La culture mise sur pause après le séisme au Maroc

Une dizaine d’autres grands rendez-vous ont été annulés ou reprogrammés: le Festival Tanjazz (photo), L’Boulevard, le Festival international du film de femmes de Salé ou encore le célèbre Festival des musiques sacrées du monde de Fès. (Photo fournie).
Une dizaine d’autres grands rendez-vous ont été annulés ou reprogrammés: le Festival Tanjazz (photo), L’Boulevard, le Festival international du film de femmes de Salé ou encore le célèbre Festival des musiques sacrées du monde de Fès. (Photo fournie).
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Publié le Jeudi 19 octobre 2023

La culture mise sur pause après le séisme au Maroc

  • De nombreux acteurs du secteur ont mis leur activité en pause après le séisme de magnitude 7, qui a fait près de trois mille morts
  • Au Maroc, une dizaine d’autres grands rendez-vous culturels ont été annulés ou reprogrammés

CASABLANCA: Depuis plusieurs semaines, le monde de la culture tourne au ralenti au Maroc. De nombreux acteurs du secteur ont mis leur activité en pause après le séisme qui a fait près de trois mille morts. En soutien aux victimes, plusieurs événements culturels ont été annulés ou reportés, à l’instar des grands festivals prévus en septembre et octobre.

Le Moga Festival annulée

Initialement programmé au début d’octobre, le Moga Festival est l’un des événements phares de la ville d’Essaouira. Le rendez-vous des fans de musique électro et techno annonçait une programmation exceptionnelle, avec des DJ et artistes de renom comme Oceanvs Orientalis, Prins Thomas ou Quest. Comme en 2022, des milliers de festivaliers étaient attendus, mais cette édition a été annulée.

Selon les organisateurs, c’est une «décision lourde de conséquences à tous les niveaux». Matthieu Corosine, cofondateur du festival, explique avoir «consulté l’ensemble des acteurs […] pour prendre cette décision, qui a été unanime». Les organisateurs, qui ont tenu à adresser «leur soutien et leurs condoléances aux victimes de ce terrible séisme», ont été contraints de jeter aux oubliettes plusieurs mois de préparation.

«Devoir tout arrêter de manière aussi brutale a été compliqué; c’était un véritable crève-cœur. Pour autant, nous gardons à l’esprit que le drame vécu par les victimes du séisme est bien pire, sans commune mesure avec les difficultés que nous avons pu rencontrer.»

«Au Maroc, la tradition est de respecter quarante jours de deuil après un décès. Il se trouve que le festival aurait dû avoir lieu trente jours après le séisme. Nous ne nous sentions pas en mesure de proposer une expérience festive dans ces conditions. En outre, les enjeux financiers étant énormes, une édition en demi-teinte en termes de remplissage aurait eu pour conséquence de mettre en péril le festival sur le long terme, avec le risque que nous ne puissions plus revenir», précise Matthieu Corosine à Arab News en français.

Les organisateurs ont proposé de rembourser les billets, de faire don de la valeur de leur «ticket au fond spécial créé pour les victimes» ou de «soutenir le festival en reportant son ticket».

Malgré «le soutien sans faille» de la ville d’Essaouira et des partenaires de l’événement, aucune solution n’a été trouvée pour reporter le festival. Les organisateurs ont proposé de rembourser les billets, de faire don de la valeur de leur «ticket au fond spécial créé pour les victimes» ou de «soutenir le festival en reportant son ticket».

Mathieu Corosine et son équipe ont également lancé le hashtag #togetherinessaouira et ils ont appelé leur «communauté à maintenir les réservations d'hôtels, de voitures ou d’avion pour soutenir le tourisme» dans la ville marocaine.

Report des festivals

Une dizaine d’autres grands rendez-vous ont été annulés ou reprogrammés: le Festival Tanjazz, L’Boulevard, le Festival international du film de femmes de Salé ou encore le célèbre Festival des musiques sacrées du monde de Fès. Ce dernier, prévu du 15 au 23 septembre et qui réunit chaque année des dizaines de milliers de festivaliers, n’a pas eu lieu cette année. Dans un communiqué publié sur le site officiel, les organisateurs ont exprimé leurs «plus sincères condoléances aux familles des victimes» et ont annoncé «le report à une date ultérieure».

Depuis quelques jours, la vie culturelle reprend progressivement son cours dans le Royaume. D’ailleurs, au Maroc et au-delà de ses frontières, de nombreux artistes se sont réunis sur scène afin de récolter des fonds au profit des victimes du séisme. Ainsi, l’humoriste marocain Gad Elmaleh, accompagné d’autres artistes – dont l’acteur Booder et le rappeur ElGrande Toto – a collecté pas moins de 435 000 euros grâce à un spectacle inédit à Paris.

Non loin de là, en banlieue parisienne, un «gala caritatif pour le Maroc» était organisé par Diaspo, l’association de l’humoriste Yassine Belattar. Une dizaine d’artistes ont fait le déplacement de France et du continent africain, comme Djamil le Shlag, Younes Depardieu, Ahmed Soultan ou encore Tahar Lazrak, alias «Oualas».

«Yassine nous a appelés pour cet événement. L’ensemble des fonds est destiné aux victimes du séisme, et bien sûr on a dit oui sans réfléchir», raconte Tahar Lazrak. Selon l’humoriste, le public a massivement répondu présent lors de cette soirée qui mêlait culture et solidarité.

«C’était aux Mureaux et c’est quand même loin de Paris. J’ai été surpris de voir autant de personnes faire le déplacement. Le public a répondu présent pour le Maroc et pour aider les personnes touchées par le séisme, j’ai trouvé cela magnifique. C’est vraiment la preuve que les Marocains sont solidaires entre eux, même au-delà de nos frontières.»


Le 11e festival du film saoudien s'ouvre sur une nuit de cinéma, de culture et de stars

Le tapis rouge a été déroulé pour la 11e édition du festival du film saoudien jeudi. (Fourni)
Le tapis rouge a été déroulé pour la 11e édition du festival du film saoudien jeudi. (Fourni)
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  • Le tapis rouge a été déroulé jeudi pour la 11e édition du Festival du film saoudien, qui a confirmé son rôle de pierre angulaire de la culture cinématographique en plein essor du Royaume
  • L'événement était organisé par l'Association du cinéma en partenariat stratégique avec Ithra - une initiative d'Aramco - et bénéficiait du soutien de la Commission saoudienne du cinéma du ministère de la culture

DHAHRAN : Le tapis rouge a été déroulé jeudi pour la 11e édition du Festival du film saoudien, qui a confirmé son rôle de pierre angulaire de la culture cinématographique en plein essor du Royaume.

Animée par le dynamique duo d'acteurs saoudiens Aixa Kay et Khaled Saqer, la célébration au Centre du roi Abdulaziz pour la culture mondiale (Ithra) à Dhahran débordait de glamour et de drame.

Le chanteur d'opéra saoudien Mohammed Khayran Al-Zahrani et la célèbre soprano française Fabienne Conrad ont donné la sérénade à la foule, tandis qu'un orchestre jouait un pot-pourri d'interprétations classiques de musiques de films populaires sous la direction du maestro Gevorg Sargsyan.

L'événement était organisé par l'Association du cinéma en partenariat stratégique avec Ithra - une initiative d'Aramco - et bénéficiait du soutien de la Commission saoudienne du cinéma du ministère de la culture.

Le festival de cette année, dont le thème est "Le cinéma de l'identité", se penche sur le pouvoir de la narration pour refléter et façonner les récits culturels, personnels et collectifs.

Lors de l'ouverture, la présidente de l'Association du cinéma, Hana Al-Omair, a souligné l'importance du thème.

"Nous présentons l'édition de cette année à un moment où la production cinématographique saoudienne connaît une croissance notable. Les films saoudiens ne sont plus de rares apparitions ; ils se disputent désormais les places de choix dans les cinémas arabes. Cela témoigne d'un élan artistique qui mérite que l'on s'y arrête et que l'on y réfléchisse", a-t-elle déclaré.

Elle a également mis l'accent sur l'intérêt particulier du festival.

"En plus des activités habituelles du festival, nous mettons en lumière l'expérience du cinéma japonais, qui a eu un impact profond sur le cinéma mondial, grâce à ses écoles artistiques, à sa riche expérience et à son histoire globale", a-t-elle déclaré.

Lors de la soirée d'ouverture, les visiteurs ont pu assister à la première de "Siwar" d'Osama Al-Khuraiji.

Le programme, qui se poursuit jusqu'au 23 avril, est rempli d'événements, notamment un flot continu de stars, des projections de films, des séminaires, des ateliers, des classes de maître et la très convoitée Palme d'or.

Depuis sa création en 2008, le festival du film saoudien est devenu l'événement cinématographique le plus ancien du Royaume.

Cette année, 36 des 68 projections sont des films saoudiens et du Golfe, dont huit longs métrages narratifs, 21 courts métrages et sept documentaires. Certaines parties des débats, ainsi que d'autres événements du festival, sont retransmis en direct.

Pour plus d'informations sur l'achat de billets, visitez le site web d'Ithra.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Jassim Al Dhamin, un artiste saoudien aux multiples talents

Jassim Al Dhamin, la Semaine artistique de Riyad (Photo loai  Elkelawy)
Jassim Al Dhamin, la Semaine artistique de Riyad (Photo loai Elkelawy)
Jassim Al Dhamin, la Semaine artistique de Riyad (Photo loai  Elkelawy)
Jassim Al Dhamin, la Semaine artistique de Riyad (Photo loai Elkelawy)
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  • Jassim Al Dhamin a révélé à Arab News : « J’ai commencé à peindre à un jeune âge, influencé par son environnement culturel riche. C'est une passion qui a évolué au fil des années, se transformant en une véritable vocation.
  • il a expliqué : « Cette figure représente à la fois l'individu et la collectivité, soulignant l'importance des liens humains dans le contexte moderne.

RIYAD : Dans le paysage dynamique de l'art contemporain, la peinture continue de revêtir une importance cruciale, servant de miroir aux préoccupations sociétales et aux émotions humaines. Les artistes contemporains explorent des techniques variées et des styles divers, souvent en réponse aux défis et aux transformations de notre époque. La peinture, avec sa capacité à capturer des instants, des sentiments et des récits, s'affirme comme un moyen d'expression puissant, transcendant les frontières culturelles.

Dans ce contexte, Arab News a eu l'opportunité de rencontrer, Jassim Al Dhamin un artiste saoudien qui a récemment participé à la Semaine artistique de Riyad. Cet événement phare en Arabie Saoudite vise à promouvoir la créativité et l'expression artistique dans la région.

Jassim Al Dhamin a révélé à Arab News : « J’ai commencé à peindre à un jeune âge, influencé par son environnement culturel riche. C'est une passion qui a évolué au fil des années, se transformant en une véritable vocation.

Lors de l’exposition de ses dernières créations, nous avons noté la présence récurrente des formes humaines allongées exagérément aux couleurs claires. À cet effet, il a expliqué : « Cette figure représente à la fois l'individu et la collectivité, soulignant l'importance des liens humains dans le contexte moderne.

Pour moi, les couleurs comme étant intuitive, je cherche à transmettre des émotions et des ambiances apaisantes à travers mes choix chromatiques. Chaque œuvre d'art peut être perçue en fonction de nos propres expériences, de sorte que les œuvres perturbent le temps et se placent devant une scène visuelle pour nous raconter quelque chose que nous avons déjà vécu, ce qui nous aide à comprendre à nouveau le symbole, l'image et tout ce qui se trouve entre les deux. » 

En évoquant son parcours artistique, Jassim a révélé à Arab News : « J'ai été influencé par de nombreuses expériences importantes dans le domaine de l'art visuel, qui est un processus important dans la construction d'une identité visuelle. Mais ce qui importe le plus, c'est que c'est ma personnalité elle-même qui m'inspire pour comprendre mon moi le plus profond et me permettre de le découvrir dans des dimensions philosophiques.

Jassim Al Dhamin, la Semaine artistique de Riyad (Photo loai  Elkelawy)
Jassim Al Dhamin, la Semaine artistique de Riyad (Photo loai  Elkelawy)

Jassim s’est distingué lors de cette exposition par la présentation d’un tableau intitulé « Drive Thru », un tableau qui a attiré l’attention de tous. À cet effet il confie : « À travers ce tableau, je souhaite dire que nous vivons dans un système global si rapide dans tous les domaines de la vie, que même la tasse de café, associée à la dégustation lente et à la contemplation du moment présent, est devenue partie intégrante d'un système accéléré, grâce notamment aux stations-service et aux tasses à usage unique. Ainsi, nous continuons à concevoir notre mode de vie dans un système accéléré qui n'aide pas l'individu à se calmer, à méditer et à profiter de la vie à un rythme tranquille. «  

D’ailleurs, plusieurs figures emblématiques ont marqué mon parcours, tant saoudiennes qu'internationales. Ces influences m’ont aidé à forger mon propre style et à explorer de nouvelles techniques. Et je dois reconnaitre que l'artiste Marwan Kassab Bashi a joué un rôle important de ce côté.

Je m'entraîne simplement à peindre ; les projets sont comme des plans qui passent et repassent comme le vent. Le plus important est de continuer à dessiner. »  

Jassim Al Dhamin, la Semaine artistique de Riyad (Photo loai  Elkelawy)
Jassim Al Dhamin, la Semaine artistique de Riyad (Photo loai  Elkelawy)

Jassim affirmé que la Semaine artistique de Riyad joue un rôle crucial dans la mise en lumière des talents locaux et internationaux. Cet événement crée un espace de dialogue et d'échange entre les artistes, favorisant ainsi une meilleure compréhension de la diversité culturelle.

La volonté d'explorer de nouvelles formes d'expression et de créer des connexions humaines à travers l'art témoigne d'une société en pleine mutation, où la créativité est célébrée comme un moteur de transformation. Alors que le secteur culturel continue de s'épanouir, il est clair que l'art, sous toutes ses formes, jouera un rôle essentiel dans la narration de l'identité saoudienne et dans la promotion d'une culture ouverte et inclusive. 


La saison 2 de « Andor », la série dérivée de « Star Wars », se dévoile

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  • Les stars et le directeur de la série discutent des derniers épisodes de la série acclamée

DUBAI : Alors que « Andor » revient cette semaine sur Disney+ pour sa deuxième et dernière saison, la célèbre série dérivée de « Star Wars » se rapproche des événements de « Rogue One » de 2016, dans laquelle l'espion rebelle Cassian Andor donne sa vie pour une mission qui déclenche les événements du film de 1977 qui a tout déclenché : « Star Wars : Un nouvel espoir ».

Pour Diego Luna, qui reprend son rôle de héros rebelle, cette inévitabilité renforce les enjeux émotionnels.

« Au fur et à mesure que les événements se rapprochaient de « Rogue One », chaque moment devenait significatif et complexe, parce que vous savez que ce final fatal très dramatique est à venir », explique Luna à Arab News. 

« Par conséquent, chaque moment, chaque chance que ces personnages ont de respirer, est comme un rappel de la fin qui approche. Du moins, de mon point de vue, je me disais toujours : "Oh mon Dieu, le pauvre, il ne sait pas ce qui l'attend" », a-t-elle ajouté. 

« Savoir où l'on va finir est la chose la plus libératrice qui soit. Cela libère tout le reste », a lancé le showrunner, Tony Gilroy.

La nouvelle saison mettra également un terme à l'histoire d'autres personnages de la vie d' Andor, dont certains n'apparaissent pas dans "Rogue One", notamment Bix Caleen d'Adria Arjona et Luthen Rael, le révolutionnaire machiavélique de Stellan Skarsgard.

« J'ai eu beaucoup de chance cette saison ; j'ai pu creuser un peu plus que dans la première saison », a indiqué Adria Arjona. « Bix traverse tellement d'épreuves cette saison, tellement de guérison et tellement de chagrin d'amour. Chaque scène est un défi. Il n'y a pas une seule scène de cette série dont on puisse dire qu'elle a été facile. On ne baisse jamais la garde quand on reçoit un matériau aussi intéressant. C'est comme un cadeau et je n'ai pas pris un seul moment à la légère », a-t-elle affirmé. 

"Andor" retrace la transformation du personnage principal, qui passe du statut de personne désintéressée et cynique à celui de héros rebelle en route vers un destin épique. La première saison, qui a débuté en 2022, s'est déroulée cinq ans avant "Rogue One" et a couvert la première année de ce voyage. Les 12 épisodes de la dernière saison sont divisés en quatre "chapitres" égaux, chacun nous faisant avancer d'un an.

"Il y a 25 à 30 personnages réguliers", explique Gilroy. "Les questions qui se posent sont les suivantes : Qui vit ? Qui meurt ? Qui triomphe ? Qui échoue ? Qui trahit qui ?" s’est-il interrogé. 

Interrogée par Arab News, la star britannique Ben Mendelsohn, qui reprend son rôle de l'officier impérial menaçant Orson Krennic, a déclaré: "J'espère que le public en retirera l'expérience d'avoir vu deux camps entrer en guerre. Et j'espère que, quelque part au fond d'eux-mêmes, ils pourront penser que ces deux camps se battent pour ce qu'ils pensent être une bonne idée, et qu'ils se demanderont : "Lequel je préfère ?""

Si « Andor » s'inspire fortement de l'histoire du monde réel, Luna insiste sur le fait qu'elle n'est pas conçue pour refléter la politique mondiale actuelle.

« Il s'agit d'une histoire de révolution, d'une communauté qui se salit les mains et se rassemble. C'est une source d'inspiration, oui, et ce sera toujours le cas, car, tout au long de l'histoire, le changement a toujours été nécessaire. Cependant, nous ne pensions pas à aujourd'hui. Nous voulions être honnêtes en racontant cette histoire dans le cadre de "Star Wars" », a-t-elle insisté. 

« Fondamentalement, l’écriture de Tony Gilroy est le reflet de son vécu et du monde qui l’a façonné. Tout y est : des références à des événements survenus il y a dix ans, cinquante ans, à l’histoire collective qui éclaire notre identité et notre place dans le monde. Et cela restera toujours d’actualité, pas seulement aujourd’hui. Il est fort probable que dans cinquante ans, quelqu’un regarde Andor et se demande si cela parle de notre époque », a-t-elle conclu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com