PARIS: Les organisations patronales ont présenté mercredi leurs demandes dans le cadre des négociations sur une nouvelle convention d'assurance chômage, dont une baisse de leurs cotisations à l'Unédic.
"Nous avons demandé une baisse de cotisations pour arriver à (un taux de) moins de 4%", contre 4,05% actuellement, a déclaré à la presse le négociateur du Medef Hubert Mongon, qui s'exprimait aussi au nom des deux autres organisations patronales prenant part à la négociation, la CPME et l'U2P (artisans et professions libérales).
En plus de cette baisse de cotisations, le patronat entend aussi mettre fin à une contribution temporaire de 0,05 point de pourcentage, décidée en 2017, pour financer les besoins du régime de garantie des salaires AGS, en forte hausse avec la remontée des faillites d'entreprises.
Ces deux baisses de cotisations, au total de 0,1 point de pourcentage sur la masse salariale, représenteraient pour l'assurance chômage un manque à gagner de l'ordre 710 millions d'euros en 2023.
Le patronat veut aussi "ajuster le dispositif de bonus malus" sur les cotisations, instauré pour pénaliser les entreprises qui utilisent plus de contrats courts que la moyenne au sein d'une même branche, selon un document présenté aux organisations syndicales.
Pour Hubert Mongon, ce dispositif "n'est pas compréhensible par les acteurs économiques".
Baisses de droits pour les chômeurs
Mais le gouvernement a prévenu dans sa lettre de cadrage envoyée le 1er août aux partenaires sociaux qu'il n'accepterait pas de le remettre en cause, pas plus que de la contracyclicité qui réduit l'indemnisation des chômeurs quand le taux de chômage est bas.
Les organisations syndicales ont jugé le document présenté par la partie patronale déséquilibré.
La CFDT considère qu'actuellement, "il y a des excédents qui doivent servir à améliorer les droits" des chômeurs, a expliqué son négociateur, Olivier Guivarch.
"Tout ce qui est proposé correspond à des baisses de droits" et "il n'y a pas de volet recettes" pour l'assurance chômage, a critiqué de son côté Eric Courpotin, le négociateur de la CFTC.
Parmi les mesures qui conduiraient à des baisses de droits pour les chômeurs, le patronat souhaiterait décaler les bornes d'âge pour les durées d'indemnisation plus longues des chômeurs les plus âgés, "en cohérence avec la réforme des retraites".
Des réunions bilatérales entre le Medef et chacune des cinq organisations syndicales (CFDT, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC) sont prévues avant les deux dernières séances de négociation les 9 et 10 novembre prochain.