L'Azerbaïdjan mène des exercices militaires avec la Turquie près de l'Arménie

Une vue à travers la fenêtre d'une voiture montre un poste de contrôle des forces de l'ordre azerbaïdjanaises dans la ville de Stepanakert, connue sous le nom de Khankendi par l'Azerbaïdjan, après une opération militaire menée par les forces armées azerbaïdjanaises le 2 octobre 2023. (Reuters)
Une vue à travers la fenêtre d'une voiture montre un poste de contrôle des forces de l'ordre azerbaïdjanaises dans la ville de Stepanakert, connue sous le nom de Khankendi par l'Azerbaïdjan, après une opération militaire menée par les forces armées azerbaïdjanaises le 2 octobre 2023. (Reuters)
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Publié le Mardi 24 octobre 2023

L'Azerbaïdjan mène des exercices militaires avec la Turquie près de l'Arménie

  • Les manoeuvres militaires sont organisées à Bakou, dans l'enclave azerbaïdjanaise du Nakhitchevan, frontalière de l'Arménie et de l'Iran, ainsi que dans des «territoires libérés»
  • Leur but est d'assurer la cohérence en combat, d'améliorer le commandement ainsi que le professionnalisme des troupes, d'après l'Azerbaïdjan

BAKOU : Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a annoncé lundi le début d'exercices militaires avec la Turquie près de l'Arménie, dans un contexte de tensions entre Bakou et Erevan après la reconquête azerbaïdjanaise de la région du Haut-Karabakh.

Parallèlement, les chefs des diplomaties arménienne, azerbaïdjanaise, russe, turque et iranienne ont rendez-vous à Téhéran pour une réunion censée aider à apaiser les relations entre les deux pays du Caucase.

Selon le ministère azerbaïdjanais, les manoeuvres militaires sont organisées à Bakou, dans l'enclave azerbaïdjanaise du Nakhitchevan, frontalière de l'Arménie et de l'Iran, ainsi que dans des "territoires libérés", dont la localisation n'a pas été précisée et qui pourraient désigner le Karabakh ou des districts azerbaïdjanais mitoyens.

Ces exercices mobiliseront jusqu'à 3 000 soldats des deux pays, des dizaines de véhicules blindés, de l'artillerie et une vingtaine d'aéronefs, a précisé le ministère.

Leur but est "d'assurer la cohérence en combat", "d'améliorer le commandement" ainsi que le "professionnalisme des troupes", d'après l'Azerbaïdjan.

Les soldats s'exerceront à l'usage de l'artillerie et de l'aviation, à la construction de pontons et à des parachutages en territoire ennemi, a encore ajouté le ministère.

Après l'annonce de ces exercices, la France s'est dite "extrêmement vigilante" face aux potentielles menaces pour l'intégrité territoriale de l'Arménie.

L'Iran et la Russie dénoncent l'interventionnisme de l'UE et des Etats-Unis

L'Iran et la Russie ont dénoncé lundi l'interventionnisme européen et américain dans les tensions entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, au plus haut depuis la reconquête par Bakou de la région du Haut-Karabakh.

"Les problèmes de la région ne peuvent être réglés par l'intervention de forces étrangères", a déclaré le président iranien Ebrahim Raïssi, ont dit ses services.

"La présence d'étrangers dans la région non seulement ne résout pas les problèmes mais complique la situation", a renchéri son ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian.

Réunion à Téhéran

L'Azerbaïdjan et l'Arménie se vouent une haine tenace, et les tensions ont connu un regain avec la reconquête militaire éclair du Karabakh par l'Azerbaïdjan fin septembre, alors que la région était depuis une trentaine d'années sous le contrôle de séparatistes arméniens.

La quasi-totalité de la population --plus de 100 000 personnes sur les 120 000 officiellement recensés-- a fui en Arménie.

Avant cela, l'Azerbaïdjan et l'Arménie s'étaient opposés lors de deux guerres pour le contrôle de cet enclave montagneuse, l'une dans les années 1990 à la dislocation de l'URSS, l'autre à l'automne 2020, remportée par Bakou.

Erevan craint désormais que son voisin, plus riche, mieux armé et soutenu par la Turquie, cherche à pousser son avantage. L'Arménie a notamment peur que l'Azerbaïdjan soit tenté de relier par la force l'enclave du Nakhitchevan à son territoire en attaquant le sud arménien.

Divers formats de pourparlers existent entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, mais jusqu'ici aucun accord n'a été trouvé entre les deux pays.

Les chefs des diplomaties arménienne, azerbaïdjanaise, russe, turque et iranienne doivent d'ailleurs se réunir lundi à Téhéran.

Ils ont prévu d'évoquer les "pourparlers de paix" entre Erevan et Bakou, selon l'agence iranienne Irna.

Ce format de réunion a pour objectif de "régler les problèmes de la région (...) sans l'interférence de pays extra-régionaux et occidentaux", d'après l'agence.

La Turquie, soutien de l'Azerbaïdjan, et la Russie, vu comme l'allié de l'Arménie, jouent un rôle majeur dans la région.

Mais la récente offensive au Haut-Karabakh a rebattu les cartes. Erevan a accusé Moscou de l'avoir abandonné en n'arrêtant pas les forces azerbaïdjanaises, ce que la Russie nie.

A la recherche de protection, l'Arménie semble donc prête à se tourner davantage vers l'Occident.

Le pays a par exemple ratifié mi-octobre son adhésion à la Cour pénale internationale (CPI), ce qu'elle espère être un bouclier supplémentaire contre les potentielles ambitions de l'Azerbaïdjan.

Un geste vu d'un très mauvais oeil par Moscou, la CPI ayant émis au printemps un mandat d'arrêt contre le président Vladimir Poutine pour la "déportation" d'enfants ukrainiens vers la Russie, ce que Moscou nie inlassablement.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.