Liban : Est-il possible de protéger Baalbeck dans un contexte de guerre?

La neige recouvre l'ancienne ville libanaise de Baalbek, dans l'est de la vallée de la Bekaa, le 17 janvier 2019. (Photo de l'AFP)
La neige recouvre l'ancienne ville libanaise de Baalbek, dans l'est de la vallée de la Bekaa, le 17 janvier 2019. (Photo de l'AFP)
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Publié le Mercredi 27 mars 2024

Liban : Est-il possible de protéger Baalbeck dans un contexte de guerre?

  • A l’image du retrait du «Bouclier bleu», très souvent des correspondants palestiniens des médias ôtent leurs insignes de presse en pleine guerre
  • Dans cette décision controversée, se dessine un conflit complexe entre la préservation du patrimoine culturel et les réalités géopolitiques locales

BEYROUTH : Suite à la demande du ministre sortant de la Culture, Mohammad Mortada, de retirer l'emblème du «Bouclier bleu» posé sur la façade de la citadelle historique de Baalbeck, une onde d’inquiétude s’est répandue dans cette ville patrimoniale. 

Signe distinctif établi par la Convention de La Haye pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, le «Bouclier bleu» signifie que le site est protégé et ne devrait pas être ciblé lors des hostilités. 

Dans un contexte de guerre aux portes du Liban, le conflit entre le Hamas et Israël depuis le 7 octobre dernier a ravivé les tensions au Liban-Sud où Hezbollah et armée israélienne échangent des tirs quotidiennement, un fonctionnaire consciencieux a jugé bon de suivre la procédure standard en plaçant la plaque «Bouclier bleu»

Pour justifier son choix de retirer l'emblème, le ministre sortant a déclaré dans un tweet que « les atrocités commises à Gaza ont prouvé qu'un tel «bouclier» ne protège rien . Et d’ajouter: « Ce qui protège le Liban, son peuple et ses biens privés et publics, c'est notre vaillante armée et la résistance », soit le Hezbollah.

A l’image du retrait du «Bouclier bleu», très souvent des correspondants palestiniens des médias ôtent leurs insignes de presse en pleine guerre. Pour cause: Israël commet délibérément des crimes de guerre tous les jours, sans la moindre sanction. Face à un État hébreu qui, dans ses massacres, n'épargne ni femmes, ni enfants, ni hôpitaux, ni journalistes, ni biens culturels, certains jugent inutile de faire confiance aux organisations internationales. 

Dans cette décision controversée, se dessine un conflit complexe entre la préservation du patrimoine culturel et les réalités géopolitiques locales. 

L'acte de Mortada, perçu comme un choix dicté par ses affiliations politiques avec le Hezbollah, soulève des préoccupations quant à la primauté des alliances partisanes sur les responsabilités officielles. En éliminant un symbole international de protection culturelle, Mortada semble privilégier la confiance en la force intérieure plutôt que de respecter les normes établies par le droit international. 

Pourtant, l'argument du ministre selon lequel la véritable protection réside dans «l'armée libanaise et la résistance du Hezbollah» soulève des questions plus larges sur la confiance envers les accords et symboles internationaux en période de conflit. La référence aux «tragédies récentes à Gaza» souligne le scepticisme quant à l'efficacité de ces symboles dans la réalité des conflits au Moyen-Orient. 

D'un autre côté, les experts et archéologues soulignent que le retrait du seul emblème du Bouclier bleu ne compromet pas la protection internationale de Baalbeck, puisque d'autres marqueurs subsistent. 

Cependant, cela soulève des inquiétudes plus profondes sur l'interprétation des accords internationaux et la volonté d'Israël de les respecter. 

La question cruciale qui émerge est de savoir si les symboles et accords internationaux peuvent résister aux forces des dynamiques de pouvoir locales et aux idéologies du voisin du Liban.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.