Migrants: Berlin prévoit des contrôles fixes supplémentaires à ses frontières

Des agents de la police fédérale allemande (Bundespolizei) contrôlent un groupe de migrants près de Forst, dans l'est de l'Allemagne, le 11 octobre 2023, lors d'une patrouille près de la frontière avec la Pologne (Photo de JENS SCHLUETER / AFP).
Des agents de la police fédérale allemande (Bundespolizei) contrôlent un groupe de migrants près de Forst, dans l'est de l'Allemagne, le 11 octobre 2023, lors d'une patrouille près de la frontière avec la Pologne (Photo de JENS SCHLUETER / AFP).
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Publié le Lundi 16 octobre 2023

Migrants: Berlin prévoit des contrôles fixes supplémentaires à ses frontières

  • Jusqu'ici, l'Allemagne, destination privilégiée de migrants en provenance de Syrie et d'Afghanistan notamment, pratiquait seulement des contrôles stationnaires à sa frontière avec l'Autriche
  • En ce qui concerne l'Autriche, l'Allemagne a prolongé sa notification de six mois à compter du 12 novembre

BERLIN: Confronté à une forte hausse de l'immigration illégale, le gouvernement allemand a renforcé lundi sa surveillance: il prévoit désormais des contrôles stationnaires à ses frontières avec la Pologne, la République tchèque et la Suisse.

Jusqu'ici, l'Allemagne, destination privilégiée de migrants en provenance de Syrie et d'Afghanistan notamment, pratiquait seulement des contrôles stationnaires à sa frontière avec l'Autriche.

Cette mesure exceptionnelle, qui nécessite l'aval de Bruxelles, avait été mise en place dans le sillage de la crise des migrants de 2015/16 car l'Autriche était alors le lieu privilégié des passages clandestins.

"La ministre allemande de l'Intérieur, Nancy Faeser, a notifié aujourd'hui auprès de la Commission européenne des contrôles temporaires aux frontières avec la Pologne, la République tchèque et la Suisse", a annoncé son ministère dans un communiqué.

"De cette façon, la police fédérale peut utiliser les mêmes moyens aux frontières avec la Pologne, la République tchèque et la Suisse que ceux déjà en place avec l'Autriche", écrit-il.

"La police fédérale peut désormais mettre en oeuvre de façon flexible et selon la situation un paquet de contrôles fixes et mobiles", a déclaré Mme Faeser, citée dans le communiqué.

Pour les contrôles aux frontières avec la Pologne, la République tchèque et la Suisse, cette notification s'applique à partir de lundi pour dix jours, elle peut être prolongée pour deux mois, précise le ministère.

En ce qui concerne l'Autriche, l'Allemagne a prolongé sa notification de six mois à compter du 12 novembre.

De janvier à début octobre, la police allemande a comptabilisé environ 98 000 arrivées illégales en Allemagne, dépassant déjà le nombre atteint en 2022 qui était d'environ 92 000.

Pour les frontières avec la Pologne, la République tchèque et la Suisse, Nancy Faeser avait longtemps rejeté l'idée de contrôles fixes en raison de l'impact sur les travailleurs frontaliers ainsi que sur les échanges commerciaux avec ces pays: ces mesures ralentissent en effet considérablement le trafic et créent des embouteillages.

Néanmoins, devant l'afflux de migrants ces derniers mois, Berlin avait renforcé début octobre les contrôles mobiles aux frontières sur son flanc est et prévu le renforcement de patrouilles communes avec la Pologne et la République tchèque.

La Pologne, tout comme la République tchèque et l'Autriche, ont également renforcé les contrôles frontaliers avec un autre voisin, la Slovaquie, ces dernières semaines.

La hausse des arrivées illégales provoque un vif débat en Allemagne, dont les capacités d'accueil s'épuisent.

Dans ce pays, les communes et les régions, qui ont aussi absorbé l'arrivée d'un million réfugiés ukrainiens depuis février 2022, se disent à la limite de leur capacité d'accueil.

La situation profite à l'extrême-droite, qui a obtenu des résultats record dans deux scrutins régionaux il y a une semaine.

"Le nombre de personnes qui viennent actuellement chez nous est trop élevé", avait récemment martelé le chancelier Olaf Scholz, en présentant des mesures pour accélérer les expulsions de personnes déboutées de l'asile.


Une délégation ukrainienne se rendra à Istanbul lundi pour y tenir des pourparlers avec la Russie

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé dimanche qu'une délégation ukrainienne, menée par son ministre de la Défense Roustem Oumerov, serait à Istanbul lundi (Photo AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé dimanche qu'une délégation ukrainienne, menée par son ministre de la Défense Roustem Oumerov, serait à Istanbul lundi (Photo AFP)
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  • « J'ai également défini nos positions avant la réunion de lundi à Istanbul », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.
  • Les priorités de l'Ukraine étaient d'obtenir « un cessez-le-feu complet et inconditionnel », ainsi que « le retour des prisonniers » et des enfants ukrainiens que Kiev accuse Moscou d'avoir enlevés.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé dimanche qu'une délégation ukrainienne, menée par son ministre de la Défense Roustem Oumerov, serait à Istanbul lundi pour des pourparlers attendus avec la Russie.

« J'ai également défini nos positions avant la réunion de lundi à Istanbul », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux, ajoutant que la délégation serait dirigée par M. Oumerov, comme c'était le cas lors du premier cycle de négociations en mai.

Il a ajouté que les priorités de l'Ukraine étaient d'obtenir « un cessez-le-feu complet et inconditionnel », ainsi que « le retour des prisonniers » et des enfants ukrainiens que Kiev accuse Moscou d'avoir enlevés.

Les délégations russe et ukrainienne ont déjà tenu des pourparlers à Istanbul le 16 mai, afin de mettre fin à la guerre déclenchée par l'invasion russe de février 2022. 

Mais cette réunion avait été peu fructueuse, les deux pays ne s'étant accordés que sur un échange d'ampleur de prisonniers.

La Russie avait proposé un nouveau rendez-vous à Istanbul lundi, mais l'Ukraine avait pour l'heure laissé planer le doute sur sa participation.

Volodymyr Zelensky avait notamment accusé Moscou vendredi de saborder les négociations en refusant de transmettre à l'avance son « mémorandum » détaillant ses conditions pour un accord de paix.

Malgré les efforts diplomatiques, les positions des deux pays restent opposées.

Moscou exige notamment que Kiev renonce définitivement à rejoindre l'OTAN et lui cède les cinq régions dont elle revendique l'annexion.

Ces conditions sont inacceptables pour Kiev, qui exige en retour un retrait pur et simple des troupes russes de son territoire.

Moscou refuse également le cessez-le-feu inconditionnel exigé par Kiev, Washington et les Européens.

Volodymyr Zelensky a aussi appelé dimanche à « préparer une réunion au plus haut niveau », c'est-à-dire avec le président russe Vladimir Poutine.

Il avait déjà proposé à Vladimir Poutine d'organiser un entretien, mais le maître du Kremlin n'avait pas donné suite.


Nucléaire : la Maison Blanche juge sa proposition dans le « meilleur intérêt » de l'Iran selon les médias

Trois cycles de négociations indirectes entre les États-Unis et l'Iran ont eu lieu à Oman et en Italie, et d'autres sont prévus (Archive/AFP)
Trois cycles de négociations indirectes entre les États-Unis et l'Iran ont eu lieu à Oman et en Italie, et d'autres sont prévus (Archive/AFP)
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  • « L'envoyé spécial (Steve) Witkoff a envoyé une proposition détaillée et acceptable au régime iranien, et c'est dans leur meilleur intérêt de l'accepter », a déclaré Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison Blanche, citée par le New York Times.
  • D'après le New York Times, qui cite des responsables au fait des échanges diplomatiques, la proposition a été décrite comme une série de points à puces plutôt qu'un projet complet. 

WASHINGTON : Selon des médias américains, la Maison Blanche a rapporté samedi que la proposition américaine pour un accord nucléaire avec l'Iran était « acceptable » et « dans le meilleur intérêt » de Téhéran.

Samedi, l'Iran a déclaré avoir reçu des « éléments » d'une proposition américaine à l'issue de cinq cycles de négociations menés sous l'égide d'Oman et a affirmé, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, qu'il y répondrait de manière appropriée.

« L'envoyé spécial (Steve) Witkoff a envoyé une proposition détaillée et acceptable au régime iranien, et c'est dans leur meilleur intérêt de l'accepter », a déclaré Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison Blanche, citée par le New York Times.

D'après le New York Times, qui cite des responsables au fait des échanges diplomatiques, la proposition a été décrite comme une série de points à puces plutôt qu'un projet complet. 

Elle appelle l'Iran à cesser tout enrichissement d'uranium et propose la création d'un groupe régional pour produire de l'énergie nucléaire, qui inclurait l'Iran, l'Arabie saoudite, d'autres États arabes, ainsi que les États-Unis.

Depuis plusieurs semaines, Washington et Téhéran mènent des discussions dans l'espoir de conclure un nouvel accord sur le nucléaire.

Selon un rapport confidentiel de l'AIEA jugé « politique » samedi par l'Iran, l'Iran aurait encore accéléré son rythme de production d'uranium hautement enrichi.

Vendredi, le président américain Donald Trump estimait qu'Iran et États-Unis étaient « assez proches d'un accord », un optimisme toutefois tempéré par M. Araghchi, qui n'est « pas sûr » de l'« imminence » d'un accord.

Les négociations achoppent pour l'heure sur la question de l'enrichissement d'uranium : les États-Unis demandent que l'Iran y renonce totalement, tandis que Téhéran refuse catégoriquement. 


Sanctions contre Moscou, Paris rappelle la nécessité d'une « coordination » avec les États-Unis

Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot (à gauche), le Premier ministre français François Bayrou et le ministre français de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique Éric Lombard quittent l'Élysée à Paris après la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, le 9 avril 2025. (Photo : ALAIN JOCARD / AFP)
Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot (à gauche), le Premier ministre français François Bayrou et le ministre français de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique Éric Lombard quittent l'Élysée à Paris après la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, le 9 avril 2025. (Photo : ALAIN JOCARD / AFP)
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  • Les ministres français des Finances et des Affaires étrangères ont rappelé samedi « la nécessaire coordination » entre les États-Unis et l'Europe pour mettre fin au conflit en Ukraine.
  • L'Union européenne prépare un 18e paquet de sanctions à l'encontre de la Russie pour la convaincre d'accepter un cessez-le-feu.

PARIS : Les ministres français des Finances et des Affaires étrangères ont rappelé samedi « la nécessaire coordination » entre les États-Unis et l'Europe pour mettre fin au conflit en Ukraine, en recevant des sénateurs américains porteurs d'un projet de sanctions contre Moscou.

Le gouvernement français indique dans un communiqué qu'Éric Lombard et Jean-Noël Barrot ont reçu les sénateurs républicain Lindsey Graham et démocrate Richard Blumenthal.

Les deux parlementaires incitent le Congrès à adopter des sanctions dites « secondaires » extrêmement strictes, avec notamment des droits de douane allant jusqu'à 500 % sur les pays qui importent des hydrocarbures et des matières premières russes.

« Les ministres ont insisté sur la nécessaire coordination entre les États-Unis et l'Europe pour que les efforts en cours aboutissent à une paix juste et durable », affirme-t-il.

De retour d'Ukraine, les deux sénateurs ont fait part de leur intention de prendre des « dispositions législatives » pour « obtenir le retour en Ukraine des milliers d'enfants déportés par la Russie », ajoute le gouvernement.

L'Union européenne prépare un 18e paquet de sanctions à l'encontre de la Russie pour la convaincre d'accepter un cessez-le-feu. Le président américain Donald Trump affiche de son côté une attitude ambivalente, faisant preuve d'impatience et brandissant la menace de sanctions, sans pour autant passer à l'acte.

Au cours de leur entretien, les ministres et sénateurs ont par ailleurs évoqué l'Iran, qui « ne peut en aucun cas et d'aucune manière disposer de l’arme nucléaire », ainsi que le « dialogue exigeant avec le président intérimaire de Syrie Ahmad al-Chareh.