Le conflit entre Israël et le Hamas favorisera-t-il une nouvelle course au réarmement?

Auparavant, il y avait une dépendance à l’égard de la puissance militaire américaine, mais les experts affirment qu’il y aura de plus en plus de coopération en matière de défense, les pays arabes étant moins redevables à une seule superpuissance pour leurs besoins de protection et d’armement. (AFP)
Auparavant, il y avait une dépendance à l’égard de la puissance militaire américaine, mais les experts affirment qu’il y aura de plus en plus de coopération en matière de défense, les pays arabes étant moins redevables à une seule superpuissance pour leurs besoins de protection et d’armement. (AFP)
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Publié le Dimanche 05 novembre 2023

Le conflit entre Israël et le Hamas favorisera-t-il une nouvelle course au réarmement?

  • Alors qu’un conflit met déjà à rude épreuve la posture de défense de l’Otan, l’éruption d’une deuxième guerre ouverte ailleurs dans le monde aggrave les préoccupations en matière de sécurité
  • Un récent rapport, publié par le Wall Street Journal, met en lumière les défis de taille auxquels les pays situés dans des zones politiquement conflictuelles pourraient être confrontés dans les prochains jours

LONDRES: Les planificateurs militaires réévaluent leurs arsenaux et leurs politiques d’approvisionnement à la lumière du conflit entre Israël et le Hamas, alors que les experts annoncent la fin de l’ancien ordre mondial. Ainsi, les futures menaces à la sécurité mondiale semblent beaucoup plus amorphes et les besoins en armement beaucoup moins certains.

À la suite des attaques menées par le Hamas contre le sud d’Israël le 7 octobre, le gouvernement israélien a rapidement lancé des frappes de représailles contre les bastions du groupe militant palestinien dans la bande de Gaza, en parlant dès le départ d’une offensive terrestre totale.

Les porte-parole de l’armée israélienne ont suggéré très tôt que le Hamas serait rapidement mis en déroute et que les combats prendraient fin dans un intervalle de trois mois. Cette confiance initiale s’est toutefois avérée de courte durée, à mesure que la réalité du conflit commençait à être exposée.

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Des chars de combat jordaniens participent à un exercice militaire tactique le 11 septembre 2023. (Photo fournie par le palais royal jordanien/AFP)

Chaque jour qui passe montre que l’armée israélienne s’implique sur le long terme – une situation qui génère de l’anxiété dans les arcanes du pouvoir chez les alliés occidentaux d’Israël, conscients du potentiel d’escalade régionale.

À cette préoccupation s’ajoute le fait que le conflit entre Israël et le Hamas ne se déroule pas en vase clos. Depuis plus de dix-huit mois, les munitions européennes et américaines affluent en Ukraine pour soutenir sa lutte contre la Russie.

Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan, a déclaré, fin octobre, lors du Forum Otan-Industrie à Stockholm que bon nombre de ceux qui soutenaient l’Ukraine avaient «considérablement épuisé» leurs stocks.

«Nous devons désormais augmenter notre production pour répondre aux besoins de l’Ukraine mais aussi renforcer notre propre dissuasion et notre défense», déclare-t-il.

Alors qu’un conflit met déjà à rude épreuve la posture de défense de l’Otan, le déclenchement d’une deuxième guerre ouverte ailleurs dans le monde aggrave les préoccupations en matière de sécurité.

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Les militaires arabes se préparent à faire face, à gauche, aux menaces provenant de missiles guidés antichars portables et de roquettes antichars produites localement. (AFP)

Pour Julia Roknifard, professeure adjointe à l’École de politique, d’histoire et de relations internationales à l’université de Nottingham, les marchés publics de défense sont de plus en plus influencés par la façon dont les États se perçoivent par rapport à l’ordre de l’après-Seconde Guerre mondiale qui a abouti à la création de l’ONU.

«Je pense qu’avant d’en arriver au point de discuter des armes et des idées de prolifération nucléaire et de course aux armements, il est essentiel de reconnaître à quel point le contexte fait évoluer tout cela», dit-elle à Arab News.

«Pour comprendre cela, nous devons commencer par la restructuration et le raffinement du système international depuis le 24 février 2022», le jour où la Russie a lancé son invasion, à grande échelle, de l’Ukraine.

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La préoccupation principale des pays du Moyen-Orient est davantage liée à un approvisionnement efficace en armements, ce qui peut signifier acheter moins auprès de fournisseurs américains et davantage auprès de l’Europe, de la Chine ou même de la Russie. (AFP)

«Si l’invasion de l’Ukraine a montré que l’ordre international ne fonctionnait pas, la réponse occidentale aux représailles d’Israël après les attaques du Hamas a montré qu’on ne pouvait plus croire  à cet ordre.»

«Non seulement le système international est divisé en matière de valeurs mais il n’est également plus unifié sur les règles selon lesquelles les pays s’engageaient, ou du moins semblaient s’engager, auparavant.»

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Une photo fournie par le bureau de presse de l’armée iranienne le 28 octobre 2023 montre des missiles lancés lors d’un exercice militaire dans la province d’Ispahan, dans le centre de l’Iran. (AFP)

Au milieu de l’effondrement perçu de cet ordre international dirigé par les États-Unis, le rôle de Washington en tant que garant de la sécurité mondiale fait l’objet d’un examen de plus en plus minutieux. Cela a entraîné une hausse marquée des dépenses de défense parmi les États qui étaient auparavant disposés à s’appuyer sur leurs alliances avec les États-Unis.

Cela est clairement mis en évidence par l’augmentation des dépenses de défense des États du Moyen-Orient et de la Turquie.

Les chiffres de l’Institut international de recherche sur la paix, de Stockholm, montrent que les dépenses mondiales moyennes consacrées à la défense par rapport au produit intérieur brut étaient de 2,2% l’année dernière. Ces mêmes chiffres montrent que les dépenses de défense au Moyen-Orient ont dépassé 3,9% du PIB – bien au-dessus de la moyenne mondiale.

DÉPENSES MILITAIRES DANS LA RÉGION MENA

Monde – 2 210 milliards de dollars

Israël – 23,41 milliards de dollars

Turquie – 10,64 milliards de dollars

Iran – 6,8 milliards de dollars

Liban – 4,74 milliards de dollars

Irak – 4,68 milliards de dollars

Égypte – 4,65 milliards de dollars

Syrie – 2,49 milliards de dollars

Jordanie – 2,32 milliards de dollars

Source: Banque mondiale, SIPRI Yearbook: Armement, désarmement et sécurité internationale

 

«Je pense que cela est en partie lié à l’idée selon laquelle on ne fait pas confiance aux puissances mondiales», soutient Julia Roknifard. «Ce que vous voyez, c’est que l’une d’elles se range du côté d’un camp et cela ne se fera pas discrètement. Ensuite, une autre en fera de même.»

«Cela illustre ce que les observateurs reconnaîtront non pas comme une décision morale, mais une décision fondée sur l’intérêt pur et sur l’équilibre des pouvoirs. Il est difficile d’avoir confiance en Washington tant qu’il est aussi partial.»

«Prenons le reste du monde par exemple, pas seulement le monde musulman. Le monde non musulman considère la lutte en Palestine comme une cause nationaliste contre l’oppression.»

 

PERSONNEL MILITAIRE DANS LA RÉGION MENA

Iran - 575 000

Égypte – 450 000

Maroc – 200 000

Irak – 200 000

Israël – 173 000 (et 360 000 réservistes)

Algérie – 130 000

Syrie – 100 000

Jordanie – 90 000

Liban – 80 000

Source: Statista, Reuters

Amer al-Sabaileh, chercheur non-résident au Stimson Center, un groupe de réflexion sur la sécurité basé à Washington, estime que le fait de ne plus recourir aux superpuissances est, en partie, le résultat de la nature changeante du conflit.

Alors que l’ancien modèle d’approvisionnement en matière de défense était structuré autour de notions d’hostilités entre États, M. Al-Sabaileh affirme qu’il a évolué vers des modèles de guerre plus asymétriques, en particulier au Moyen-Orient.

«Le style de conflit au Moyen-Orient n’est pas traditionnel – il s’agit uniquement d’un conflit par procuration», affirme-t-il. «Même l’Iran ne s’intéresse pas au conflit ouvert, mais au conflit par procuration qui lui permet de rester à l’abri d’un conflit ouvert.

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Des combattants du Hezbollah libanais défilent dans le village d’Aaramta, au sud du Liban, le 21 mai 2023, à l’approche de le la commémoration du retrait des troupes israéliennes du Liban. (AFP)

«Mener ces guerres asymétriques n’est pas facile. Daech a incité de nombreuses armées à repenser la manière dont elles interagissent avec ces acteurs non étatiques – en libérant les otages et en combattant dans ces zones restreintes. L’évolution des capacités des acteurs non étatiques et la multiplication des conflits par procuration ont contraint les armées traditionnelles à repenser leurs rôles et leurs ressources.»

Un récent rapport, publié par le Wall Street Journal sur la guerre entre Israël et le Hamas, met en lumière les défis de taille auxquels les pays situés dans des quartiers politiquement conflictuels pourraient être confrontés dans les prochains jours, aux mains de milices hostiles et d’acteurs non étatiques.

«En 2014, le Hamas s’appuyait principalement sur des projectiles de l’ère soviétique, sans système de guidage, datant d’aussi loin que 1969. Dans cette guerre, le Hamas a publié des vidéos de tirs sur les troupes israéliennes avec des munitions larguées depuis des drones, une innovation sur le champ de bataille à la manière de l’Ukraine, endommageant deux chars et plusieurs véhicules militaires», peut-on lire dans le rapport.

«Les forces israéliennes ont également affronté des attaquants équipés de roquettes à fragmentation F7 hautement explosives de fabrication nord-coréenne; de missiles guidés antichars portables Kornet, un modèle développé en Russie, mais souvent copié par l’Iran et de roquettes antichars Al-Yassin produites localement.»

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Cette photo prise le 26 octobre 2023 montre des armements récupérés par les troupes israéliennes dans les zones touchées par les militants du Hamas lors de leur attaque du 7 octobre contre des communautés du sud d’Israël. L’armée israélienne a déclaré que certaines des armes utilisées par le Hamas étaient fabriquées en Iran et en Corée du Nord. (AFP)

L’Inde figure parmi les pays qui se sont empressés d’adapter leur posture de défense à la suite de l’attaque du 7 octobre en Israël.

Ayant elle-même été prise de court par le passé à la suite d’agressions perpétrées par des acteurs non étatiques – notamment l’attaque de Mumbai en 2008 qui a fait plus de 160 morts –, l’Inde met actuellement en place un système de surveillance par drone le long de sa frontière pour parer aux surprises, selon un récent rapport de Bloomberg.

Des discussions sont en cours pour déployer des «pseudo-satellites à haute altitude» alors même que l’armée indienne prévoit de déployer des systèmes de surveillance par intelligence artificielle le long de ses frontières afin de détecter les intrusions et de classer les cibles.

M. Al-Sabaileh ne trouve pas surprenant que de nombreuses armées se sentent menacées. «Ces acteurs non étatiques apparaissent avec une identité inconnue et des capacités supérieures à celles prévues. Cela a été un signal d’alarme pour de nombreux pays», ajoute-t-il.

«Il ne s’agit pas simplement de milices combattantes, mais de groupes bien entraînés et dotés de technologies qu’ils savent utiliser. Ils les mélangent aussi avec des modes traditionnels et non traditionnels. Par exemple, venir en parachute – cela avait déjà été fait contre Israël dans le sud du Liban dans les années 1980, mais c’était une idée régénérée. Ensuite, il y a les drones. Les militaires doivent désormais s’attendre à beaucoup de choses.»

Interrogé sur ce qu’il considère comme le plus grand changement, M. Al-Sabaileh répond que «là où il y avait avant de la dépendance, il y aura de la coopération», avec des pays moins redevables à une seule superpuissance pour leurs besoins de protection et d’armement.

Selon lui, cela se reflète dans la tendance à la diversification des sources d’approvisionnement en armes.

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Cette photo, prise le 28 octobre 2019, montre des bombes aériennes fabriquées aux Émirats arabes unis lors de l’exposition et de la conférence internationale sur la défense à Manama. L’évolution des capacités des acteurs non étatiques et la multiplication des conflits par procuration ont contraint les armées traditionnelles du Moyen-Orient à repenser leurs rôles et leurs ressources. (AFP)

«On remarque qu’il y a moins de dépendance dans les pays arabes du Golfe. Mais on constate également que les gouvernements tentent de diversifier leurs sources d’approvisionnement en armes», indique M. Al-Sabaileh.

«La préoccupation principale des pays du Moyen-Orient est davantage liée à un approvisionnement efficace en armements, ce qui peut signifier acheter moins auprès de fournisseurs américains et davantage auprès de l’Europe, de la Chine ou même de la Russie. Il s’agit de rechercher ce qui est nécessaire à vos besoins particuliers et de faire en sorte que l’offre réponde à la demande – même en essayant de s’approvisionner sur les marchés intérieurs.»

Al-Sabaileh et Roknifard n’accordent peut-être que peu d’importance aux suggestions selon lesquelles les combats entre le Hamas et Israël pourraient s’étendre et englober le monde entier. Mais pour l’Otan, les inquiétudes sont suffisamment fortes pour que Stoltenberg lui-même incite l’industrie de défense à augmenter sa production.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
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  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.


Liban: frappes sur la banlieue sud de Beyrouth après un appel israélien à évacuer

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  • La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani
  • Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah

BEYROUTH: De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais contre lequel Israël est en guerre, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer, selon un média d'Etat libanais.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani) a rapporté trois frappes sur la banlieue sud, dont une "très violente sur Haret Hreik", un quartier de ce secteur, et précisé qu'un immeuble avait été détruit.

Sur les images de l'AFPTV, on peut voir des panaches de fumée s'élever d'au moins trois sites visés.

Les frappes ont été précédées par un appel du porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichai Adraee, sur les réseaux sociaux, à évacuer trois secteurs de la banlieue sud.

Après cet appel, des tirs nourris ont été entendus dans la banlieue, visant à avertir les habitants.

La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani.

Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah.

Les frappes interviennent alors que l'émissaire américain Amos Hochstein tente de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais.

Après avoir vu les responsables libanais à Beyrouth, il doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle israélienne.

Les violences entre Israël et le mouvement pro-iranien, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.550 morts depuis octobre 2023.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


Des frappes israéliennes font des dizaines de morts dans la bande de Gaza

"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe.  "Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza". (AFP)
"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe. "Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza". (AFP)
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  • Des dizaines de personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, ravagée par plus d'un an de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement Hamas
  • Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir et s'est entretenu avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance du Premier ministre israélien

TERRITOIRES PALESTINIENS: Des dizaines de personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, ravagée par plus d'un an de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Déclenchée le 7 octobre 2023 après une attaque d'une ampleur inédite du Hamas sur le sol israélien, la guerre à Gaza s'est propagée au Liban, où le mouvement pro-iranien Hezbollah a ouvert un "front de soutien" au mouvement palestinien.

Après des discussions à Beyrouth en vue d'obtenir une trêve entre l'armée israélienne et le Hezbollah, l'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, doit rencontrer jeudi en Israël le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, à 12H30 (10H30 GMT).

Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir et s'est entretenu avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance du Premier ministre israélien.

Dans la bande de Gaza, la Défense civile a annoncé jeudi la mort de 22 personnes tuées dans la nuit par une frappe israélienne sur un quartier de Gaza-ville (nord).

"Nous confirmons que 22 martyrs ont été transférés (vers des hôpitaux) après une frappe ayant visé (une) maison (...) à Cheikh Radwan", a indiqué à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation.

"Ici, il y a un martyr et un corps sans tête. Nous ne savons pas de qui il s'agit jusqu'à présent", témoigne auprès de l'AFPTV, Moataz Al-Arouqi, un Palestinien du quartier.

Une autre frappe survenue aux alentours de minuit (22H00 GMT) dans la zone de Beit Lahia et Jabalia (nord) a fait des dizaines de morts, selon des sources médicales.

"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe.

"Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza".

"Arrêt total de l'agression" 

La guerre dans le territoire palestinien a été déclenchée en riposte à l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, l'armée israélienne a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, malgré les appels internationaux demandant la fin du conflit.

Au Liban, Israël et le Hezbollah sont entrés en guerre ouverte le 23 septembre après un an de tirs transfrontaliers, et l'armée israélienne mène des incursions dans le sud du pays depuis le 30 septembre.

Israël dit vouloir éloigner le Hezbollah des régions frontalières du sud du Liban pour permettre le retour des quelque 60.000 habitants du nord d'Israël déplacés par les tirs du mouvement. Au Liban, des dizaines de milliers d'habitants ont également été déplacés.

L'ambassadrice américaine à Beyrouth, Lisa Johnson, avait présenté jeudi dernier au Premier ministre libanais, Najib Mikati, et au chef du Parlement, Nabih Berri, un plan en 13 points prévoyant une trêve de 60 jours et le déploiement de l'armée dans le sud du Liban.

Dans ce contexte, l'émissaire Amos Hochstein s'est rendu mardi à Beyrouth où il a déclaré qu'une solution était "à portée de main" mais que c'était aux belligérants de "décider".

Israël "ne peut pas nous imposer ses conditions", a prévenu mercredi le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, disant exiger "l'arrêt total de l'agression" au Liban.

M. Netanyahu avait averti lundi que Israël "mènera(it) des opérations" militaires contre le Hezbollah même en cas de trêve.

"Très violente frappe" 

Pendant ce temps, les bombardements israéliens se poursuivent au Liban sur des bastions du Hezbollah. De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer.

Plusieurs secteurs du sud du pays ont été ciblés, notamment la bourgade de Khiam, située à environ six kilomètres de la frontière, où des affrontements entre le Hezbollah et les forces israéliennes avaient éclaté la veille, selon l'Agence nationale d'information libanaise (Ani).

Jeudi matin, le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adraee, a lancé des appels à évacuer aux habitants de trois zones proches de la ville de Tyr (sud).

Les violences entre Israël et le Hezbollah ont fait au Liban plus de 3.550 morts depuis octobre 2023, la plupart depuis le début de la campagne israélienne massive de bombardements le 23 septembre. Côté israélien, 79 militaires et 46 civils ont été tués en 13 mois.