GENEVE : Une partie des produits alimentaires acheminés dans la bande de Gaza, comme le riz et les lentilles, n'est pas utilisable faute d'eau pour les faire cuire, a déploré mardi l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), appelant à une plus grande coordination entre humanitaires.
L'aide internationale a commencé à arriver au compte-gouttes depuis samedi via l'Egypte mais en quantité très insuffisante, selon l'ONU, dans ce petit territoire pauvre bombardé par Israël à la suite de l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre.
Au cours d'un point presse régulier des Nations unies, une porte-parole de l'UNRWA, Tamara Alrifai, qui s'exprimait d'Amman en visioconférence, a salué l'élan de générosité en Egypte et ailleurs dans le monde pour venir en aide aux Palestiniens. Toutefois, a-t-elle souligné, "nous ne recevons pas vraiment les produits les plus nécessaires pour Gaza ou les plus pertinents".
Par exemple, a expliqué Mme Alrifai, dans l'un des convois de ces derniers jours, "nous avons reçu des boîtes de riz et de lentilles (...) mais pour faire cuire des lentilles et du riz, il faut de l'eau et du gaz".
"Par conséquent, ce type de produits (...) n'est pas très utilisable à l'heure actuelle, compte tenu de la situation à Gaza", a-t-elle dit.
Pour éviter que de telles situations ne se répètent, la porte-parole a appelé l'ensemble des organisations humanitaires présentes dans la région à s'"améliorer" en constituant "des listes très claires de ce qui est le plus nécessaire" dans la bande de Gaza.
Elle a expliqué que ses 2,4 millions d'habitants allaient avoir grandement besoin de matelas et de couvertures à mesure que l'hiver approche, des centaines de milliers de palestiniens ayant trouvé refuge dans les bâtiments de l'UNRWA.
Du carburant à des fins humanitaires
Soumis à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007, ce territoire palestinien est placé depuis le 9 octobre en état de "siège complet" par Israël qui y a coupé l'eau, l'électricité et l'approvisionnement en nourriture.
"Avant le conflit, environ 500 camions entraient chaque jour dans la bande de Gaza en provenance d'Israël et de Rafah", à la frontière égyptienne, a relevé Mme Alrifai, alors que depuis samedi, seuls quelques dizaines de camions sont passés d'Egypte à la bande de Gaza.
L'ONU appelle en outre Israël à autoriser l'entrée de carburant dans la bande de Gaza dans le cadre de l'aide humanitaire pour faire notamment fonctionner les générateurs des hôpitaux.
"Jusqu'à présent, le carburant n'a pas été autorisé à entrer" dans ce territoire, a affirmé la porte-parole de l'UNRWA.
Mme Alrifai a expliqué qu'en temps ordinaire lorsque cette agence reçoit du carburant, elle l'achemine elle-même aux hôpitaux ou à l'Unicef, afin de s'assurer qu'il soit utilisé à des "fins humanitaires". "Nous sommes tenus de signaler tout mauvais usage" de ce carburant, a-t-elle insisté.
Plus de 1 400 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans la bande de Gaza par les hommes du Hamas depuis le 7 octobre, selon les autorités israéliennes.Environ 5 800 Palestiniens ont péri dans les bombardements incessants effectués en représailles par l’armée israélienne, selon le ministère de la Santé contrôlé par le Hamas.