme», avertit The Guardian.

Au Parlement britannique, le texte sera discuté mercredi par les députés mais son adoption fait peu de doutes vu la majorité dont dispose le gouvernement et le soutien apporté par l'opposition travailliste.

Côté européen, les ambassadeurs de l'UE se réunissent dès vendredi pour étudier l'accord. Il devra être validé par les Etats membres, un processus qui devrait prendre plusieurs jours. Il sera validé a posteriori par le Parlement européen début 2021.

«Boris Johnson a été élu Premier ministre pour réaliser le Brexit (...) il a donc toutes les raisons d'être content», observe Anand Menon, politologue directeur de l'institut UK in a Changing Europe, interrogé par l'AFP. Ce dernier prédit cependant des critiques à venir «quand les entreprises verront ce qui les attend en terme de paperasse et même peut-être des Brexiters les plus durs dans son propre parti quand ils verront les concessions accordées».


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.