L’action du monde arabe face à l’urgence médicale à Gaza

Au moins 10 500 personnes piégées à l'intérieur de ce territoire exigu et appauvri ont été tuées par les frappes aériennes israéliennes (Photo, AFP).
Au moins 10 500 personnes piégées à l'intérieur de ce territoire exigu et appauvri ont été tuées par les frappes aériennes israéliennes (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 10 novembre 2023

L’action du monde arabe face à l’urgence médicale à Gaza

  • Le système de santé de Gaza se détériore rapidement et des milliers de patients n'ont plus accès aux traitements médicaux essentiels
  • L'Arabie saoudite et d'autres pays arabes ont lancé des campagnes de collecte de fonds, déployé des vols d'aide et mis en place des hôpitaux de campagne

DUBAI: Les hôpitaux, les cliniques et les morgues de la bande de Gaza sont débordés depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, il y a un mois, et seule une petite quantité de fournitures médicales vitales parvient au territoire assiégé.

Malgré les difficultés d'accès à l'aide humanitaire, les gouvernements de l'Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, de la Jordanie et de l'Égypte ont promis des millions d’euros, négocié l'acheminement de l'aide et mis en place des installations médicales pour soigner les civils blessés.

«Les pays et les peuples arabes ne manquent pas de bonne volonté pour aider les Palestiniens, au moins sur le plan humanitaire», a déclaré à Arab News, Ramzy Baroud, auteur, journaliste et rédacteur en chef de Palestine Chronicle, né à Gaza et américain d'origine palestinienne.

«L'étape suivante consiste à faire en sorte que ce soutien parvienne aux victimes de ce génocide israélien en cours», a-t-il ajouté.

Environ 4 000 enfants ont été tués à Gaza depuis le début du conflit (Photo, AFP).

Des représentants de pays occidentaux et arabes, des Nations unies et d'organisations non gouvernementales se sont réunis à Paris jeudi pour une conférence sur les moyens d'apporter une aide aux civils de Gaza. Ils ont notamment proposé la création d'un corridor maritime humanitaire et d'hôpitaux de campagne flottants.

Des représentants de la Jordanie, de l'Égypte et des pays du Golfe ont assisté à la conférence dans la capitale française, mais les autorités israéliennes n'y ont pas participé.

L'Arabie saoudite accueillera les dirigeants arabes samedi pour une session d'urgence de la Ligue arabe, puis dimanche pour une réunion des 57 membres de l'Organisation de la coopération islamique, à laquelle le président iranien, Ebrahim Raïssi, devrait assister.

«À moins que les pays arabes influents ne fassent pression sur Israël par le biais d'un plaidoyer politique aux Nations unies et directement par l'intermédiaire de Washington, ni l'aide ni la construction future à Gaza ne seront autorisées», a indiqué Baroud.

Après l'attaque transfrontalière du Hamas sur le sud d'Israël le 7 octobre, qui a entraîné la mort de 1 400 personnes et l'enlèvement d'au moins 240 autres, Israël a lancé un assaut meurtrier sur Gaza, l'un des endroits les plus densément peuplés de la planète.

LA CRISE DE GAZA EN CHIFFRES

1,5 million de personnes déplacées.

10 581 personnes tuées.

28 137 blessés.

109 sièges de presse détruits/endommagés.

194 écoles endommagées.

717 000 personnes hébergées dans 149 installations de l'Unrwa.

51 000 appartements détruits.

740 installations industrielles détruites.

290 membres du personnel de santé ciblés.

En conséquence, au moins 10 500 personnes piégées à l'intérieur de cette portion de territoire exiguë et appauvrie ont été tuées par les attaques aériennes israéliennes, et des milliers d'autres ont été contraintes de s'abriter dans des écoles et des hôpitaux après la destruction de leurs maisons.

Seule une petite quantité d'aide humanitaire est autorisée à entrer par le poste frontalier égyptien de Rafah, et quelques rares personnes sont autorisées à sortir, ce qui a incité Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, à décrire Gaza comme «un cimetière d'enfants».

En effet, environ 4 000 enfants ont été tués à Gaza depuis le début du conflit, selon le ministère de la Santé dirigé par le Hamas.

«Le problème évident est qu'Israël n'autorise pas l'arrivée de l'aide humanitaire par la frontière de Rafah et refuse d'ouvrir le point de passage de Karam Abou Salem (Kerem Shalom), conformément à la demande du secrétaire général des Nations unies», a précisé Baroud.

«Israël a bombardé à plusieurs reprises le point de passage de Rafah, du côté palestinien, pour faire passer le message qu'aucun mouvement ou aide ne sera autorisé. Mardi, les forces israéliennes ont bombardé un convoi humanitaire de la Croix-Rouge transportant de l'aide urgente vers Gaza.»

Les États arabes ont lancé des campagnes de collecte de fonds et déployé des vols d'aide au point de passage de Rafah, en Égypte, en réponse à l'aggravation de la situation d'urgence médicale à Gaza (Photo, WAM).

Avant même le début de la dernière flambée de violence, un rapport de l’ONU expliquait que le blocus israélien de Gaza, qui dure depuis dix-sept ans, avait gravement paralysé l'économie du territoire palestinien, laissant environ 80% de ses habitants tributaires de l'aide humanitaire extérieure.

L'Arabie saoudite soutient les civils palestiniens de Gaza par l'intermédiaire du portail de collecte de fonds Sahem, qui, cinq jours après son lancement, a reçu des contributions de plus de 569 000 donateurs, pour un montant supérieur à 108 millions de dollars (1 dollar américain = 0,94 euro).

La campagne d'aide publique au peuple palestinien de Gaza, affiliée au Centre d'aide humanitaire et de secours Roi Salmane (KSrelief), a été spécifiquement lancée pour soutenir les Palestiniens qui souffrent des attaques israéliennes.

Abdallah al-Rabeeah, superviseur général de KSrelief, a déclaré que cette campagne reflétait «le rôle historique de l’Arabie saoudite aux côtés du peuple palestinien frère lors des différentes crises», selon un communiqué publié par l'agence de presse saoudienne, la SPA.

En début de cette semaine, l'équipe de KSrelief s'est entretenue avec Osama Nugali, l'ambassadeur saoudien en Égypte, afin de trouver des moyens d'accélérer l'acheminement d'abris, de nourriture et de fournitures médicales par le poste-frontière de Rafah.

EN CHIFFRES

- 10 500 personnes tuées depuis le 7 octobre, selon le ministère de la Santé dirigé par le Hamas.

- 1,5 million de Gazaouis déplacés depuis le début des combats.

- 60% = Proportion des établissements de santé de Gaza déjà hors service.

- 320 tonnes de fournitures humanitaires acheminées à Gaza ces dernières semaines.

 

En outre, le 15 octobre, Nayef ben Bandar al-Sudairi, l'ambassadeur saoudien en Jordanie, a offert une contribution annuelle de 2 millions de dollars du Royaume à l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (Unrwa).

Ce soutien financier permettra à l'Unrwa de continuer à offrir des services de secours vitaux, tels que de la nourriture, des médicaments et une assistance humanitaire, au peuple palestinien assiégé.

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a qualifié d’«odieuses» les attaques contre les civils à Gaza, tout en mettant en garde contre des «répercussions dangereuses» en cas d'escalade régionale.

Plusieurs responsables saoudiens ont appelé à un cessez-le-feu immédiat.

Aucune solution n'étant en vue et les bombardements se poursuivant, le système de santé à Gaza se détériore rapidement, des milliers de patients n'ayant plus accès aux traitements médicaux essentiels.

Malgré les difficultés d'accès à l'aide humanitaire, les gouvernements de l'Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, de la Jordanie et de l'Égypte ont promis des millions de dollars d'aide (Photo, AFP).

Le 6 novembre, le Croissant-Rouge palestinien a lancé un avertissement selon lequel l'hôpital Al-Quds serait à court de carburant dans les quarante-huit heures. Les responsables de l'hôpital Al-Awda, quant à eux, ont déclaré que l'établissement était sur le point de fermer ses portes en raison de graves pénuries.

À l'hôpital Al-Shifa, le plus grand de la bande de Gaza, une frappe israélienne a récemment détruit les panneaux solaires de l'établissement. L'hôpital, qui était déjà au bord de l'effondrement, est maintenant confronté à de graves pénuries, tout en recevant un flux continu de blessés.

«Selon les dernières déclarations du ministère palestinien de la Santé, la moitié des grands hôpitaux de Gaza et 60% des établissements de santé de la bande sont déjà hors service», a indiqué Baroud.

«Les hôpitaux qui fonctionnent encore le font avec bien moins que le minimum requis en termes d'équipement, de carburant et de fournitures médicales», a-t-il ajouté.

«Jamais dans l'histoire des guerres israéliennes contre Gaza – en fait, nulle part ailleurs en Palestine – une crise de cette ampleur n'a eu lieu. La situation est plus que désastreuse», a alerté Baroud.

Depuis le 7 octobre, au moins 16 des 35 hôpitaux de Gaza ne sont plus opérationnels. En outre, 51 des 72 cliniques de soins de santé primaires de la bande de Gaza ont cessé leurs activités, ce qui met en évidence les problèmes critiques auxquels est confronté le système de santé dans l'enclave.

Baroud a révélé que sa sœur, médecin dans le sud de la bande de Gaza, lui avait dit que les médecins devaient faire des choix extrêmement difficiles pour déterminer qui devait être soigné et qui devait être ignoré.

«Des opérations chirurgicales ont lieu dans les étages des hôpitaux. Des enfants sont amputés sans anesthésie», lui a-t-elle affirmé.

«Les mots ne suffisent pas à décrire la souffrance collective des Palestiniens. Ceux qui meurent rapidement sont les plus chanceux», a-t-elle ajouté.

Face à cette situation désastreuse, le cheikh Mohamed ben Zayed al-Nahyane, président des Émirats arabes unis, a annoncé son intention de créer un nouvel hôpital de campagne dans le cadre de l'opération humanitaire Gallant Knight 3, selon l'agence de presse nationale WAM.

Environ mille camions d'aide se préparent à entrer dans la bande de Gaza en deux étapes. (Photo, Asharq al-Awsat)

Ce lundi, cinq avions cargos ont quitté la capitale émiratie, Abu Dhabi, avec à leur bord des équipements et des fournitures destinés à la création d’un hôpital de compagne de 150 lits situé à El-Arich, dans la péninsule égyptienne du Sinaï.

L'hôpital de campagne comprendra des services de chirurgie générale, d'orthopédie, de pédiatrie et de gynécologie, ainsi que des unités d'anesthésie et de soins intensifs. Il est conçu pour servir à la fois les adultes et les enfants, et proposera des cliniques de médecine interne, de dentisterie, de psychiatrie et de médecine familiale.

Par ailleurs, les Émirats arabes unis ont annoncé leur intention d'admettre environ 1 000 enfants palestiniens de la bande de Gaza et leurs familles dans leurs propres hôpitaux pour qu'ils y soient soignés.

Les efforts conjoints du Croissant-Rouge égyptien, de l'Alliance nationale pour l'action civile et le développement, de la Fondation Haya Karima et de divers programmes internationaux, dont l'Organisation mondiale de la santé et l'Unrwa, ont permis d'acheminer environ 7 950 tonnes d'aide.

Des vols transportant de l'aide en provenance de Turquie, des Émirats arabes unis, du Qatar, de Jordanie et de Tunisie ont atterri à El-Arich. Entre-temps, l'Irak aurait fait don de 10 millions de litres de carburant aux hôpitaux de Gaza.

Le roi Abdallah II de Jordanie a déclaré tôt lundi que l'armée de l'air jordanienne avait largué une «aide médicale urgente» à son hôpital de campagne à Gaza, afin de fournir une assistance immédiate.

«C'est notre devoir d'aider nos frères et sœurs blessés dans la guerre contre Gaza. Nous serons toujours là pour nos frères palestiniens», a-t-il déclaré sur X.

Le volume de l'aide entrant jusqu'à présent ne représente que 4% de la moyenne journalière (Photo, WAM).

Environ un millier de camions d'aide se préparent à entrer dans la bande de Gaza en deux étapes.

Toutefois, le bureau humanitaire des Nations unies a déclaré que le volume de l'aide entrant jusqu'à présent ne représente que 4% de la moyenne journalière nécessaire avant le début des hostilités, et une fraction de ce qui est nécessaire à mesure que les stocks de nourriture, d'eau, de médicaments et de carburant s'épuisent.

«Il va sans dire qu'un cessez-le-feu humanitaire immédiat est essentiel», a insisté Baroud.

«Un cessez-le-feu signifie qu'il faut permettre à davantage d'aide d'arriver en toute sécurité, aux centres médicaux d'évaluer la situation, aux morts d'être enterrés dans une certaine dignité et aux agents de la défense civile de récupérer au moins une partie des corps coincés sous les décombres», a-t-il éclairci.

«Si les Arabes ne peuvent pas aider la Palestine par d'autres moyens, et ils devraient vraiment pouvoir le faire, le moins qu'ils puissent faire est d'utiliser leur poids et leur influence politiques et économiques pour faire pression sur Israël afin qu'il autorise un cessez-le-feu humanitaire.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".

 


Incursion israélienne au Liban-Sud et frappes aériennes sur la banlieue sud de Beyrouth

 Le feu fait rage à l'intérieur des bâtiments touchés par une frappe aérienne israélienne qui a ciblé le quartier de Haret Hreik dans la banlieue sud de Beyrouth, le 21 novembre 2024, dans le cadre de la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AFP)
Le feu fait rage à l'intérieur des bâtiments touchés par une frappe aérienne israélienne qui a ciblé le quartier de Haret Hreik dans la banlieue sud de Beyrouth, le 21 novembre 2024, dans le cadre de la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AFP)
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  •  Le bilan total depuis le début des affrontements s'élève à plus de 3 520 morts et 14 940 blessés
  •  Les avions de guerre israéliens ont mené des frappes aériennes destructrices par étapes sur la banlieue sud de Beyrouth jeudi matin

BEYROUTH: Des combats acharnés entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont éclaté dans la ville de Khiam et à la périphérie de la ville de Biyyadah au Liban jeudi.

Les Israéliens ont repris leurs frappes aériennes intenses dans la matinée sur la banlieue sud de Beyrouth et les villages du gouvernorat de Baalbeck-Hermel, après une pause qui a coïncidé avec la visite de 48 heures de l'envoyé américain Amos Hochstein à Beyrouth avant de se rendre à Tel-Aviv.

Le Hezbollah a poursuivi ses attaques contre le nord d'Israël, des roquettes atteignant Nahariya. Selon les médecins du Magen David Adom, ces attaques ont «tué un homme de 30 ans à cause des tirs de roquettes».

Le Liban fait l'objet d'attaques israéliennes de grande envergure depuis le 23 septembre.

Israël a pris pour cible les quartiers généraux du Hezbollah, les maisons civiles dans les villages du sud, poursuivant les personnes déplacées vers leurs nouveaux lieux de résidence et détruisant des quartiers entiers dans la banlieue sud de Beyrouth, la région de la frontière sud, les villes du sud et les villages de Baalbeck-Hermel.

Les frappes israéliennes ont également ciblé Beyrouth à plusieurs reprises. Le bilan total depuis le début des affrontements s'élève à plus de 3 520 morts et 14 940 blessés.

Les affrontements dans le sud se sont concentrés entre la ville de Chamaa et la ville côtière de Biyyadah, à la suite de la prise de Chamaa.

Le Hezbollah a déclaré que ses membres «ont repoussé une nouvelle tentative de progression des forces israéliennes à la périphérie sud de Chamaa en direction de Biyyadah».

Une bataille féroce a également fait rage à Khiam, alors que des rapports suggéraient mercredi soir que la ville était tombée aux mains de l'armée israélienne. Cependant, le Hezbollah a fait état de «batailles continues sur quatre fronts, utilisant tous les types d'armes».

Les rapports de sécurité indiquent que l'armée israélienne «procède à des démolitions à grande échelle à Khiam, faisant exploser des maisons et des bâtiments résidentiels au cours de son incursion dans la ville».

Le contrôle de Khiam est important, car il s'agit d'une ville stratégique située au sommet de la colline Al-Hamames, à 500 mètres au-dessus du niveau de la mer. Khiam est également l'une des plus grandes villes du Liban-Sud en termes de superficie, ce qui permet à l'armée israélienne de surveiller le nord d'Israël d'un côté et le plateau du Golan de l'autre.

Un raid israélien sur la route de Khardali, qui relie Nabatieh à Marjaayoun et est considérée comme une route d'approvisionnement du Hezbollah, l'a complètement bloquée.

Pendant ce temps, les avions de guerre israéliens ont mené des frappes aériennes destructrices par étapes sur la banlieue sud de Beyrouth jeudi matin.

Ces frappes ont été précédées d'une série d'ordres d'évacuation adressés aux habitants de Ghobeiri, Hadath, Haret Hreik, Bir Abed et Kafaat.

Les raids ont détruit un nombre important de bâtiments résidentiels et de magasins. Ils ont également atteint un bâtiment adjacent à une école spécialisée à Kafaat.

L'armée israélienne a affirmé avoir «ciblé le quartier général et les infrastructures du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth».

Les raids menés à Younin, dans le nord de la Békaa, ont tué au moins quatre personnes après avoir visé une maison habitée sans avertissement préalable.

Les raids israéliens ont touché Brital, Makneh, Nahleh, Chaat dans les montagnes de l'Anti-Liban, et Bouday dans la chaîne de montagnes de l'Ouest.

Mercredi soir, des dizaines de citoyens ont reçu des appels mystérieux leur demandant d'évacuer leurs maisons dans les quartiers de Beyrouth et du Mont-Liban, notamment à Mazraat Yachouh, dans le Metn, où le Hezbollah n'est pas présent.

Ces appels ont semé la confusion, les habitants de quartiers entiers attendant dans les rues la confirmation des autorités. Ces appels ont été perçus comme «faisant partie d'une guerre psychologique».

À la veille du 81e Jour de l'indépendance du Liban, le chef de l'armée, Joseph Aoun, a déclaré que «le Liban se révoltera toujours contre ses ennemis et ceux qui portent atteinte à sa sécurité et à sa souveraineté, notamment l'ennemi israélien».

M. Aoun a précisé que cette commémoration intervenait dans le contexte d'une guerre destructrice et brutale menée par l'ennemi israélien depuis plus d'un an, qui a fait des milliers de blessés et entraîné le déplacement de populations de leurs villages et villes dans le sud, dans la Békaa et à Beyrouth.

«Alors que l'ennemi persiste dans ses violations et agressions quotidiennes, les efforts s'intensifient pour parvenir à un cessez-le-feu qui rétablirait le calme dans notre pays, ouvrant la voie au retour de notre peuple dans le sud sur ses terres et au retour des autres personnes déplacées dans leurs foyers.

M. Aoun a déclaré que l'armée était «toujours déployée dans le sud, où les soldats sacrifient leur vie pour le Liban. Nous ne l'abandonnerons pas car elle fait partie intégrante de la souveraineté nationale et opère en coordination avec la Finul dans le cadre de la résolution 1701. L'armée est également aux côtés de son peuple et de ses citoyens, remplissant son devoir national et poursuivant ses missions malgré les défis et les dangers».

Il a ajouté qu'«il n'y a pas de retour en arrière ni de crainte pour l'armée, qui restera inébranlable aux côtés des Libanais en toutes circonstances, protégeant le Liban et défendant sa sécurité, sa stabilité et sa souveraineté. L'armée continuera de rassembler tous les Libanais de différentes origines, se tenant équitablement aux côtés de chacun».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com