LYON: Les élus de l'association Ville & Banlieue ont critiqué mercredi, dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron, les "atermoiements" de l'exécutif et les reports successifs du très attendu Comité interministériel des villes.
"Nous n'en pouvons plus des atermoiements et des reports. La concertation dure depuis plus d'un an. Nous avons fait des propositions et avons désormais besoin de décisions à la hauteur des lourdes difficultés des habitants de nos quartiers", écrivent ces élus dans leur courrier, intitulé "l'Appel de Lyon", à l'occasion des 40 ans de leur association à Lyon.
Le Comité interministériel des villes (CIV), qui doit permettre d'apporter des solutions aux problèmes récurrents des quartiers prioritaires, a été reporté à plusieurs reprises, suscitant la colère des élus de ces territoires.
La prochaine date fixée pour sa tenue est le vendredi 27 octobre, a promis dans un message vidéo la secrétaire d'Etat chargée de la Ville, Sabrina Agresti-Roubache.
La lettre ouverte sera remise en main propre lundi au président de la République, en marge d'un évènement consacré au sport, a annoncé le président de Ville & Banlieue, le maire communiste d'Allonnes, Gilles Leproust.
Sans réclamer de mesures précises, les élus appellent entre autres l'Elysée "à réimplanter des services publics locaux et nationaux au coeur des quartiers populaires", à "réinventer la relation entre police et population", trois mois après une vague historique d'émeutes, consécutives à la mort du jeune Nahel, tué par un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre.
"Vous devez être attentif aux désespérances, qu'elles résultent de l'isolement des territoires ruraux ou de la précarité des territoires urbains", poursuivent-ils.
"Je comprends votre mécontentement", a répondu la ministre chargée des Collectivités, Dominique Faure, seule représentante du gouvernement présente à l'évènement. "Les réponses que vous attendez ne viendront cependant pas d'un côté ou de l'autre. Elles doivent se faire dans la concertation et le faire-ensemble", a-t-elle dit.
"Si d'aventure le CIV n'était pas à la hauteur de nos attentes, la colère qui s'est exprimée dans l'Appel de Lyon s'entendra, se verra et se sentira", a prévenu en conférence de presse Damien Allouch, maire (PS) d'Epinay-sous-Sénart.
"S'il n'y a pas de réponse forte et puissante, (...) c'est les habitants, qui par leur abstention, voire par des votes qui peuvent être considérés comme contre-nature, qui réagiront !", a-t-il craint.