L'UE veut accélerer les renvois d'étrangers dangereux en séjour irrégulier

La commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, a estimé que cette situation devait être «un appel à l'action» pour faire avancer cette législation européenne. (AFP)
La commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, a estimé que cette situation devait être «un appel à l'action» pour faire avancer cette législation européenne. (AFP)
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Publié le Vendredi 20 octobre 2023

L'UE veut accélerer les renvois d'étrangers dangereux en séjour irrégulier

  • Le faible taux de retours par rapport aux ordres de quitter le territoire est un sujet récurrent de discussions dans l'UE
  • «Une personne qui représente une menace à la sécurité d'un Etat membre est aussi une menace à la sécurité d'un autre Etat membre», a déclaré la commissaire européenne aux Affaires intérieures

LUXEMBOURG: Les ministres européens de l'Intérieur ont exprimé jeudi à Luxembourg leur volonté d'accélérer les renvois d'étrangers en situation irrégulière jugés dangereux, après des attentats en France et en Belgique commis par des individus radicalisés.

"Une personne qui représente une menace à la sécurité d'un Etat membre est aussi une menace à la sécurité d'un autre Etat membre. C'est pourquoi ce devrait être obligatoire de renvoyer immédiatement ces personnes", a déclaré la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson.

Une proposition présentée en 2018 pour réviser l'actuelle "directive retour", interdit aux Etats membres d'accorder un délai pour un retour volontaire à des ressortissants de pays tiers en situation irrégulière qui représentent une menace à la sécurité publique.

"Cela doit être une obligation pour nous tous de faire cela d'une façon efficace", a estimé le ministre suédois Gunnar Strömmer. Deux supporters suédois ont été tués et un autre blessé lundi soir à Bruxelles par un Tunisien radicalisé qui faisait l'objet d'un ordre de quitter le territoire belge.

Ylva Johansson a estimé que cette situation devait être "un appel à l'action" pour faire avancer cette législation européenne.

La directive est toutefois bloquée au Parlement européen. "Nous attendons du Parlement européen qu'il adopte sa position commune (...) c'est le moment de le faire", a exhorté le vice-président de la Commission, Margaritis Schinas.

La secrétaire d'Etat belge à l'asile et la migration, Nicole de Moor, a aussi appelé à "une approche européenne plus forte pour arriver à une politique de retours plus forte", et souligné la nécessité de faire aboutir les négociations sur le pacte européen sur la migration et l'asile.

Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin a insisté sur l'importance de cette réforme migratoire européenne "pour maîtriser nos frontières, enregistrer les personnes et faire des entretiens de sécurité qui sont préalables à toute étude de demande d'asile".

Le faible taux de retours par rapport aux ordres de quitter le territoire (moins d'un tiers au niveau européen ces dernières années) est un sujet récurrent de discussions dans l'UE.

Ce taux s'expliquant en partie par un manque de coopération des pays d'origine pour reprendre leurs ressortissants, l'UE s'est dotée de leviers d'action, permettant de conditionner l'octroi de visas ou l'aide au développement à la bonne coopération des pays d'origine en matière de réadmissions.

L'UE veut aussi multiplier les partenariats avec ces pays tiers, comme celui signé avec la Tunisie en juillet dans lequel ce pays s'engage à reprendre ses ressortissants qui se trouvent en situation irrégulière en Europe, dans le cadre d'une coopération plus large touchant à différents domaines.

Rendant compte aux ministres des résultats de ce partenariat sur le volet migratoire, Ylva Johansson a indiqué avoir constaté une "bonne coopération depuis un mois" de la part de la Tunisie.

Elle a précisé que les départs de migrants depuis les côtes tunisiennes vers l'Italie avaient baissé de 80% dans cette période, et que les autorités tunisiennes avaient arrêté des passeurs.

Ce partenariat UE-Tunisie est l'objet de controverses, liées notamment à des inquiétudes sur les atteintes aux droits des migrants dans ce pays.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.