À court d'argent, des Palestiniens renoncent au sacrifice d’animaux pour l’Adha

Selon les estimations officielles, environ 53% de la population de la bande de Gaza vit dans la pauvreté. (AFP)
Selon les estimations officielles, environ 53% de la population de la bande de Gaza vit dans la pauvreté. (AFP)
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Publié le Jeudi 30 juillet 2020

À court d'argent, des Palestiniens renoncent au sacrifice d’animaux pour l’Adha

  • Les éleveurs de bétail souffrent en raison d’une série de facteurs: la crise financière de l’Autorité palestinienne, le blocus israélien et les conséquences économiques liées à la pandémie de covid-19
  • Des estimations non officielles indiquent que les Palestiniens sacrifient environ 100,000 moutons et veaux par an

GAZA: À la veille de l'Aïd Al-Adha, Saeed Zeitawi, à court d'argent, se désole de ne pas avoir pu acheter d’animal à sacrifier pur la fête musulmane, pour la première fois en 20 ans.

Le Palestinien âgé de 49 ans, qui fait vivre une famille de huit personnes, a déclaré à Arab News que la fête de l'Aïd de cette année ne valait pas la peine d'être célébrée dans ces conditions. « Il ne sert à rien de faire l'Aïd sans sacrifice d’animaux. La joie de l'Aïd cette année est partie. Le sacrifice est le rituel le plus important de la fête. Cela apporte de la joie dans le cœur des enfants et rend tout le monde heureux », se lamente-t-il.

Les éleveurs de bétail en Palestine, où sont vendus les animaux destinés aux sacrifices sacrés souffrent beaucoup cette année, en raison d’une série de facteurs: la crise financière de l’Autorité palestinienne (AP), le blocus israélien renforcé dans la bande de Gaza, auxquels se sont ajoutées les conséquences économiques liées à la pandémie de covid-19.

Les marchands de bétail proposent aux potentiels acheteurs des paiements échelonnés, afin de les encourager à acheter les animaux sacrificiels. Zeitawi, qui vit en Cisjordanie, a déclaré qu'il avait procédé par versements différés l'année dernière, mais que cette option n’était plus envisageable aujourd’hui.

Employé par l'AP, son salaire mensuel a diminué de plus de moitié et son salaire a été versé de manière irrégulière. « Le salaire que nous recevons est à peine suffisant pour subvenir à nos besoins de base », raconte-t-il.

Le sacrifice d’un animal: un luxe pour beaucoup de Palestiniens

Beaucoup, dans la bande de Gaza - où vivent 2 millions de personnes - se trouvent dans une situation similaire. Abed Rabbo Odwan, âgé de 45 ans, a acheté un veau sacrificiel l'année dernière avec cinq amis. Ils l'ont acheté ensemble en payant par versements échelonnés. Auparavant, il achetait de l’agneau. Désormais, même acheter un veau à plusieurs n’est « plus une option. »

Odwan, directeur d'école qui pendant des années n'a reçu que 40% de son salaire total, précise qu'il fait vivre une famille de neuf personnes, dont quatre étudient à l'université, et qu’il peut désormais à peine les nourrir. Alors évidemment, un animal sacrificiel pour l'Aïd est devenu un luxe qu'il ne peut plus se permettre.

Abdel Aziz Afanah, dont la famille possède l'une des plus grandes fermes d'élevage de Gaza, a expliqué à Arab News que l'activité saisonnière de l'Aïd était la « pire » qu’il avait connu depuis des années. « La situation ne cesse de se détériorer depuis l'imposition du blocus (israélien), et la saison a été plombée par l’arrivée de la pandémie et la crise des salaires. La majorité des habitants de Gaza ont été affectés financièrement », a-t-il affirmé.

Selon les estimations officielles, environ 53% de la population de la bande de Gaza vit dans la pauvreté.

Issam Asida, un marchand de bétail en Cisjordanie, raconte que cette année, ses affaires ont baissé en raison d’une forte offre d’animaux sur le marché, qui a dépassé la demande. Bien que les prix soient identiques, sinon inférieurs à ceux de l'année dernière, Asida a expliqué à Arab News que ses ventes n'avaient même pas atteint 20% de celles réalisées en 2019.

Des estimations non officielles indiquent que les Palestiniens sacrifient environ 100,000 moutons et veaux par an.

Samir Abu Mudalleh, professeur d'économie à l'Université Al-Azhar de Gaza, affirme que la plupart des Palestiniens subissent de graves pressions économiques. En raison des baisses de salaire, le pouvoir d'achat des travailleurs a considérablement diminué. « La plupart des secteurs économiques sont en crise, et si la situation continue de se détériorer, elle pourrait conduire à un effondrement généralisé sans précédent. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur ArabNews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.