PARIS: La question humanitaire et de la protection de la population civile palestinienne de Gaza est "absolument clé" et appelle "mesure et proportionnalité" de la part d'Israël, a estimé dimanche le ministre français des Armées, Sebastien Lecornu.
"C'est important parce qu'il y le terrain des principes et des valeurs. Israël est une démocratie et ce que fait Israël a un impact sur nous", a déclaré Sébastien Lecornu lors d'un entretien sur la chaine d'informations LCI.
La manière dont Israël va gérer la suite du conflit aura un impact sur "l'environnement de sécurité dans lequel le Proche Orient va se trouver dans les 10 ou 15 années à venir", a poursuivi le ministre français.
Le groupe islamiste palestinien "Hamas doit être mis hors d'état de nuire mais la manière dont les populations civiles sont traitées peut avoir un impact sur la maîtrise de l'escalade globale", a insisté Sébastien Lecornu.
Ces propos interviennent alors que le président français Emmanuel Macron s'est entretenu avec son homologue israélien Isaac Herzog au cours duquel il a clarifié des propos tenus à la BBC.
Le président français a précisé qu'il n'"accusait pas Israël de porter atteinte intentionnellement aux civils" à Gaza, selon la présidence israélienne.
Sur les reproches faits à la diplomatie française d'être soit pro-israélienne, soit pro-palestienne, Sébastien Lecornu a, lui, rappelé la position historique de la France.
"Le problème d'une position d'équilibre, c'est que globalement tout le monde vous la reproche. D'un côté, on vous reproche de ne pas en faire assez pour la sécurité des populations civiles palestiniennes, de l'autre on nous reprocherait de ne pas en faire assez pour la sécurité d'Israël", a-t-il dit.
"Du général de Gaulle à François Mitterrand jusqu'à Emmanuel Macron, ces reproches là ont toujours été faits dans l'histoire".
Si la France appelle à une trêve humanitaire à Gaza, elle défend aussi le droit d'Israël à se défendre.
"Le dilemme qu'a l'armée israélienne, c'est qu'évidemment le Hamas se sert des populations civiles comme de boucliers humains", a également déclaré Sébastien Lecornu. "Pourquoi cette question sur les hôpitaux, les écoles? Parce ce sont bien souvent des infrastructures, des équipements qui peuvent protéger ou cacher des infrastructures militaires" du Hamas, a-t-il également dit.
La guerre a été déclenchée par une attaque menée le 7 octobre par le Hamas sur le sol israélien, d'une violence et d'une ampleur inédites depuis la création de l’État d'Israël en 1948.
Elle a fait environ 1.200 morts du côté israélien, selon des chiffres officiels israéliens. Dans la bande de Gaza, les bombardements israéliens ont fait plus de 11.000 morts, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas qui contrôle le territoire palestinien.