RAMALLAH: Des centaines de Palestiniens ont de nouveau manifesté mercredi en soutien à Gaza en Cisjordanie occupée, au lendemain de rassemblements similaires ayant dégénéré en heurts avec les forces de sécurité palestiniennes, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Plusieurs centaines de personnes ont afflué mercredi sur la place al-Manara, dans le centre-ville de Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne. Des manifestants demandaient la fin de la "coopération sécuritaire" avec Israël.
A Naplouse, les manifestants ont également brandi des drapeaux palestiniens, quand d'autres affichaient des insignes du Hamas, et entonnaient des chants soutenant le mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza, engagé depuis 12 jours dans une guerre meurtrière avec Israël.
Si beaucoup reprenaient en coeur le slogan "libérez la Palestine", d'autres tournaient en dérision le président palestinien, Mahmoud Abbas, en chantant "à bas Abbas".
"Je me soucie de mon peuple, je me soucie de ma ville, je me soucie de Gaza et des habitants de Gaza. C'est la raison pour laquelle je n'ai peut-être pas pris la parole depuis des années, mais je le fais aujourd'hui", a confié à l'AFP Ferial, une habitante de Naplouse, âgée de 50 ans.
Les forces de sécurité palestiniennes ont tiré des gaz lacrymogènes sur les manifestants alors qu'ils quittaient le centre-ville, a constaté une journaliste de l'AFP.
Mardi soir, les forces de sécurité de l'Autorité palestinienne avaient déjà tiré des grenades de gaz lacrymogène lors d'une manifestation à Ramallah qui avait débuté peu de temps après une explosion ayant tué plus de 400 personnes, selon le Hamas, dans l'enceinte d'un hôpital de la bande de Gaza, et que le mouvement islamiste attribue à une frappe israélienne.
"Dégage", "Le peuple veut la chute du président", scandaient alors les manifestants.
Des rassemblements ont également eu lieu dans des pays arabes, notamment au Liban en Tunisie, en Jordanie, en Syrie ou en Libye.
Le président Abbas avait estimé dimanche, d'après une dépêche de l'agence de presse officielle Wafa, que "les politiques et les actions du Hamas ne représentent pas le peuple palestinien", à propos de l'attaque sanglante menée par des commandos du mouvement islamiste sur le sol israélien le 7 octobre.
Cette phrase a ensuite été supprimée dans une nouvelle version publiée par l'agence.
Mardi soir, le président Abbas a condamné un "massacre" et décrété un deuil de trois jours dans les Territoires palestiniens après la frappe sur l'enceinte d'un hôpital à Gaza.
Selon le ministère de la Santé à Gaza, depuis le début de la guerre et des frappes israéliennes, plus de 3 400 personnes sont mortes dans la bande côtière palestinienne.