LE CAIRE: Ahmed al-Tantawi, candidat éphémère à la présidentielle égyptienne, comparaîtra devant la justice, accusé d'avoir falsifié des documents électoraux, ont indiqué mardi un membre de sa campagne et des défenseurs des droits de l'homme.
Espoir de l'opposition, M. Tantawi avait annoncé devoir renoncer à se présenter à l'élection présidentielle le 13 octobre, deux mois avant ce scrutin pour lequel le président Abdel Fattah al-Sissi est donné grand favori.
Son directeur de campagne avait déclaré n'avoir réuni que "14.000 signatures" de citoyens sur les 25.000 nécessaires pour pouvoir se présenter à l'élection présidentielle.
M. Tantawi sera jugé devant un tribunal pénal pour "diffusion de documents liés aux élections sans autorisation officielle", écrit l'un des militants des droits humains les plus influents d'Egypte, Hossam Bahgat, sur X (ex-Twitter).
Un ancien membre de sa campagne a confirmé les accusations à l'AFP, affirmant que leurs "avocats avaient été surpris de voir son nom et celui du directeur de campagne" parmi les accusés dans l'affaire.
Une centaine de partisans de l'ancien député de 44 ans avaient été arrêtés dans les semaines précédant le retrait de sa candidature, notamment au cours de leur campagne pour rassembler et faire enregistrer les signatures.
Plusieurs de ses soutiens ont témoigné avoir été agressés par des hommes de main ou empêchés d'enregistrer leur signature par des fonctionnaires selon eux aux ordres du pouvoir.
«Crimes» contre ses équipes
M. Tantawi avait accusé les "forces de sécurité" de "crimes" contre ses équipes et révélé qu'un logiciel espion avait été installé dans son téléphone il y a deux ans.
La Commission égyptienne des droits et des libertés a publié mardi une liste des accusés qui comparaîtront devant la justice pour les mêmes chefs d'accusation. Le procès est prévu pour le 28 novembre.
La liste comprend M. Tantawi, son directeur de campagne Mohamed Abouldeyar et 21 autres anciens militants de la campagne actuellement en détention.
Le président Sissi a réuni 424 signatures de députés (sur 596 sièges) et 1.135 million signatures de citoyens.
"Si de vraies élections avaient lieu, il ne récolterait pas plus de 1% des votes", avait répliqué M. Tantawi.
Les Egyptiens voteront du 10 au 12 décembre et le nom du vainqueur sera annoncé le 18 décembre.
Les deux élections présidentielles précédentes avaient été remportées avec plus de 96% par M. Sissi, ex-maréchal arrivé au pouvoir en 2013 en renversant l'islamiste Mohamed Morsi.