Au Mali, la guerre avec les rebelles touareg se joue aussi sur le terrain de l'information

L'Office de la Radio et Télévision du Mali (ORTM) montre le colonel Abdoulaye Maiga, porte-parole du gouvernement malien, lisant une déclaration à la télévision le 31 juillet 2023 (Photo, AFP).
L'Office de la Radio et Télévision du Mali (ORTM) montre le colonel Abdoulaye Maiga, porte-parole du gouvernement malien, lisant une déclaration à la télévision le 31 juillet 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 16 novembre 2023

Au Mali, la guerre avec les rebelles touareg se joue aussi sur le terrain de l'information

  • La reprise mardi par l'armée de Kidal, bastion de la revendication indépendantiste, est un succès symbolique pour les colonels
  • La junte au pouvoir a rompu le partenariat militaire historique avec la France et ses alliés européens pour se tourner vers la Russie

BAMAKO: Faux comptes, émission de "fact-checking" et radio indépendantiste : au Mali, la guerre entre l'armée malienne et la rébellion séparatiste à dominante touareg se joue également sur le terrain de l'information.

Après huit ans d'accalmie, les hostilités ont repris en août dans le nord du Mali entre les forces régulières et les séparatistes, réunis au sein d'une alliance de groupes armés appelée Cadre stratégique permanent (CSP).

Le retrait de la Mission de l'ONU, poussée vers la sortie par la junte au pouvoir, ya déclencher une course pour le contrôle du territoire, les autorités centrales réclamant la restitution des camps, les rebelles s'y opposent.

La reprise mardi par l'armée de Kidal, bastion de la revendication indépendantiste, est un succès symbolique pour les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en 2020.

A l'ombre des combats sur le terrain, les deux camps s'affrontent aussi sur les réseaux sociaux, notamment X (ex-Twitter), TikTok et Facebook, au travers de comptes de soutien, dont beaucoup ont été créés récemment, sur fond de désinformation .

Sur X, c'est récit contre récit. Des comptes de soutien aux rebelles ont publié par exemple un faux tweet au nom du Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga, celui-ci annonçant "l'abandon" par l'armée malienne et de ses "partenaires Wagner" d'Anéfis, une localité reprise aux rebelles le 7 octobre et située à environ 100 km de Kidal.

Cache de Saddam Hussein

De leur côté, des soutiens de l'armée ont fait passer d'anciennes images d'un film américain et des photos de la cache de l'ex-président irakien Saddam Hussein pour un tunnel ouvrant un important "chef terroriste" à Aguelhok, dans la région de Kidal.

"Les sponsors du terrorisme veulent empêcher la capture de ce terroriste", a écrit l'un des auteurs de la publication sur X.

Une information démentie par un soutien des rebelles qui a publié la même image montrant en réalité la cache de Saddam Hussein publiée en décembre 2003.

"Chaque camp donne sa version de ce qui se passe sur le terrain et décrédibilise celle de l'adversaire qu'il présente comme de la propagande", explique Seidik Abba, journaliste et analyste politique nigérien spécialisé sur le Sahel.

La junte au pouvoir a rompu le partenariat militaire historique avec la France et ses alliés européens pour se tourner vers la Russie et ont intime à la mission de l'ONU de partir.

L'armée et les autorités ont arrêté de délivrer des bilans humains précis d'attaques subies par les militaires ou d'exactions perpétrées contre les civils, ou se montrer plus évasives.

«Fact-checking» et radio 

La télévision d'Etat a lancé en octobre une émission mensuelle de "fact-checking" afin, selon elle, de "parcourir les images et documents attribués aux forces armées maliennes sur les réseaux sociaux et voir s'ils sont vrais ou faux".

Cette émission, appelée "Démêler le vrai du faux", a consacré son premier numéro à la vérification d'images présumées fausses de matériels militaires maliens qui auraient été détruits par le CSP et très relayées par des comptes de soutien aux indépendantistes.

"C'est une première de voir qu'un média d'Etat qui diffuse très souvent de la désinformation avait aussi envie de lutter contre la désinformation", ironise Abdoulaye Guindo, coordinateur de Benbere, une plateforme de fact-checking au Mali.

Pour le présentateur de l'émission, Abdoulaye Kéïta, les soupçons tendant à réduire ce programme sur un canal de propagande de l'armée sont erronés. C'est "une initiative de la télévision publique (...) les autorités n'ont rien demandé", assure-t-il.

"Le premier numéro était consacré à l'armée car d'actualité" mais les prochaines éditions aborderont d'autres sujets, ajoute-t-il.

Les rebelles du CSP ont multiplié leurs canaux de communication. Une "Cellule d'information et de Communication des Affaires Militaires de l'Azawad" est mise en place sur X depuis septembre. On la retrouve également sur Telegram et Facebook.

Les indépendantistes transmettent également leurs messages sur une radio en ligne, "Radio Azawad International". Elle relaye les récits des opérations favorables au CSP et amplifie tout ce qui est défavorable aux militaires.

Vague de désinformation

Cette guerre entre l'armée malienne et les indépendantistes vient s'ajouter à la vague de désinformation qui noie plus largement le Sahel sur fond de luttes d'influence entre puissances étrangères, dont la Russie et la France.

En juillet 2023, le Niger a été le troisième pays de la région à connaître un coup d'État militaire en trois ans après le Mali et le Burkina Faso.

Les trois pays ont signé mi-septembre un accord de coopération militaire. Leurs médias d'Etat ont conclu début novembre un partenariat visant à mutualiser leurs moyens : "Nous sommes en guerre, celle sur le terrain mais également sur le plan de la communication. Il est donc important d'aller ensemble main dans la main pour relever le défi de la communication", a indiqué le directeur de la télévision d'Etat du Mali Hassane Baba Diombélé, à l'Agence d'information du Burkina.

Les militaires au pouvoir dans ces pays ont suspendu plusieurs médias français et expulsé des journalistes.

Les médias locaux, eux, sont soumis à d'importantes pressions et peuvent difficilement traiter de sujets sensibles, surtout ceux liés à "l'armée", précise Abdoulaye Guindo.

Pour le journaliste Seidik Abba, ce "black-out consistant à interdire des médias va pousser les gens à s'accrocher à des outils qui maintiennent la désinformation".


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.