PARIS: Emmanuel Macron affirme, dans un entretien à L'Express diffusé mercredi, son ambition de « réconcilier » les Français, « pas seulement par des mots » mais par « l'action », en s'appuyant sur les « patriotes et européens » qui « sont portés par la volonté d'entreprendre ».
« Je ne m'avoue pas vaincu d'abord parce que dans la position où je suis, je n'en ai pas le droit », déclare le chef de l'Etat dans cet entretien fleuve que l'hebdomadaire a commencé à publier mardi.
Soulignant que « beaucoup de divisions ancrées depuis longtemps » se sont « révélées » depuis le début de son quinquennat, avec le mouvement des « gilets jaunes » en particulier, il affirme que « la réconciliation ne se décrète pas ».
« Mais le combat qui est le mien ne consiste pas à essayer de réconcilier en ayant des mots émollients. Les Français savent que ce ne sont pas seulement des mots qui les réconcilieront, mais l'action », ajoute-t-il.
Il avance pour cela un nouveau slogan: « Nous, Français », qui est « un principe d'action, à la fois une identité narrative, historique, culturelle ».
Dans cet entretien, qui ne comporte aucune annonce de nouvelles mesures, Emmanuel Macron estime que « le camp de la défaite, des corporatistes, des égoïstes a toujours été très fort dans le pays » et que « ceux qui veulent relever le gant, qui croient en la grandeur, n'ont jamais été la majorité ».
Pour lui, « beaucoup d'intellectuels n'ont pas su penser un avenir français » tandis que « l'élite économique s'est mondialisée », « s'est nomadisée » et « est devenue de nulle part ».
« Mais le monde change » et « les patriotes sont de plus en plus nombreux. Patriotes et européens, qui sont portés par la volonté de créer, d'entreprendre, de prendre pour notre pays et notre continent des risques pour bâtir un avenir commun », se félicite-t-il.
Revenant sur les manifestations troublées de ces derniers mois, le chef de l'Etat dénonce « une violence de rue parfois inouïe » car « ont resurgi un mouvement d'extrême droite et plus encore un mouvement d'extrême gauche qui prône une violence anticapitaliste, antipolicière, avec un discours structuré, idéologisé, et qui n'est rien d'autre qu'un discours de destruction des institutions républicaines ». « C'est très grave car la démocratie et la République ne tiennent qu'aussi longtemps qu'il y a dans le débat démocratique la fin de la violence », ajoute-t-il.
Sans citer de noms, Emmanuel Macron se dit « frappé par cette espèce de mélasse intellectuelle qui tout à la fois dénonce toute forme d'autorité, la défense de l'ordre républicain, justifie la violence de rue sans jamais l'interroger et ne vient pas au secours de la défense de la liberté d'expression et de nos principes fondamentaux quand ils sont menacés ».