France : un enseignant poignardé à mort, Emmanuel Macron appelle à l'unité

Des policiers français de la police scientifique se tiennent devant le lycée Gambetta à Arras, dans le nord-est de la France, le 13 octobre 2023, après qu'un enseignant a été tué et deux autres personnes gravement blessées lors d'une attaque au couteau, selon la police et les autorités régionales. (AFP).
Des policiers français de la police scientifique se tiennent devant le lycée Gambetta à Arras, dans le nord-est de la France, le 13 octobre 2023, après qu'un enseignant a été tué et deux autres personnes gravement blessées lors d'une attaque au couteau, selon la police et les autorités régionales. (AFP).
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Publié le Samedi 14 octobre 2023

France : un enseignant poignardé à mort, Emmanuel Macron appelle à l'unité

  • L'Assemblée nationale a annoncé qu'elle suspendait ses travaux en solidarité avec les victimes, et le président Emmanuel Macron doit se rendre sur place
  • Parmi les deux blessés figurent un agent de sécurité qui a été atteint de plusieurs coups de couteau, et un enseignant, a indiqué une deuxième source policière

LILLE: Un homme armé d'un couteau et criant "Allah Akbar" a tué un enseignant et blessé grièvement deux personnes dans un lycée à Arras, dans le nord de la France vendredi matin, a-t-on appris auprès de la préfecture et de source policière.

L'agresseur a été interpellé par la police, a précisé le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, sur X (ex-Twitter).

Aucun lycéen n'a été blessé, selon une première source policière.

arras

L'Assemblée nationale a annoncé qu'elle suspendait ses travaux en solidarité avec les victimes, et le président Emmanuel Macron doit se rendre sur place.

Parmi les deux blessés figurent un agent de sécurité qui a été atteint de plusieurs coups de couteau, et un enseignant, a indiqué une deuxième source policière.

Ces faits ont lieu presque trois ans jour pour jour après l'assassinat de Samuel Paty, un enseignant de 47 ans décapité le 16 octobre 2020 près de son collège de Conflans-Sainte-Honorine, en région parisienne, une dizaine de jours après avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet lors de cours sur la liberté d'expression.

L'assaillant de 18 ans, un réfugié russe d'origine tchétchène, avait été tué par la police.

A Arras, un témoin décrit «la panique»

Un enseignant de philosophie ayant assisté à l'attaque dans une cité scolaire à Arras, Martin Dousseau, a décrit un «mouvement de panique» au moment de l'intercours de 11h, quand un jeune homme selon lui armé de deux couteaux s'est attaqué à des adultes dans la cour.

L'assaillant a tué un enseignant et blessé grièvement deux personnes avant d'être arrêté.

«A l'intercours en sortant, j'ai vu que les élèves étaient en train d'être confinés et j'ai vu effectivement l'agresseur s'en prendre à une personne de la cantine», a-t-il indiqué.

«Il le poursuivait et il le menaçait avec un couteau. Il l'avait déjà apparemment frappé parce que ce chef cuisinier avait du sang sur les mains et semblait effectivement blessé», a-t-il ajouté.

Alors qu'un jeune collègue le dissuadait d'intervenir, «l'agresseur s'est quand même retourné vers moi en voyant que je m'étais avancé, que j'avais commencé à lui parler, il m'a dit : +Vous êtes professeur d'histoire ? Vous êtes professeur d'histoire ?+»

«J'ai été effectivement poursuivi pendant quelques minutes, quelques instants, je me suis réfugié derrière la porte vitrée de l'établissement», jusqu'à ce que la police intervienne et immobilise le suspect et l'interpelle.

La victime, un enseignant de français du collège, a été tuée à l'extérieur de l'établissement, selon M. Dousseau.

Attaque au couteau à Arras: Emmanuel Macron va se rendre sur place

Le président Emmanuel Macron va se rendre à Arras où un homme armé d'un couteau a tué un enseignant et fait deux blessés graves dans un lycée, a annoncé l'Elysée vendredi.

Le ministre de l'Education Gabriel Attal va également le rejoindre sur place, selon son entourage. La Première ministre Elisabeth Borne a de son côté annulé un déplacement à Orléans devant les Intercommunalités de France pour revenir à Paris, a précisé à l'AFP son entourage.

L'Assemblée nationale suspend ses travaux après les « événements terribles »

Les députés ont suspendu vendredi leurs travaux en cours à l'Assemblée nationale pour exprimer leur solidarité avec la communauté éducative et les victimes de l'attaque au couteau qui a fait un mort et deux blessés graves dans un lycée à Arras.

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L'auteur a été arrêté par la police, a écrit le ministre de l'Intérieur Gerald Darmanin sur X, anciennement Twitter. (AFP).

"Nous venons de prendre connaissance d'événements terribles qui se sont déroulés dans un établissement scolaire de la ville d'Arras, nous attendons de savoir ce qui s'est passé, mais d'ores et déjà l'Assemblée nationale exprime sa solidarité et ses pensées, à l'égard des victimes, de leurs proches et de la communauté éducative dans son ensemble", a dit la vice-présidente Naïma Moutchou, qui a levé la séance en cours dans l'hémicycle, après concertation avec les groupes politiques et le gouvernement.

 

L'auteur est d'origine tchétchène et fiché S

L'auteur de l'attaque d'un lycée à Arras qui a fait un mort et deux blessés graves vendredi matin est un jeune homme d'une vingtaine d'années, d'origine tchétchène, fiché pour radicalisation (fiché S), a dit à l'AFP une source policière.

Son frère a également été interpellé à proximité d'un autre établissement scolaire, sans être en possession d'une arme, selon les premières informations, a ajouté une autre source policière.

 

Le parquet antiterroriste ouvre une enquête

Le parquet national antiterroriste (Pnat) a annoncé vendredi avoir ouvert une enquête pour assassinat en relation avec une entreprise terroriste, après qu'un homme a tué au couteau un enseignant et blessé gravement deux personnes dans un lycée à Arras avant d'être interpellé.

Les investigations, aussi ouvertes pour tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste, ont été confiées à la sous-direction antiterroriste de la direction nationale de la police judiciaire (Sdat), service coordonnateur, à la direction nationale de la police judiciaire (DNPJ) et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), précise le Pnat.

 

Effroi de la classe politique

La classe politique a exprimé son "effroi" sur X (ex-Twitter) vendredi après l'attaque au couteau à Arras alors que les députés ont suspendu leurs travaux pour exprimer leur solidarité avec la communauté éducative et les victimes.

"Trois ans après l'ignoble assassinat terroriste de Samuel Paty, de nouveau une attaque meurtrière contre des professeurs. Effroi et dégoût", a réagi Jean-Luc Mélenchon (LFI). "Effroi après le nouveau meurtre d’un enseignant", a écrit Olivier Faure (PS). "Nous n’en avons pas fini avec le terrorisme".

Pour la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, "l'horreur vient de frapper" alors qu'Eric Ciotti (LR) a dénoncé une "horreur absolue".

"Tout doit être mis en œuvre pour éradiquer l’islamisme, ses soldats et ses relais", a insisté Jordan Bardella (RN). "À Arras, le djihad vient de frapper", a dénoncé Eric Zemmour (Reconquête).

Fabien Roussel (PCF) a appelé à "l’union de toute la nation contre le terrorisme". "La République est aux côtés de ses enseignants", a assuré l'écologiste Cyrielle Chatelain.

Au Palais Bourbon, la séance, qui portait sur l'examen du projet de loi sur la régulation du secteur numérique, a été levée jusqu'à 15H00.

"D'ores et déjà l'Assemblée nationale exprime sa solidarité et ses pensées, à l'égard des victimes, de leurs proches et de la communauté éducative dans son ensemble", a dit la vice-présidente Naïma Moutchou, qui a levé la séance.

Le ministre chargé du numérique, Jean-Noël Barrot, est brièvement intervenu devant les députés pour saluer "l'héroïsme de celles et ceux qui semblent avoir voulu s'interposer pour éviter le drame".

 

Attal demande de renforcer « sans délai » la sécurité des établissements scolaires


Le ministre de l'Education Gabriel Attal a demandé vendredi aux recteurs d'académies de "prendre sans délai toutes les mesures" nécessaires pour "renforcer la sécurité de tous les établissements" scolaires en France, dans un message transmis par le ministère.

"Une attaque au couteau s’est produite ce matin à Arras, faisant plusieurs victimes. Je vous demande de prendre sans délai toutes les mesures nécessaires afin de renforcer la sécurité de l’ensemble des écoles et établissements et de prendre l’attache des préfets", écrit Gabriel Attal dans ce message transmis aux recteurs.

 

Macron indique qu'une autre «tentative d'attentat», a été déjouée

Emmanuel Macron a indiqué vendredi qu'une autre «tentative d'attentat», «dans une autre région», avait été déjouée grâce à une intervention des forces de l'ordre, lors d'une prise de parole au collège-lycée d'Arras où un enseignant a été tué dans une attaque au couteau.

«Une autre intervention a permis de déjouer une tentative d'attentat qui était en cours dans une autre région», a déclaré le chef de l'Etat, sans préciser s'il évoquait l'interpellation et le placement en garde à vue pour port d'arme prohibé d'un homme connu pour «radicalisation», à la sortie d'une salle de prière à Limay (Yvelines).

L'enseignant tué vendredi dans un collège-lycée d'Arras par un jeune homme fiché pour radicalisation «a sans doute sauvé lui-même beaucoup de vies», a salué Emmanuel Macron.

«L'enseignant qui a été tué s'est interposé d'abord et a sans doute sauvé lui-même beaucoup de vies», a déclaré, depuis l'établissement où a eu lieu l'attaque, le président de la République. Il a tenu à «rendre hommage à tous nos enseignants» et «salué la réactivité de l'ensemble des services de sécurité intérieure».

Le président français Emmanuel Macron a également appelé vendredi les Français à rester «unis» et à «faire bloc» face à «la barbarie du terrorisme islamiste», après l'attaque au couteau à Arras, dans le Nord de la France, où un enseignant a été tué et deux personnes gravement blessées, sur fond de crainte d'importation du conflit entre Israël et le Hamas.

«Restons unis», «nous faisons bloc et nous tenons debout», a déclaré le chef de l'Etat dans la cour du collège-lycée où a eu lieu l'attaque. «Le choix est fait de ne pas céder à la terreur, de ne rien laisser nous diviser».

Emmanuel Macron a tenu à «rendre hommage à tous (nos) enseignants» et «salué la réactivité de l'ensemble des services de sécurité intérieure».


Agriculteurs: la Coordination rurale bloque toujours le port de Bordeaux

 La Coordination rurale (CR), principal syndicat agricole mobilisé sur le terrain jeudi, maintient son blocage du port de commerce de Bordeaux et la pression sur le gouvernement, dont la ministre de l'Agriculture visite une exploitation dans le Pas-de-Calais. (AFP)
La Coordination rurale (CR), principal syndicat agricole mobilisé sur le terrain jeudi, maintient son blocage du port de commerce de Bordeaux et la pression sur le gouvernement, dont la ministre de l'Agriculture visite une exploitation dans le Pas-de-Calais. (AFP)
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  • La ministre Annie Genevard est arrivée peu avant 10H30 dans une exploitation d'endives à La Couture, première étape de son déplacement dans le Pas-de-Calais, sans s'exprimer immédiatement auprès de la presse sur place
  • Les panneaux d'entrée et de sortie du village et des alentours étaient barrés d'autocollants "Paraguay", "Brésil" ou "Argentine", en référence à l'accord de libre-échange UE-Mercosur en négociation avec ces pays d'Amérique latine

BORDEAUX: La Coordination rurale (CR), principal syndicat agricole mobilisé sur le terrain jeudi, maintient son blocage du port de commerce de Bordeaux et la pression sur le gouvernement, dont la ministre de l'Agriculture visite une exploitation dans le Pas-de-Calais.

La ministre Annie Genevard est arrivée peu avant 10H30 dans une exploitation d'endives à La Couture, première étape de son déplacement dans le Pas-de-Calais, sans s'exprimer immédiatement auprès de la presse sur place.

Les panneaux d'entrée et de sortie du village et des alentours étaient barrés d'autocollants "Paraguay", "Brésil" ou "Argentine", en référence à l'accord de libre-échange UE-Mercosur en négociation avec ces pays d'Amérique latine et auquel les agriculteurs comme la classe politique française s'opposent.

Il s'agit de la première visite de la ministre sur le terrain depuis le retour des paysans dans la rue, une mobilisation surtout marquée en fin de semaine par les actions des bonnets jaunes de la Coordination rurale.

A Bordeaux, ils bloquent ainsi les accès au port et au dépôt pétrolier DPA: des pneus, des câbles et un tracteur entravent l'entrée du site.

Sous une pluie battante, les agriculteurs s'abritent autour d'un feu et de deux barnums tanguant avec le vent. Une file de camions bloqués dont des camions citernes s'allonge aux abords.

Les manifestants ont tenté dans la matinée de joindre Annie Genevard, sans succès.

"On bloque tant que Mme Genevard et M. Barnier [Michel Barnier, Premier ministre] ne mettent pas en place des solutions pour la profession. Des choses structurelles, (...), on ne veut pas un peu d'argent aujourd'hui pour rentrer dans nos fermes, on veut des réformes pour vivre, avoir un salaire décent", a déclaré à l'AFP Aurélie Armand, directrice de la CR du Lot-et-Garonne.

"Le temps est avec nous parce que quand il pleut on ne peut pas travailler dans les fermes, donc c'est très bien", a-t-elle lancé, alors qu'une pluie battante balaye la Gironde avec le passage de la tempête Caetano.

Plus au sud, dans les Landes, des agriculteurs de la CR40 occupent toujours une centrale d'achat Leclerc à Mont-de-Marsan mais les autorités leur ont donné jusqu'à vendredi inclus pour libérer les lieux, a-t-on appris auprès de la préfecture.

Tassement du mouvement, avant une reprise 

La préfète du département a par ailleurs condamné "les dégradations commises par des membres de la Coordination rurale" mercredi soir sur des sites de la Mutualité sociale agricole (MSA), visée par des dépôts sauvages, et de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM), ciblée par un incendie "volontairement déclenché" dans son enceinte.

Sur Europe1/Cnews, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a redit que les agriculteurs avaient "parfaitement le droit de manifester", mais qu'il y avait "des lignes rouges" à ne pas dépasser: "pas d'enkystement", "pas de blocage".

A l'autre bout de la France, à Strasbourg, des membres de la CR se sont installés dans le centre avec une dizaine de tracteurs pour y distribuer 600 kilos de pommes aux passants.

"Nous, on propose un pacte avec le consommateur, c'est-à-dire lui fournir une alimentation de qualité en quantité suffisante et en contrepartie, le consommateur nous paye un prix correct", a souligné le président de la CR départementale, Paul Fritsch.

Les autorités constatent une "légère baisse" de la mobilisation à l'échelle du pays par rapport au début de la semaine, quand les syndicats majoritaires FNSEA et JA étaient aussi sur le terrain.

Ce nouvel épisode de manifestations agricoles intervient à quelques semaines d'élections professionnelles. La CR, qui préside aujourd'hui trois chambres d'agriculture, espère à cette occasion briser l'hégémonie de l'alliance FNSEA-JA et ravir "15 à 20 chambres" supplémentaires.

Le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a annoncé mercredi que les prochaines manifestations emmenées par ses membres auraient lieu la semaine prochaine, "mardi, mercredi et jeudi", "pour dénoncer les entraves à l'agriculture".

FNSEA et JA avaient prévenu qu'ils se mobiliseraient jusqu'à la mi-décembre contre l'accord le Mercosur, contre les normes selon eux excessives et pour un meilleur revenu.

Troisième syndicat représentatif, la Confédération paysanne organise aussi des actions ponctuelles, contre les traités de libre-échange ou les installations énergétiques sur les terres agricoles.


Les députés approuvent en commission l'abrogation de la réforme des retraites

L'ancien Premier ministre français Elisabeth Borne arrive pour son audition devant une mission d'information du Sénat français sur la dégradation des finances publiques de la France depuis 2023 au Sénat français à Paris le 15 novembre 2024. (Photo / AFP)
L'ancien Premier ministre français Elisabeth Borne arrive pour son audition devant une mission d'information du Sénat français sur la dégradation des finances publiques de la France depuis 2023 au Sénat français à Paris le 15 novembre 2024. (Photo / AFP)
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  • La réforme, adoptée en 2023 sous le gouvernement d'Élisabeth Borne, était « injuste démocratiquement et socialement, et inefficace économiquement », a plaidé le rapporteur (LFI) du texte, Ugo Bernalicis.
  • La proposition de loi approuvée mercredi touche non seulement à l'âge de départ (c'est-à-dire à la réforme Borne), mais également à la durée de cotisation.

PARIS : La gauche a remporté mercredi une première victoire dans son offensive pour abroger la très décriée réforme des retraites : sa proposition de ramener l'âge de départ de 64 à 62 ans a été adoptée en commission des Affaires sociales, avant son arrivée dans l'hémicycle le 28 novembre.

Le texte, présenté par le groupe LFI dans le cadre de sa niche parlementaire, a été approuvé par 35 voix (celles de la gauche et du Rassemblement national), contre 16 (venues des rangs du centre et de la droite).

La réforme, adoptée en 2023 sous le gouvernement d'Élisabeth Borne, était « injuste démocratiquement et socialement, et inefficace économiquement », a plaidé le rapporteur (LFI) du texte, Ugo Bernalicis.

Le Rassemblement national, qui avait présenté une proposition similaire fin octobre, mais que la gauche n'avait pas soutenue, a voté pour le texte de La France insoumise. « C'est le même que le nôtre et nous, nous ne sommes pas sectaires », a argumenté le député Thomas Ménagé.

La proposition de loi approuvée mercredi touche non seulement à l'âge de départ (c'est-à-dire à la réforme Borne), mais également à la durée de cotisation : celle-ci est ramenée de 43 à 42 annuités, ce qui revient à abroger également la réforme portée en 2013 par la ministre socialiste Marisol Touraine pendant le quinquennat de François Hollande.

Un amendement, présenté par les centristes du groupe Liot pour préserver la réforme Touraine, a été rejeté. Les socialistes, qui auraient préféré conserver cette réforme de 2013, ont décidé d'approuver le texte global malgré tout.

La gauche affirme qu'elle est en mesure de porter sa proposition d'abrogation jusqu'au bout : après l'examen du texte dans l'hémicycle la semaine prochaine, elle a déjà prévu de l'inscrire à l'ordre du jour du Sénat le 23 janvier, à l'occasion d'une niche communiste, puis en deuxième lecture à l'Assemblée nationale le 6 février, cette fois dans un créneau dédié aux écologistes.

Les représentants de la coalition gouvernementale ont mis en garde contre un texte « pas sérieux » ou « irresponsable ».

« Il faut être honnête vis-à-vis des Français : si cette réforme des retraites est abrogée, certes ils pourront partir à 60 ans, mais avec une retraite beaucoup plus basse », a ainsi argumenté la députée macroniste Stéphanie Rist.


Censure du gouvernement : Le Pen fait monter la pression avant sa rencontre avec Barnier

Depuis quelques jours, les responsables du Rassemblement national brandissent plus fortement la menace de la censure tout en assurant que cela n'a rien à avoir avec les réquisitions du parquet dans l'affaire des assistants parlementaires au Parlement européen. (Photo RTL)
Depuis quelques jours, les responsables du Rassemblement national brandissent plus fortement la menace de la censure tout en assurant que cela n'a rien à avoir avec les réquisitions du parquet dans l'affaire des assistants parlementaires au Parlement européen. (Photo RTL)
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  • "Nous n'accepterons pas que le pouvoir d'achat des Français soit encore amputé. C'est une ligne rouge. Si cette ligne rouge est dépassée, nous voterons la censure"
  • Le vote de cette motion de censure interviendrait alors dans la deuxième quinzaine de décembre lorsque le gouvernement aura recours à l'article 49.3 de la Constitution, comme c'est probable faute de majorité, pour faire adopter sans vote le budget

PARIS: Marine Le Pen fait monter la pression sur Michel Barnier, avant leur rencontre lundi à Matignon : elle assure que son parti n'hésitera pas à censurer le gouvernement à la veille de Noël si "le pouvoir d'achat des Français est amputé" dans le projet de budget 2025.

"Nous n'accepterons pas que le pouvoir d'achat des Français soit encore amputé. C'est une ligne rouge. Si cette ligne rouge est dépassée, nous voterons la censure", a affirmé mercredi la cheffe de file des députés du Rassemblement national sur RTL.

Le vote de cette motion de censure interviendrait alors dans la deuxième quinzaine de décembre lorsque le gouvernement aura recours à l'article 49.3 de la Constitution, comme c'est probable faute de majorité, pour faire adopter sans vote le budget de l'Etat.

Si le RN et la gauche votaient conjointement cette motion alors la coalition Barnier, fragile attelage entre LR et la macronie, serait renversée et le projet de budget rejeté.

Si elle n'a pas détaillé la liste précise de ses revendications, Marine Le Pen a en particulier jugé "inadmissible" la hausse envisagée par le gouvernement pour dégager trois milliards d'euros des taxes sur l'électricité, une mesure toutefois supprimée par l'Assemblée nationale en première lecture.

"Taper sur les retraités, c'est inadmissible", a-t-elle aussi affirmé, insatisfaite du compromis annoncé par le LR Laurent Wauquiez. Celui-ci prévoit d'augmenter les retraites de la moitié de l'inflation au 1er janvier, puis d'une deuxième moitié au 1er juillet pour les seules pensions sous le Smic.

Depuis quelques jours, les responsables du Rassemblement national brandissent plus fortement la menace de la censure tout en assurant que cela n'a rien à avoir avec les réquisitions du parquet dans l'affaire des assistants parlementaires au Parlement européen. Si elles étaient suivies, celles-ci pourraient empêcher Mme Le Pen de participer à une quatrième élection présidentielle.

Face à cette menace de censure, Michel Barnier va recevoir en début de semaine prochaine, un par un, l'ensemble des présidents de groupes parlementaires, à commencer par Marine Le Pen dès lundi matin.

Ce premier tête à tête, depuis son entrée à Matignon, suffira-t-il ?

"Et-ce que M. Barnier va respecter l’engagement qu’il a pris, que les groupes d’opposition puissent reconnaître dans son budget des éléments qui leur paraissent essentiels ?", s'est interrogée la cheffe de file des députés RN.

Les demandes de notre parti étaient "de ne pas alourdir la fiscalité sur les particuliers, de ne pas alourdir sur les entrepreneurs, de ne pas faire payer les retraités, de faire des économies structurelles sur les dépenses de fonctionnement de l'Etat", a-t-elle récapitulé. "Or nous n'avons pas été entendus, nous n'avons même pas été écoutés".

Poker menteur 

Alors qu'il a déjà lâché du lest sur les économies demandées aux collectivités locales, aux retraités et aux entreprises face aux critiques de sa propre majorité, le Premier ministre, confronté à la colère sociale des agriculteurs, des fonctionnaires ou des cheminots, a très peu de marge de manoeuvres.

"L'objectif est d'arriver à un équilibre entre les ambitions des groupes parlementaires et les impératifs de rigueur" budgétaire, répète Matignon, alors que le déficit public est attendu à 6,1% du PIB fin 2024 contre 4,4% prévu initialement.

L'exécutif agite, à destination du RN mais aussi des socialistes, la menace du chaos.

"Celui ou celle qui renversera le gouvernement privera le pays d'un budget et le précipitera dans le désordre et la chienlit", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, sur CNews.

"Le pire pour le pouvoir d'achat des Français, ce serait une crise financière", a alerté de son côté sur LCI sa collègue Astrid Panosyan-Bouvet (Travail).

Une question demeure: le RN bluffe-t-il ?

"Si le gouvernement tombe, il faudra attendre juin pour qu'il y ait des élections législatives parce qu'il ne peut pas y avoir de dissolution pour le moment!", a semblé nuancer le porte-parole du RN Julien Audoul.

Dans tous les cas, ce jeu de poker menteur risque de durer jusque la veille de Noël, lorsque l'Assemblée nationale aura à se prononcer définitivement sur le projet de budget 2025 de l'Etat.

Le RN n'entend, en effet, pas déposer ou voter de motion de censure sur les deux autres textes (fin de gestion de 2024 et projet de budget de la Sécurité sociale) qui pourraient être adoptés par 49.3 avant.