Le match Marseille-Lyon annulé après l'attaque du bus lyonnais et la blessure de son entraîneur

Le président espagnol de l'OM, Pablo Longoria, s'adresse aux médias après que le bus de l'équipe itinérante de Lyon ait été attaqué avec des pierres avant le match (Photo, AFP).
Le président espagnol de l'OM, Pablo Longoria, s'adresse aux médias après que le bus de l'équipe itinérante de Lyon ait été attaqué avec des pierres avant le match (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 30 octobre 2023

Le match Marseille-Lyon annulé après l'attaque du bus lyonnais et la blessure de son entraîneur

  • Le match entre Marseille et Lyon a été annulé dimanche après les incidents en amont de la rencontre au Stade Vélodrome
  • L'entraîneur italien de Lyon, Fabio Grosso, et son adjoint Raffaele Longo ont été blessés

MARSEILLE: "Des actes inadmissibles": Le match entre Marseille et Lyon a été annulé dimanche après les incidents en amont de la rencontre au Stade Vélodrome, quand des projectiles ont visé le bus de l'équipe de l'OL, blessant l'entraîneur Fabio Grosso, et des bus de supporters lyonnais.

"Avec l'avis de l'OL et le protocole, la décision de ne pas démarrer la rencontre a été actée", a annoncé l'arbitre du match François Letexier, ajoutant que les rapports "ont été transmis aux autorités compétentes qui décideront des suites".

Lors de la réunion de la cellule de crise mise en place après des incidents survenus sur le trajet vers le Vélodrome, "l'Olympique Lyonnais a fait connaître son opposition à prendre part à la rencontre compte tenu des circonstances", a confirmé la Ligue de football professionnel (LFP) dans un communiqué.

"Il appartiendra désormais à la Commission des Compétitions de se prononcer sur le sort de cette rencontre", a-t-elle ajouté sans préciser quand elle se réunirait.

Selon le journal L'Equipe, la LFP devrait seulement fixer la date du match à rejouer et l'OM ne devrait pas écoper de sanction sportive. Les faits s'étant produits à l'extérieur du stade, les responsabilités incombent aux autorités chargés du maintien de l'ordre sur la voie publique.

L'entraîneur italien de Lyon, Fabio Grosso, et son adjoint Raffaele Longo ont été blessés.

Sur des images du diffuseur Prime Video, l'entraîneur été aperçu le visage en sang, puis avec un bandage à la tête en sortant de l'infirmerie située dans les couloirs du Stade Vélodrome.

Une photo circulant sur X (anciennement Twitter) le montre couché sur un brancard avec une plaie au niveau de la paupière gauche, de l'arcade et au-dessus du sourcil.

Le technicien a été victime de nombreux vertiges et souffre de traumatismes multiples, selon une source proche de l'OL.

«Images révoltantes»

Vers 18h45, le bus de l'équipe de l'OL a été caillassé et quatre vitres ont été brisées, selon une source policière.

Par ailleurs, au moins un bus de supporters lyonnais a été attaqué et les vitres ont été abîmées, blessant plusieurs personnes à bord, a indiqué une autre source policière à l'AFP.

Sept personnes ont été interpellées, dont deux pour avoir lancé des objets sur les bus, a précisé la préfecture de police de Marseille.

"Ces images sont révoltantes: voir comme ça le bus caillassé, le visage ensanglanté de Fabio Grosso... Ce sont des actes inadmissibles qui nient les valeurs même du foot et du sport. Je souhaite que l'enquête soit menée très rapidement, que les auteurs soient retrouvés et qu'ils soient sévèrement sanctionnés", a déclaré la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra à l'AFP, en marge d'une cérémonie sportive à Paris.

Selon la ministre, "c'est profondément injuste et il faut que ces agissements, commis en dehors d'un stade et qui gâchent la fête sportive, soient éradiqués avec la plus grande détermination".

Pablo Longoria, le patron de l'OM, a condamné des "circonstances complètement inadmissibles".

Ma première pensée est pour Fabio Grosso, quelqu'un que je respecte et que je connais depuis longtemps. Je suis allé le voir dès mon arrivée au stade, j'ai vu son état", a-t-il dit en zone mixte.

Plainte à venir

Le président de Lyon, John Textor, s'est dit, lui, "déçu et en colère" après ces incidents "choquants". "Il y a eu plus que du verre brisé. Une fois la vitre cassée, d'autres projectiles l'ont touché", a-t-il expliqué, évoquant "des bouteilles de bière".

Dans un communiqué, l'OL a annoncé son intention de "porter plainte ces prochains jours", confirmant que six cars de supporters avaient été pris pour cible.

La préfète de police de Marseille, Frédérique Camilleri, a dénoncé lors d'un point presse "une poignée d'inconscients, d'irresponsables qui ont gâché une fête du sport pour 65.000 personnes", alors que la venue des 600 supporters lyonnais au Vélodrome avait fait l'objet d'une préparation avec les groupes de supporters des deux équipes.

"L'attaque du bus et des joueurs de l'OL est inacceptable. Soutien et rétablissement à leur entraîneur et son adjoint", a poursuivi le maire de Marseille Benoît Payan.

Deux heures après l'heure prévue du coup d'envoi, les supporters lyonnais ont été salués par l'entraîneur, le patron et les joueurs de l'OL alors qu'ils n'avaient toujours pas quitté leur parcage. Ils devraient être évacués sous haute protection policière.

Après un début de saison catastrophique, Lyon était dernier de Ligue 1 avant cette 10e journée, et l'Olympique de Marseille huitième.


Le débat sur « Être français » est organisé par le CESE, comme l'a confié Bayrou

Le Premier ministre français François Bayrou s'adresse à la session plénière du Conseil économique, social et environnemental (CESE) à Paris, le 1er avril 2025. (Photo par Thomas SAMSON / AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou s'adresse à la session plénière du Conseil économique, social et environnemental (CESE) à Paris, le 1er avril 2025. (Photo par Thomas SAMSON / AFP)
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  • François Bayrou avait souhaité lancer des « conventions citoyennes décentralisées » au premier semestre pour débattre de cette question sensible, relative à l'identité nationale et à l'immigration.
  • « Ce débat ne s'adresse pas seulement, comme on le croit parfois, à ceux qui nous rejoignent. Il s'adresse aussi à nos enfants, à ceux qui naissent parmi nous.

PARIS : François Bayrou a annoncé mardi qu'il confierait l'organisation du débat sur « qu'est-ce qu'être français » au Conseil économique, social et environnemental (Cese), dont les instances régionales seront un « point d'appui ».

« Ce débat, je serais heureux que votre Conseil accepte de l'organiser en tenant parti de l'expertise qu'il a acquise grâce aux conventions citoyennes », a affirmé le Premier ministre devant le Cese, où il a décliné les quatre chantiers sur lesquels il entend travailler ces prochaines semaines : l'éducation, la santé, la simplification et la dette.

François Bayrou avait souhaité lancer des « conventions citoyennes décentralisées » au premier semestre pour débattre de cette question sensible, relative à l'identité nationale et à l'immigration.

« Ce débat ne s'adresse pas seulement, comme on le croit parfois, à ceux qui nous rejoignent. Il s'adresse aussi à nos enfants, à ceux qui naissent parmi nous. À quels projets adhèrent-ils lorsqu'ils grandissent ? Et qu'est-ce que nous partageons avec eux de ce projet ? », a développé le chef du gouvernement.

« Ma conviction, c'est qu'il ne s'agit pas d'une simple question d'identité, mais de l'adhésion à un projet national unique fondé sur la devise républicaine Liberté, Égalité, Fraternité. À laquelle je pense qu'il convient d'y ajouter aussi la laïcité, dont je crois qu'elle est au fond un visage essentiel de notre conception particulière de la fraternité », a ajouté François Bayrou.

Le Premier ministre avait lancé l'idée de ce débat au lendemain de l'adoption par les députés d'une proposition de loi portée par la droite visant à durcir les restrictions au droit du sol à Mayotte.

Son ministre de la Justice, Gérald Darmanin, avait estimé à cet égard que « le débat public doit s'ouvrir sur le droit du sol dans notre pays » et qu'il faut sur le sujet une réforme de la Constitution. Une idée à laquelle la ministre de l'Éducation nationale, Elisabeth Borne, s'était montrée défavorable.


France: l'Assemblée s'apprête à légiférer contre le narcotrafic

Les députés français devraient adopter mardi une proposition de loi pour « sortir la France du piège du narcotrafic », après sept jours de vifs débats sur ce texte clé de la politique de sécurité du gouvernement. (Photo AFP)
Les députés français devraient adopter mardi une proposition de loi pour « sortir la France du piège du narcotrafic », après sept jours de vifs débats sur ce texte clé de la politique de sécurité du gouvernement. (Photo AFP)
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  • Le chiffre d'affaires du trafic de drogue est estimé entre 3,5 et 6 milliards d'euros par an en France.
  • Le narcotrafic continue de monter en puissance dans le pays, où les violences liées à ce phénomène ont fait 110 morts et 341 blessés en 2024, selon les chiffres officiels.

PARIS : Les députés français devraient adopter mardi une proposition de loi pour « sortir la France du piège du narcotrafic », après sept jours de vifs débats sur ce texte clé de la politique de sécurité du gouvernement.

Le chiffre d'affaires du trafic de drogue est estimé entre 3,5 et 6 milliards d'euros par an en France.

Le narcotrafic continue de monter en puissance dans le pays, où les violences liées à ce phénomène ont fait 110 morts et 341 blessés en 2024, selon les chiffres officiels.

Si l'ensemble des groupes se sont accordés sur les objectifs face à un fléau qui a largement débordé les métropoles, ils se sont souvent affrontés sur l'impact des mesures envisagées sur les libertés publiques et les droits de la défense, ainsi que sur leur efficacité.

Peu de dispositions font finalement consensus, comme la création d'un parquet national anticriminalité organisée (Pnaco), au cœur du texte, ou la mise en place d'un régime plus attractif pour les « repentis ».

Face aux trafiquants, « nous ne sommes pas dans un combat à armes égales », avait défendu le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, qui, avec son collègue de la Justice Gérald Darmanin, a soutenu ce texte d'origine parlementaire.

Une fois la proposition de loi adoptée, le gouvernement devrait convoquer une commission mixte paritaire permettant aux sénateurs et députés de s'accorder sur une version commune du texte. Son adoption définitive est prévue le 28 avril au Sénat et le 29 à l'Assemblée.

La France insoumise (gauche) a déjà annoncé qu'elle voterait contre, estimant que le texte ne permettrait pas de sortir la France du narcotrafic. C'est ce qu'a déclaré auprès de l'AFP le député LFI Antoine Léaument.

Les autres groupes de gauche devraient chacun décider de leur vote mardi matin.

Introduite à la veille du débat en commission à l'Assemblée, la création d'un nouveau régime de détention pour les gros trafiquants a occupé de longues heures de débats.

Les députés ont par ailleurs rétabli en séance la création du « dossier coffre » ou « procès-verbal distinct », une mesure destinée à protéger les enquêteurs et informateurs, mais jugée par les avocats pénalistes et la gauche attentatoire aux droits de la défense.

Également rétablis en séance, grâce au soutien de l'extrême droite à la coalition gouvernementale et dans un hémicycle souvent très clairsemé : la possibilité de prolonger jusqu'à 120 heures la garde à vue des « mules », qui transportent la drogue, ou celle d'activer à distance des objets connectés pour espionner des suspects à leur insu.


La condamnation de Marine Le Pen « n'est pas une décision politique », affirme le procureur général

La présidente du groupe parlementaire du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, arrive au palais de justice de Paris pour le verdict de son procès pour soupçon de détournement de fonds publics européens, à Paris, le 31 mars 2025. (Photo par Thomas SAMSON / AFP)
La présidente du groupe parlementaire du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, arrive au palais de justice de Paris pour le verdict de son procès pour soupçon de détournement de fonds publics européens, à Paris, le 31 mars 2025. (Photo par Thomas SAMSON / AFP)
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  • « La justice n'est pas politique. Cette décision n'est pas une décision politique, mais judiciaire. Elle a été rendue par trois juges indépendants et impartiaux », a déclaré mardi l'un des deux plus hauts magistrats de France, Rémy Heitz.
  • Cette décision du tribunal de Paris « a été rendue conformément à la loi, en application de textes votés par la représentation nationale », a aussi affirmé le procureur général près la Cour de cassation sur la radio RTL.

PARIS : « La justice n'est pas politique. Cette décision n'est pas une décision politique, mais judiciaire. Elle a été rendue par trois juges indépendants et impartiaux », a déclaré mardi l'un des deux plus hauts magistrats de France, Rémy Heitz, en réaction aux critiques contre la condamnation de la veille de la cheffe de file de l'extrême droite, Marine Le Pen.

Cette décision du tribunal de Paris « a été rendue conformément à la loi, en application de textes votés par la représentation nationale », a aussi affirmé le procureur général près la Cour de cassation sur la radio RTL, qualifiant « d'inadmissibles » les « attaques très personnalisées contre des magistrats et les menaces qui peuvent faire l'objet de poursuites pénales ».

Les termes utilisés par Marine Le Pen la veille sur la chaîne de télévision TF1 sont « totalement excessifs ». « La décision a été rendue au terme d'un procès qui a tout d'un procès équitable, à la suite d'un débat contradictoire qui a duré deux mois et d'une instruction qui a duré des années », a réagi le magistrat.

« L'État de droit a été totalement violé » par « une décision politique », avait estimé Marine Le Pen lundi soir sur TF1.

Cette décision a été rendue conformément à la loi, en application de textes votés par la représentation nationale », a insisté Rémy Heitz. Les juges ont appliqué la loi et les peines prévues par celle-ci.

Le haut magistrat a qualifié « d'inadmissibles » les « attaques très personnalisées contre des magistrats et les menaces qui peuvent faire l'objet de poursuites pénales », se disant « choqué » que la présidente du tribunal qui a rendu la décision soit placée sous protection.

Selon l'AFP, la magistrate bénéficie d'une protection, notamment de rondes autour de son domicile, après avoir reçu des menaces.

« C'est totalement anormal que l'on s'en prenne à un magistrat », a jugé Rémy Heitz, appelant à « dépassionner les choses », à « la mesure et à la sérénité » : « laissons la justice faire son travail en toute indépendance ».

Concernant le procès en appel, il a précisé que la question de savoir s'il pouvait se tenir avant la présidentielle de 2027 relevait de la cour d'appel de Paris. « Techniquement, c'est probablement possible. C'est à examiner, à voir en fonction du calendrier judiciaire », a-t-il déclaré, ajoutant que les dates seraient connues « probablement assez vite ».

Le tribunal a condamné Mme Le Pen pour détournement de fonds publics, ayant établi qu'il y avait bien eu un « système » mis en place entre 2004 et 2016 pour faire faire des « économies » à son parti, le Rassemblement national (RN), en payant avec l'argent du Parlement européen des assistants d'eurodéputés travaillant en réalité pour le RN.