PARIS: Le gouvernement du Hamas a suspendu l'évacuation des étrangers et des binationaux vers l'Egypte en raison du refus d'Israël de laisser partir des blessés palestiniens vers des hôpitaux égyptiens, a indiqué samedi à l'AFP un responsable de l'administration des points de passage.
"Aucun détenteur de passeport étranger ne pourra quitter la bande de Gaza avant que les blessés qui doivent être évacués des hôpitaux du nord de la bande de Gaza puissent être transportés vers le terminal de Rafah", point de passage entre le territoire palestinien et l'Egypte, a indiqué le responsable sous couvert d'anonymat.
Une source au sein des services de sécurité égyptiens a confirmé à l'AFP qu'"aucun blessé ou détenteur d'un passeport étranger n'est arrivé au terminal égyptien" de Rafah samedi.
Les traversées ont été suspendues, a ajouté cette source, "après le bombardement d'ambulances qui transportaient des blessés en route vers le terminal égyptien".
Des sources au sein du Hamas ont indiqué qu'Israël avait refusé d'autoriser le départ vers l'Egypte de nombreux blessés dont les noms figuraient sur une liste transmise aux autorités égyptiennes.
Ambulance frappée
Vendredi, l'armée israélienne a confirmé avoir frappé une ambulance devant l'hôpital al-Chifa, le plus grand de Gaza, affirmant qu'elle était "utilisée par une cellule terroriste du Hamas". Ce bombardement a fait 15 morts et 60 blessés, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas.
Le véhicule visé faisait partie d'un convoi d'ambulances qui s'apprêtaient à transporter des blessés vers le terminal de Rafah avec l'Egypte, selon le ministère de la Santé du Hamas.
L’organisation mondiale de la santé (OMS) et l'ONU s'étaient dites "profondément choquées" et "alarmées", rappelant que "les patients, les soignants, les établissements et les ambulances doivent être protégés en tout temps".
L'armée israélienne accuse le Hamas de "mener la guerre depuis les hôpitaux" de la bande de Gaza, ce que le mouvement islamiste dément catégoriquement.
Depuis mercredi, plusieurs centaines d'étrangers et de binationaux ont été évacués de Gaza, pilonnée sans répit par Israël depuis l'attaque menée par le Hamas le 7 octobre sur son sol et qui a fait plus de 1.400 morts, principalement des civils, selon les autorités israéliennes.
Des dizaines de blessés palestiniens ont également pu rejoindre le territoire égyptien où ils ont été hospitalisés dans divers établissements du Sinaï.
Les bombardements israéliens sur Gaza ont fait près de 9.500 morts, essentiellement des civils dont 3.900 enfants, et des milliers de blessés, selon le ministère de la Santé du Hamas.