Le directeur général de la BBC exhorte le personnel à «s'exprimer» face aux pressions exercées pour qualifier le Hamas de «terroriste»

«Nous voulons que chacun se sente soutenu et en sécurité à la BBC», a écrit Davie dans un courriel adressé au personnel (Photo, AFP/Archives).
«Nous voulons que chacun se sente soutenu et en sécurité à la BBC», a écrit Davie dans un courriel adressé au personnel (Photo, AFP/Archives).
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Publié le Dimanche 15 octobre 2023

Le directeur général de la BBC exhorte le personnel à «s'exprimer» face aux pressions exercées pour qualifier le Hamas de «terroriste»

  • Le directeur de l'information estime que l'utilisation du terme «terrorisme» compromettrait l'impartialité du radiodiffuseur et mettrait en péril la sécurité du personnel dans des «environnements hostiles»
  • «C'est parce que le terme ‘terroriste’ est politisé et utilisé comme une arme dans les guerres», a indiqué Turness

LONDRES: Tim Davie, directeur général de la BBC, a déclaré jeudi à l’équipe de la rédaction qu'elle pouvait exprimer ses préoccupations «chaque fois qu'elle en aurait besoin», suite aux réactions négatives suscitées par le refus de la chaîne de qualifier le Hamas d’«organisation terroriste».

Décrivant les événements en Israël et à Gaza comme «horribles», Davie a écrit dans un message électronique adressé à son personnel: «Il s'agit d'une histoire incroyablement difficile et complexe et notre couverture n'a pas hésité à faire état de la nature des atrocités et de l'impact qu'elles ont eu sur le terrain dans le monde entier.»

«L'équipe a mis en place un certain nombre de ressources pour aider», peut-on lire dans le courriel, qui a été partagé par le Daily Telegraph.

«Comme toujours, nous voulons que chacun se sente soutenu et en sécurité à la BBC, et que vous puissiez vous exprimer chaque fois que vous en avez besoin», a-t-il ajouté.

Davie a joint une lettre de Deborah Turness, chef de BBC News, dans laquelle elle défend la décision de la chaîne de ne «déclarer aucun groupe comme terroriste».

Turness a écrit: «Il s'agit d'une pratique courante pour de nombreux organismes de presse parmi les plus réputés au monde, notamment ceux que j'ai dirigés au Royaume-Uni, en Europe et aux États-Unis.»

«C'est parce que le terme ‘terroriste’ est politisé et utilisé comme une arme dans les guerres», a-t-elle indiqué.

Elle a poursuivi: «Si nous sommes perçus comme prenant parti dans une guerre, il ne sera plus sûr pour nous d'opérer dans des environnements hostiles et de témoigner directement de ce qui se passe.»

Cette correspondance intervient après une semaine de pressions croissantes sur la BBC pour son refus de qualifier le Hamas d'«organisation terroriste» à la lumière de l'attaque contre Israël. Le groupe armé est proscrit en tant qu'«organisation terroriste» au Royaume-Uni depuis novembre 2021.

L'Ofcom, l'autorité britannique de régulation des communications, a confirmé vendredi qu'il appartenait à la BBC de décider de qualifier ou non le Hamas de «terroristes».

Mishal Husain, présentateur de l'émission «Today» sur BBC Radio 4, a déclaré au ministre britannique de la Défense, Grant Shapps, que la BBC respectait le code de l'Ofcom en ne qualifiant pas le Hamas de «terroristes». Mais Shapps a insisté sur le fait que la chaîne devait qualifier le Hamas de «groupe terroriste», puisqu'il était interdit par la loi.

Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a également exhorté la BBC à «appeler (l'action) pour ce qu'elle est», tandis que le ministre des Affaires étrangères, James Cleverly, a demandé en direct à Sally Nugent, de BBC Breakfast, de qualifier le Hamas de «terroriste».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.