PARIS: Le syndicat Sud-Rail envisage de "construire une puissante mobilisation" pour s'opposer aux mesures salariales proposées par la direction de la SNCF pour l'année 2024 et n'exclut pas des journées d'action au moment des vacances de Noël.
"Ces prochaines semaines, nous sommes déterminés à construire une puissante mobilisation, exclusivement sur le sujet des salaires", a prévenu Sud-Rail dans une lettre adressée aux autres syndicats de la SNCF - la CGT-Cheminots, l'Unsa-Ferroviaire et la CFDT-Cheminots - et révélée mardi par Le Parisien.
Le syndicat, troisième en termes de représentativité au sein du groupe ferroviaire, veut obliger la SNCF à "rouvrir des négociations et à répondre à nos revendications qui sont tout simplement une question de justice sociale".
Mercredi dernier, la direction du groupe public a annoncé avoir proposé une "augmentation moyenne" des salaires de 4,6% pour l'année 2024, dont 1,8% d'augmentation générale. Dans le même temps, les bas salaires recevraient un coup de pouce supplémentaire pour que tout le monde se retrouve au minimum 10% au-dessus du Smic.
Selon le DRH du groupe Philippe Bru, avec les augmentations accordées en 2022 et 2023, les salaires auront progressé de 17% en moyenne sur trois ans si la proposition pour 2024 est appliquée.
SUD-Rail qualifie ce chiffre de "plan de communication" malhonnête. Erik Meyer, secrétaire fédéral du syndicat, espère pouvoir créer les conditions d'une unité syndicale pour "décider le plus unitairement possible de ce qu'on met en face de la direction pour aller chercher mieux".
"Et à ce moment-là, on n'exclut rien", a-t-il assuré à l'AFP: "la possibilité d'avoir une ou plusieurs journées d'action en décembre qui engloberaient les grands départ est sur la table".
A défaut d'une augmentation en pourcentage, Sud préfèrerait une somme uniforme pour tous avec comme base de discussions une augmentation de 400 euros par mois à négocier.
SUD-Rail continue de consulter ses adhérents jusqu'au 21 novembre mais "ce qui remonte c'est très majoritairement qu'ils sont opposés à la signature de l'accord", a indiqué Erik Meyer.
Proposé par la direction, celui-ci est soumis à la signature des syndicats jusqu'au 22 novembre. L'Unsa-ferroviaire, deuxième syndicat du groupe, doit dégager une position mercredi.
L'année dernière, seule la CFDT avait signé l'accord sur les négociations annuelles obligatoires (NAO). Une grève des contrôleurs, lancée en-dehors de tout cadre syndical, avait ensuite provoqué des perturbations massives en plein week-end de Noël.