Une offensive «plus ciblée» d'Israël est «vitale», selon l'influent sénateur américain Chris Murphy

Cette photo prise du côté israélien de la frontière avec la bande de Gaza montre le bombardement israélien du nord de la bande de Gaza le 9 novembre 2023. (Photo, AFP)
Cette photo prise du côté israélien de la frontière avec la bande de Gaza montre le bombardement israélien du nord de la bande de Gaza le 9 novembre 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 09 novembre 2023

Une offensive «plus ciblée» d'Israël est «vitale», selon l'influent sénateur américain Chris Murphy

  • "Je crains que si la stratégie et l'objectif final d'Israël sont de vaincre le Hamas, ce rythme de pertes civiles, qui a certainement un coût moral, ait également un coût stratégique", a alerté l'élu
  • Avec une vingtaine de ses pairs, le sénateur Chris Murphy a adressé mercredi une lettre au président américain Joe Biden, le chef de son parti, exhortant Israël à "respecter les lois de la guerre"

WASHINGTON: Une offensive "plus ciblée" d'Israël à Gaza est "vitale", a affirmé mercredi l'influent sénateur démocrate américain Chris Murphy dans un entretien à l'AFP, estimant que le nombre de civils Palestiniens tués était "trop élevé".

"Je crains que si la stratégie et l'objectif final d'Israël sont de vaincre le Hamas, ce rythme de pertes civiles, qui a certainement un coût moral, ait également un coût stratégique", a alerté l'élu, membre de la commission des Affaires étrangères du Sénat.

Dans la bande de Gaza, 10.569 personnes, en majorité des civils incluant 4.324 enfants, ont été tuées par les bombardements israéliens, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas.

Avec une vingtaine de ses pairs, le sénateur Chris Murphy a adressé mercredi une lettre au président américain Joe Biden, le chef de son parti, exhortant Israël à "respecter les lois de la guerre" et à "apprendre des erreurs" des Etats-Unis en matière de "lutte contre le terrorisme".

«Créer de nombreux terroristes»

"Ce que nous avons appris, c'est que lorsque l'on est trop indulgent à l'égard des morts civiles (...) on finit par tuer de nombreux terroristes, mais on finit aussi par créer de nombreux terroristes", a estimé Chris Murphy auprès de l'AFP.

"Je pense que le nombre de civils tués est trop élevé et qu'une offensive plus ciblée serait importante et vitale", a déclaré l'élu.

Le sénateur a soutenu que les frappes israéliennes "devaient être dirigées davantage par les unités terrestres que par des frappes aériennes", une des solutions, selon lui, pour limiter les pertes civiles.

L'élu, représentant le petit Etat du Connecticut, voisin de New York, au Sénat américain est pour autant opposé, comme le président, à un cessez-le-feu.

Vote des jeunes et des Arabes américains?

"Il faut être deux pour participer à un cessez-le-feu et le Hamas a clairement indiqué qu'il avait l'intention d'attaquer à nouveau Israël", a-t-il argué. "Un cessez-le-feu permettrait au Hamas de se regrouper et de commencer à préparer sa prochaine attaque", a soutenu l'élu.

Le 7 octobre, des commandos du Hamas ont infiltré le sud d'Israël depuis la bande de Gaza, territoire palestinien sous blocus israélien, menant une attaque sanglante contre des civils d'une ampleur et d'une violence jamais vues depuis la création d'Israël en 1948.

Plus de 1.400 personnes ont été tuées côté israélien, essentiellement des civils massacrés par le mouvement islamiste ce jour-là, selon les autorités israéliennes.

"J'ai dit haut et fort qu'Israël devait réduire le nombre de victimes civiles", a affirmé Chris Murphy. "Mais je tiens également à préciser que le Hamas s'est mis dans une position et a mis les civils dans une position où ils sont en danger", a-t-il tranché.

A un an de l'élection présidentielle américaine, les démocrates n'ont-ils pas peur avec ce discours de perdre le soutien des jeunes, des Arabes et des musulmans américains ?

Le pays a été secoué ce week-end par d'importantes manifestations en faveur d'un cessez-le- feu à Gaza, certains participants brandissant des pancartes avec le message: "Joe le génocidaire, tu as perdu ma voix."

"Je ne pense pas que l'on puisse s'inquiéter des élections lorsque l'on prend des décisions importantes en matière de politique étrangère, de guerre et de paix", a balayé Chris Murphy.

Et d'ajouter: "je pense que le Président doit faire ce qu'il pense être la bonne chose pour la sécurité nationale des Etats-Unis, et laisser la politique à d'autres."


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.