Le conflit entre Israël et le Hamas favorisera-t-il une nouvelle course au réarmement?

Auparavant, il y avait une dépendance à l’égard de la puissance militaire américaine, mais les experts affirment qu’il y aura de plus en plus de coopération en matière de défense, les pays arabes étant moins redevables à une seule superpuissance pour leurs besoins de protection et d’armement. (AFP)
Auparavant, il y avait une dépendance à l’égard de la puissance militaire américaine, mais les experts affirment qu’il y aura de plus en plus de coopération en matière de défense, les pays arabes étant moins redevables à une seule superpuissance pour leurs besoins de protection et d’armement. (AFP)
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Publié le Dimanche 05 novembre 2023

Le conflit entre Israël et le Hamas favorisera-t-il une nouvelle course au réarmement?

  • Alors qu’un conflit met déjà à rude épreuve la posture de défense de l’Otan, l’éruption d’une deuxième guerre ouverte ailleurs dans le monde aggrave les préoccupations en matière de sécurité
  • Un récent rapport, publié par le Wall Street Journal, met en lumière les défis de taille auxquels les pays situés dans des zones politiquement conflictuelles pourraient être confrontés dans les prochains jours

LONDRES: Les planificateurs militaires réévaluent leurs arsenaux et leurs politiques d’approvisionnement à la lumière du conflit entre Israël et le Hamas, alors que les experts annoncent la fin de l’ancien ordre mondial. Ainsi, les futures menaces à la sécurité mondiale semblent beaucoup plus amorphes et les besoins en armement beaucoup moins certains.

À la suite des attaques menées par le Hamas contre le sud d’Israël le 7 octobre, le gouvernement israélien a rapidement lancé des frappes de représailles contre les bastions du groupe militant palestinien dans la bande de Gaza, en parlant dès le départ d’une offensive terrestre totale.

Les porte-parole de l’armée israélienne ont suggéré très tôt que le Hamas serait rapidement mis en déroute et que les combats prendraient fin dans un intervalle de trois mois. Cette confiance initiale s’est toutefois avérée de courte durée, à mesure que la réalité du conflit commençait à être exposée.

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Des chars de combat jordaniens participent à un exercice militaire tactique le 11 septembre 2023. (Photo fournie par le palais royal jordanien/AFP)

Chaque jour qui passe montre que l’armée israélienne s’implique sur le long terme – une situation qui génère de l’anxiété dans les arcanes du pouvoir chez les alliés occidentaux d’Israël, conscients du potentiel d’escalade régionale.

À cette préoccupation s’ajoute le fait que le conflit entre Israël et le Hamas ne se déroule pas en vase clos. Depuis plus de dix-huit mois, les munitions européennes et américaines affluent en Ukraine pour soutenir sa lutte contre la Russie.

Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan, a déclaré, fin octobre, lors du Forum Otan-Industrie à Stockholm que bon nombre de ceux qui soutenaient l’Ukraine avaient «considérablement épuisé» leurs stocks.

«Nous devons désormais augmenter notre production pour répondre aux besoins de l’Ukraine mais aussi renforcer notre propre dissuasion et notre défense», déclare-t-il.

Alors qu’un conflit met déjà à rude épreuve la posture de défense de l’Otan, le déclenchement d’une deuxième guerre ouverte ailleurs dans le monde aggrave les préoccupations en matière de sécurité.

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Les militaires arabes se préparent à faire face, à gauche, aux menaces provenant de missiles guidés antichars portables et de roquettes antichars produites localement. (AFP)

Pour Julia Roknifard, professeure adjointe à l’École de politique, d’histoire et de relations internationales à l’université de Nottingham, les marchés publics de défense sont de plus en plus influencés par la façon dont les États se perçoivent par rapport à l’ordre de l’après-Seconde Guerre mondiale qui a abouti à la création de l’ONU.

«Je pense qu’avant d’en arriver au point de discuter des armes et des idées de prolifération nucléaire et de course aux armements, il est essentiel de reconnaître à quel point le contexte fait évoluer tout cela», dit-elle à Arab News.

«Pour comprendre cela, nous devons commencer par la restructuration et le raffinement du système international depuis le 24 février 2022», le jour où la Russie a lancé son invasion, à grande échelle, de l’Ukraine.

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La préoccupation principale des pays du Moyen-Orient est davantage liée à un approvisionnement efficace en armements, ce qui peut signifier acheter moins auprès de fournisseurs américains et davantage auprès de l’Europe, de la Chine ou même de la Russie. (AFP)

«Si l’invasion de l’Ukraine a montré que l’ordre international ne fonctionnait pas, la réponse occidentale aux représailles d’Israël après les attaques du Hamas a montré qu’on ne pouvait plus croire  à cet ordre.»

«Non seulement le système international est divisé en matière de valeurs mais il n’est également plus unifié sur les règles selon lesquelles les pays s’engageaient, ou du moins semblaient s’engager, auparavant.»

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Une photo fournie par le bureau de presse de l’armée iranienne le 28 octobre 2023 montre des missiles lancés lors d’un exercice militaire dans la province d’Ispahan, dans le centre de l’Iran. (AFP)

Au milieu de l’effondrement perçu de cet ordre international dirigé par les États-Unis, le rôle de Washington en tant que garant de la sécurité mondiale fait l’objet d’un examen de plus en plus minutieux. Cela a entraîné une hausse marquée des dépenses de défense parmi les États qui étaient auparavant disposés à s’appuyer sur leurs alliances avec les États-Unis.

Cela est clairement mis en évidence par l’augmentation des dépenses de défense des États du Moyen-Orient et de la Turquie.

Les chiffres de l’Institut international de recherche sur la paix, de Stockholm, montrent que les dépenses mondiales moyennes consacrées à la défense par rapport au produit intérieur brut étaient de 2,2% l’année dernière. Ces mêmes chiffres montrent que les dépenses de défense au Moyen-Orient ont dépassé 3,9% du PIB – bien au-dessus de la moyenne mondiale.

DÉPENSES MILITAIRES DANS LA RÉGION MENA

Monde – 2 210 milliards de dollars

Israël – 23,41 milliards de dollars

Turquie – 10,64 milliards de dollars

Iran – 6,8 milliards de dollars

Liban – 4,74 milliards de dollars

Irak – 4,68 milliards de dollars

Égypte – 4,65 milliards de dollars

Syrie – 2,49 milliards de dollars

Jordanie – 2,32 milliards de dollars

Source: Banque mondiale, SIPRI Yearbook: Armement, désarmement et sécurité internationale

 

«Je pense que cela est en partie lié à l’idée selon laquelle on ne fait pas confiance aux puissances mondiales», soutient Julia Roknifard. «Ce que vous voyez, c’est que l’une d’elles se range du côté d’un camp et cela ne se fera pas discrètement. Ensuite, une autre en fera de même.»

«Cela illustre ce que les observateurs reconnaîtront non pas comme une décision morale, mais une décision fondée sur l’intérêt pur et sur l’équilibre des pouvoirs. Il est difficile d’avoir confiance en Washington tant qu’il est aussi partial.»

«Prenons le reste du monde par exemple, pas seulement le monde musulman. Le monde non musulman considère la lutte en Palestine comme une cause nationaliste contre l’oppression.»

 

PERSONNEL MILITAIRE DANS LA RÉGION MENA

Iran - 575 000

Égypte – 450 000

Maroc – 200 000

Irak – 200 000

Israël – 173 000 (et 360 000 réservistes)

Algérie – 130 000

Syrie – 100 000

Jordanie – 90 000

Liban – 80 000

Source: Statista, Reuters

Amer al-Sabaileh, chercheur non-résident au Stimson Center, un groupe de réflexion sur la sécurité basé à Washington, estime que le fait de ne plus recourir aux superpuissances est, en partie, le résultat de la nature changeante du conflit.

Alors que l’ancien modèle d’approvisionnement en matière de défense était structuré autour de notions d’hostilités entre États, M. Al-Sabaileh affirme qu’il a évolué vers des modèles de guerre plus asymétriques, en particulier au Moyen-Orient.

«Le style de conflit au Moyen-Orient n’est pas traditionnel – il s’agit uniquement d’un conflit par procuration», affirme-t-il. «Même l’Iran ne s’intéresse pas au conflit ouvert, mais au conflit par procuration qui lui permet de rester à l’abri d’un conflit ouvert.

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Des combattants du Hezbollah libanais défilent dans le village d’Aaramta, au sud du Liban, le 21 mai 2023, à l’approche de le la commémoration du retrait des troupes israéliennes du Liban. (AFP)

«Mener ces guerres asymétriques n’est pas facile. Daech a incité de nombreuses armées à repenser la manière dont elles interagissent avec ces acteurs non étatiques – en libérant les otages et en combattant dans ces zones restreintes. L’évolution des capacités des acteurs non étatiques et la multiplication des conflits par procuration ont contraint les armées traditionnelles à repenser leurs rôles et leurs ressources.»

Un récent rapport, publié par le Wall Street Journal sur la guerre entre Israël et le Hamas, met en lumière les défis de taille auxquels les pays situés dans des quartiers politiquement conflictuels pourraient être confrontés dans les prochains jours, aux mains de milices hostiles et d’acteurs non étatiques.

«En 2014, le Hamas s’appuyait principalement sur des projectiles de l’ère soviétique, sans système de guidage, datant d’aussi loin que 1969. Dans cette guerre, le Hamas a publié des vidéos de tirs sur les troupes israéliennes avec des munitions larguées depuis des drones, une innovation sur le champ de bataille à la manière de l’Ukraine, endommageant deux chars et plusieurs véhicules militaires», peut-on lire dans le rapport.

«Les forces israéliennes ont également affronté des attaquants équipés de roquettes à fragmentation F7 hautement explosives de fabrication nord-coréenne; de missiles guidés antichars portables Kornet, un modèle développé en Russie, mais souvent copié par l’Iran et de roquettes antichars Al-Yassin produites localement.»

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Cette photo prise le 26 octobre 2023 montre des armements récupérés par les troupes israéliennes dans les zones touchées par les militants du Hamas lors de leur attaque du 7 octobre contre des communautés du sud d’Israël. L’armée israélienne a déclaré que certaines des armes utilisées par le Hamas étaient fabriquées en Iran et en Corée du Nord. (AFP)

L’Inde figure parmi les pays qui se sont empressés d’adapter leur posture de défense à la suite de l’attaque du 7 octobre en Israël.

Ayant elle-même été prise de court par le passé à la suite d’agressions perpétrées par des acteurs non étatiques – notamment l’attaque de Mumbai en 2008 qui a fait plus de 160 morts –, l’Inde met actuellement en place un système de surveillance par drone le long de sa frontière pour parer aux surprises, selon un récent rapport de Bloomberg.

Des discussions sont en cours pour déployer des «pseudo-satellites à haute altitude» alors même que l’armée indienne prévoit de déployer des systèmes de surveillance par intelligence artificielle le long de ses frontières afin de détecter les intrusions et de classer les cibles.

M. Al-Sabaileh ne trouve pas surprenant que de nombreuses armées se sentent menacées. «Ces acteurs non étatiques apparaissent avec une identité inconnue et des capacités supérieures à celles prévues. Cela a été un signal d’alarme pour de nombreux pays», ajoute-t-il.

«Il ne s’agit pas simplement de milices combattantes, mais de groupes bien entraînés et dotés de technologies qu’ils savent utiliser. Ils les mélangent aussi avec des modes traditionnels et non traditionnels. Par exemple, venir en parachute – cela avait déjà été fait contre Israël dans le sud du Liban dans les années 1980, mais c’était une idée régénérée. Ensuite, il y a les drones. Les militaires doivent désormais s’attendre à beaucoup de choses.»

Interrogé sur ce qu’il considère comme le plus grand changement, M. Al-Sabaileh répond que «là où il y avait avant de la dépendance, il y aura de la coopération», avec des pays moins redevables à une seule superpuissance pour leurs besoins de protection et d’armement.

Selon lui, cela se reflète dans la tendance à la diversification des sources d’approvisionnement en armes.

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Cette photo, prise le 28 octobre 2019, montre des bombes aériennes fabriquées aux Émirats arabes unis lors de l’exposition et de la conférence internationale sur la défense à Manama. L’évolution des capacités des acteurs non étatiques et la multiplication des conflits par procuration ont contraint les armées traditionnelles du Moyen-Orient à repenser leurs rôles et leurs ressources. (AFP)

«On remarque qu’il y a moins de dépendance dans les pays arabes du Golfe. Mais on constate également que les gouvernements tentent de diversifier leurs sources d’approvisionnement en armes», indique M. Al-Sabaileh.

«La préoccupation principale des pays du Moyen-Orient est davantage liée à un approvisionnement efficace en armements, ce qui peut signifier acheter moins auprès de fournisseurs américains et davantage auprès de l’Europe, de la Chine ou même de la Russie. Il s’agit de rechercher ce qui est nécessaire à vos besoins particuliers et de faire en sorte que l’offre réponde à la demande – même en essayant de s’approvisionner sur les marchés intérieurs.»

Al-Sabaileh et Roknifard n’accordent peut-être que peu d’importance aux suggestions selon lesquelles les combats entre le Hamas et Israël pourraient s’étendre et englober le monde entier. Mais pour l’Otan, les inquiétudes sont suffisamment fortes pour que Stoltenberg lui-même incite l’industrie de défense à augmenter sa production.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'offensive israélienne contre l'Iran est une menace pour tous, déclare le roi de Jordanie devant le Parlement européen

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  • Vendredi, Israël a déclaré avoir ciblé les installations nucléaires, les usines de missiles balistiques et les commandants militaires de l'Iran au début de ce qu'il a prévenu être une opération prolongée
  • Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré que l'opération militaire contre l'Iran "se poursuivrait pendant autant de jours qu'il le faudra" pour "faire reculer la menace iranienne qui pèse sur la survie même d'Israël"

AMMAN : L'offensive élargie d'Israël contre l'Iran est une menace pour tous, a déclaré mardi le roi de Jordanie Abduallah II devant le Parlement européen à Strasbourg.

"Les attaques contre l'Iran menacent d'une dangereuse escalade dans notre région et au-delà", a-t-il déclaré.  

"Si notre communauté mondiale n'agit pas de manière décisive, nous nous rendons complices de la réécriture de ce que signifie être humain. Si les bulldozers israéliens continuent de démolir illégalement les maisons, les oliviers et les infrastructures palestiniennes, ils détruiront également les rails qui défient les principes moraux", a-t-il ajouté.

Il a réaffirmé la nécessité de créer un État palestinien souverain et l'importance d'accorder aux Palestiniens le droit à la liberté et au statut d'État.

"La sécurité mondiale ne sera pas assurée tant que la communauté internationale n'agira pas pour mettre fin à la guerre de trois ans en Ukraine et au conflit israélo-palestinien, le plus long et le plus destructeur du monde", a déclaré M. Al-Hussein.

Le roi a évoqué l'échec du droit international et de l'intervention à Gaza et a déclaré que ce qui était considéré comme une atrocité il y a 20 mois est désormais devenu une routine.

"L'armement de la famine contre les enfants, le ciblage des travailleurs de la santé, des journalistes et des enfants sont tous devenus normaux après l'échec de la communauté internationale", a-t-il déclaré.

Le leadership de l'Europe sera essentiel pour choisir le bon cours de l'histoire, a déclaré le roi, qui a assuré la Jordanie de son soutien à l'UE.

"Ce conflit doit cesser et la solution est ancrée dans le droit international. Le chemin de la paix a déjà été emprunté, et il peut l'être à nouveau si nous avons le courage de le choisir et la volonté de le parcourir ensemble", a-t-il conclu.

Mardi matin, Israël a demandé à des centaines de milliers de personnes d'évacuer le centre de la capitale iranienne, alors que la campagne aérienne israélienne sur Téhéran semblait s'étendre au cinquième jour d'un conflit qui s'intensifie.

Vendredi, Israël a déclaré avoir ciblé les installations nucléaires, les usines de missiles balistiques et les commandants militaires de l'Iran au début de ce qu'il a prévenu être une opération prolongée visant à empêcher Téhéran de fabriquer une arme atomique.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré que l'opération militaire contre l'Iran "se poursuivrait pendant autant de jours qu'il le faudra" pour "faire reculer la menace iranienne qui pèse sur la survie même d'Israël".

Depuis lors, l'Iran a lancé des attaques de représailles sur Tel-Aviv, certains missiles ayant été interceptés avant l'impact et d'autres ayant frappé des bâtiments en Israël.

Les autorités sanitaires ont indiqué que 1 277 personnes avaient été blessées en Iran. Les Iraniens ont également fait état d'un rationnement du carburant.

Le conflit a également contraint la plupart des pays du Moyen-Orient, dont l'Irak, la Jordanie et le Liban, à fermer leur espace aérien. Des dizaines d'aéroports ont interrompu tous les vols ou réduit considérablement leurs activités, laissant des dizaines de milliers de passagers bloqués et d'autres incapables de fuir le conflit ou de rentrer chez eux.


L'UE estime que la diplomatie est le seul moyen de résoudre le conflit israélo-iranien

La haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, tient une conférence de presse à l'issue d'une vidéoconférence informelle des ministres des Affaires étrangères de l'UE consacrée à la situation au Moyen-Orient, à Bruxelles, le 17 juin 2025. (Photo de Nicolas TUCAT / AFP)
La haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, tient une conférence de presse à l'issue d'une vidéoconférence informelle des ministres des Affaires étrangères de l'UE consacrée à la situation au Moyen-Orient, à Bruxelles, le 17 juin 2025. (Photo de Nicolas TUCAT / AFP)
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  • L'Iran ne doit pas disposer d'une arme nucléaire et la diplomatie est le seul moyen de l'en empêcher », a martelé mardi la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas,
  • « L'Europe est prête à jouer son rôle » dans la recherche d'une solution diplomatique, a-t-elle ajouté.

BRUXELLES : L'Iran ne doit pas disposer d'une arme nucléaire et la diplomatie est le seul moyen de l'en empêcher », a martelé mardi la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, à l'issue d'une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de l'UE.

« Nous sommes tous convenus de la nécessité urgente d'éviter l'escalade. L'Iran ne peut pas avoir de bombe nucléaire et la diplomatie est la solution pour y parvenir », a-t-elle souligné devant la presse, à l'issue de cette réunion qui s'est tenue par visioconférence entre les 27.

« L'Europe est prête à jouer son rôle » dans la recherche d'une solution diplomatique, a-t-elle ajouté, précisant par ailleurs que l'UE avait décidé d'aider les États membres à évacuer leurs ressortissants « s'ils le désirent ».

L'armée israélienne mène depuis vendredi des frappes sans précédent sur l'Iran, avec pour objectif affiché d'empêcher Téhéran d'obtenir la bombe atomique.

En Iran, les frappes israéliennes ont fait au moins 224 morts et plus d'un millier de blessés, selon un bilan officiel établi dimanche. Selon le bureau de Benjamin Netanyahu, les salves de missiles et de drones tirées en représailles par l'Iran ont fait au moins 24 morts en Israël.

Les ministres des Affaires étrangères des 27 doivent se retrouver lundi pour une réunion à Bruxelles. 


Gaza: la Défense civile annonce au moins 50 morts dans des tirs israéliens près d'un centre d'aide

Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a lui indiqué qu'après les tirs "51 martyrs et plus de 200 blessés" étaient arrivés à l'hôpital Nasser de Khan Younès, "dont 20 dans un état critique". (AFP)
Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a lui indiqué qu'après les tirs "51 martyrs et plus de 200 blessés" étaient arrivés à l'hôpital Nasser de Khan Younès, "dont 20 dans un état critique". (AFP)
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  • Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a lui indiqué qu'après les tirs "51 martyrs et plus de 200 blessés" étaient arrivés à l'hôpital Nasser de Khan Younès, "dont 20 dans un état critique"
  • La veille, la Défense civile avait fait état de 20 personnes tuées dans des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire à Rafah (sud)

JERUSALEM: La Défense civile de la bande de Gaza a affirmé mardi que les forces israéliennes avaient tué au moins 50 personnes qui s'étaient rassemblées près d'un centre de distribution d'aide dans le sud du territoire palestinien, révisant à la hausse un précédent bilan.

Le porte-parole de cet organisme de premiers secours, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP qu'au moins 50 personnes avaient été tuées et plus de 200 blessées alors que des milliers de Palestiniens s'étaient rassemblés dans la matinée pour recevoir de l'aide à Khan Younès.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et les informations annoncés par la Défense civile.

"Des drones israéliens ont tiré sur les gens. Quelques minutes plus tard, des chars israéliens ont tiré plusieurs obus (...), ce qui a entraîné un grand nombre de martyrs et de blessés", a encore affirmé M. Bassal, accusé par l'armée israélienne de répandre de fausse information sur sur ses opération à Gaza.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit "examiner" les faits.

Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a lui indiqué qu'après les tirs "51 martyrs et plus de 200 blessés" étaient arrivés à l'hôpital Nasser de Khan Younès, "dont 20 dans un état critique".

La veille, la Défense civile avait fait état de 20 personnes tuées dans des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire à Rafah (sud).

Le territoire palestinien est ravagé par plus de 20 mois de guerre entre Israël et le Hamas, et la situation continue de se détériorer sur le terrain.

Elle a été déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien sur le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité après leur enlèvement ce jour-là.

Le ministère de la Santé de Gaza a déclaré lundi que 5.139 personnes avaient été tuées depuis la reprise des frappes israéliennes sur le territoire le 18 mars, après une courte trêve.

Le bilan total à Gaza depuis le début de la guerre s'élève à 55.432 morts, selon le ministère de la Santé.