WASHINGTON: Les candidats républicains à la Maison Blanche ont apporté leur soutien à Israël samedi devant les donateurs et électeurs participant à la réunion de la Coalition juive républicaine (RJC) ce weekend à Las Vegas, en plein conflit à Gaza.
Cet événement annuel, où les prétendants conservateurs au Bureau ovale recherchent traditionnellement des soutiens financiers, revêt une importance particulière pour la communauté juive américaine, traumatisée par l'attaque du Hamas qui a fait 1.400 morts en Israël le 7 octobre.
"Le monde aura les yeux braqués" sur ce rassemblement, avaient prévenu les organisateurs sur les réseaux sociaux.
Une manière de souligner l'attente d'un soutien vocal et sans équivoque à Israël, au moment où la riposte israélienne sur Gaza s'intensifie: les bombardements ont fait plus de 8.000 morts palestiniens, majoritairement des civils, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas.
Les huits principaux candidats à l'investiture républicaine doivent s'exprimer durant le weekend et ceux qui l'ont déjà fait ont apporté leur soutien à Israël. Dont Donald Trump, qui caracole en tête des sondages, et son plus proche rival, le gouverneur de Floride Ron DeSantis.
"Les Etats-Unis sont entièrement avec Israël", a affirmé M. Trump, candidat le plus ovationné de l'événement, parlant d'un "combat entre la civilisation et la barbarie".
"Les Etats-Unis se tiennent aux côtés des Israéliens dans leur mission de s'assurer que le Hamas soit décimé et que toutes ces atrocités soient vengées", a-t-il ajouté, promettant de défense Israël "comme jamais personne ne l'a fait".
Ces dernières semaines, l'ex-président a suscité la polémique en qualifiant le Hezbollah, bête noire d'Israël au Liban et allié islamiste du Hamas, de "très intelligent".
Ses critiques envers le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, à qui il reproche d'avoir "laissé tomber" les Etats-Unis juste avant la frappe d'un drone américain contre le puissant général iranien Ghassem Soleimani en 2020, ont également fait controverse au sein du "Grand Old Party".
"Ce n'est pas le moment d'exprimer des griefs personnels à l'encontre d'un Premier ministre israélien", s'est notamment démarqué M. DeSantis mi-octobre. "C'est le moment de soutenir leur droit à se défendre jusqu'au bout."
Et à la RJC, le principal concurrent de Donald Trump a qualifié l'offensive du Hamas "d'attaque la plus meurtrière contre le peuple juif depuis l'Holocauste".
Enjeu majeur
Les autres rivaux de M. Trump ont également professé un soutien sans faille à Israël.
Plus tôt dans la semaine, l'ex-gouverneure de Caroline du Sud Nikki Haley, seule femme en lice, a promis d'agir contre l'antisémitisme en se focalisant sur les débats provoqués actuellement par le conflit sur les campus universitaires américains.
"Une fois présidente, j'amenderai la définition fédérale officielle de l'antisémitisme pour y inclure la négation du droit d'Israël à exister, et je retirerai aux écoles leur exonération fiscale si elles ne luttent pas contre l'antisémitisme sous toutes ses formes, conformément à la loi fédérale", a-t-elle déclaré.
"Les campus universitaires sont autorisés à s'exprimer librement, mais ils ne sont pas libres de propager la haine qui soutient le terrorisme", a-t-elle estimé.
"Nous avons besoin d'une chimiothérapie culturelle pour lutter contre ce cancer", a lancé lors de la RJC le sénateur et candidat Tim Scott, tandis que M. DeSantis a promis d'annuler les visas des étudiants qui manifestent pour la Palestine.
Mike Johnson, le nouveau président de la Chambre des représentants, a annoncé sa venue à l'événement. "Sa participation souligne son engagement en faveur de la solidarité avec le peuple d'Israël et la communauté juive américaine", se sont félicités les organisateurs sur X (ex-Twitter).
La sécurité autour de la réunion de ce weekend a été renforcée, d'autant plus que les organisateurs s'attendent à accueillir plus de participants que d'habitude.
En plus de leurs discours, les candidats républicains ont participé à des prières et à des hommages aux victimes israéliennes des attaques du Hamas.
Le soutien à Israël est un enjeu majeur pour les deux partis politiques aux Etats-Unis, et un rare thème de politique étrangère capable de faire une différence dans les urnes, en partie grâce au grand nombre d'électeurs juifs.
Il s'agit également d'un enjeu important chez les électeurs chrétiens évangéliques, pour qui l'existence d'un Etat pour les Juifs est une condition préalable essentielle au "second avènement" espéré de Jésus-Christ.