Déjà marqué dans son histoire, Israël tétanisé par le dossier des otages

Des Palestiniens arborent le signe du V pour la victoire alors qu'ils fuient vers des zones plus sûres de la ville de Gaza après les frappes aériennes israéliennes, le 13 octobre 2023. (AFP)
Des Palestiniens arborent le signe du V pour la victoire alors qu'ils fuient vers des zones plus sûres de la ville de Gaza après les frappes aériennes israéliennes, le 13 octobre 2023. (AFP)
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Publié le Vendredi 13 octobre 2023

Déjà marqué dans son histoire, Israël tétanisé par le dossier des otages

  • Plus récemment, en 2004, Israël a libéré près de 450 prisonniers en échange d'un homme d'affaires israélien et des corps de trois soldats
  • Le Hamas espère faire libérer les quelque 5.000 Palestiniens détenus en Israël. Mais tentera aussi d'obtenir "la levée du blocus économique de Gaza" et une "plus grande liberté administrative" à l'avenir, juge une experte

PARIS: Leur nombre exact est incertain, leur identité inconnue mais ils sont à l'épicentre de la crise. Les otages retenus par le Hamas renvoient Israël à une histoire surchargée et appuient sur un point extrêmement sensible de son opinion.

Quelque 150 hommes, femmes et enfants sont détenus. Les réseaux sociaux diffusent des images, authentifiées ou non, de visages poupons, de sourires, de vies qui ne tiennent plus qu'à un fil.

Le Hamas a menacé d'en exécuter "chaque fois que notre peuple sera pris pour cible sans avertissement". Depuis, le président turc Recep Tayyip Erdogan et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) notamment affirment discuter avec le mouvement islamiste palestinien.

Le dossier trouve des échos douloureux dans l'histoire du pays.

Toutefois cette prise d'otages massive "est une première", une situation "inédite par son ampleur et par sa nature", estime Étienne Dignat, spécialiste des otages au Centre de recherches internationales (Ceri). "Israël a l'habitude de +dealer+ des hommes et des soldats. Ici, il s'agit de civils, dont nombre de femmes, ce qui constitue une vraie rupture symbolique".

Il y a les jeux Olympiques de 1972 à Munich, où onze athlètes israéliens sont tués par un commando palestinien. Ou le raid en 1976 de l'aéroport d'Entebbe (Ouganda), où un assaut israélien libère les otages d'un avion détourné par des militants palestiniens.

Lignes rouges israéliennes

Plus récemment, en 2004, Israël a libéré près de 450 prisonniers en échange d'un homme d'affaires israélien et des corps de trois soldats.

Deux ans plus tard, le rapt du soldat Gilad Shalit déclenche cinq mois d'opérations militaires à Gaza. Il est libéré 5 ans plus tard contre 1.027 prisonniers palestiniens. C'est la première fois en 26 ans qu'un militaire israélien capturé est ramené vivant dans son pays.

Mais l'affaire déclenche alors "un débat très fort dans la société israélienne sur les concessions à faire" pour libérer des otages, souligne Etienne Dignat, évoquant en particulier une "commission Shamgar" chargée de fixer des lignes rouges.

"Il fallait notamment cesser d'échanger des personnes vivantes contre des dépouilles. Même la famille de Ron Arad (officier porté disparu à la suite d'une mission au Liban en 1986, ndlr) a publiquement refusé que soient faites des concessions pour récupérer" son corps.

La polémique reste vive. Cette négociation pour libérer Gilad Shalit "est peut-être une erreur a posteriori", a estimé jeudi Raphaël Morav, ambassadeur d’Israël, sur la radio française RFI.

"Ces 1.027 prisonniers qui sont rentrés à Gaza, ce n'était pas pour fonder une famille et vivre tranquillement. C'était pour revenir dans le cycle du terrorisme", a-t-il dénoncé, pointant parmi eux Yahya Sinwar, chef militaire dans les brigades al-Qassam, la branche armée du Hamas.

Ce à quoi Israël est confronté aujourd'hui est pour autant inédit. Son armée et ses services de renseignement ont failli. Plus de 1.200 personnes ont été tuées et le gouvernement est soumis à une pression colossale pour que les otages soient libérés.

Avec une complication internationale : plusieurs otages sont bi-nationaux.

Mardi, des familles d'Américains probablement détenus à Gaza ont demandé à l'administration Biden de les aider à les ramener sains et saufs. Jeudi, des familles françaises ont à leur tour exhorté le président français Emmanuel Macron à "intervenir".

Exigences du Hamas 

"Les Israéliens ont dit que les otages n'affecteraient pas leurs calculs, mais c'est probablement faux", tranche Jon B. Alterman, directeur du Moyen-Orient au think tank CSIS, à Washington. "Stratégiquement, Israël va probablement agir sans se préoccuper des otages tout en essayant, tactiquement, d'essayer de les libérer par tous les moyens".

Le Hamas, pour sa part, compte bien jouer cette corde ultra-sensible pour obtenir une série de contreparties.

"Le principal objectif de l'attaque du Hamas (était) d'obtenir la plus grand nombre de prisonniers et d'otages", assure Eva Koulouriotis experte indépendante du Moyen-Orient.

Le mouvement espère faire libérer les quelque 5.000 Palestiniens détenus en Israël. Mais tentera aussi d'obtenir "la levée du blocus économique de Gaza" et une "plus grande liberté administrative" à l'avenir, juge-t-elle.

Le gouvernement d'urgence mis en place pour la durée du conflit a annoncé "qu'il ne négocierait pas avant la fin de la guerre, mais en pratique (il) a déjà commencé via une médiation égyptienne à négocier l'entrée de carburant et de nourriture dans Gaza contre la libération de prisonniers", note-t-elle encore.

Toutefois, "il est improbable que le Hamas accepte sans obtenir des privilèges (...) pour lui-même et pour ses alliés dans la région".


KSrelief poursuit son action humanitaire en Jordanie, en Afghanistan et au Liban

En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués au profit de 1 200 personnes. (SPA)
En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués au profit de 1 200 personnes. (SPA)
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  • KSrelief a fourni des services médicaux et distribué des produits de première nécessité à des personnes

RIYAD: Le Centre d'aide humanitaire et de secours du Roi Salmane (KSrelief) poursuit ses activités humanitaires en Jordanie, en Afghanistan et au Liban en fournissant des services médicaux et en distribuant des produits de première nécessité à des particuliers.

Au camp jordanien de Zaatri, l'agence d'aide saoudienne a fourni des services médicaux à 2 738 patients au cours de la deuxième semaine de novembre. Les médecins généralistes ont traité 657 patients, les internistes 125 patients souffrant de diabète, d'hypertension et d'asthme.

La clinique pédiatrique a examiné 270 enfants, tandis que le service des urgences a pris en charge 297 patients. Les dentistes, quant à eux, ont traité 183 patients

La clinique de gynécologie a pris en charge 182 femmes, tandis que la clinique des oto-rhino-laryngologistes a traité 57 patients pour des affections telles que la sinusite, la pharyngite, l'amygdalite et l'otite moyenne.

La clinique d'ophtalmologie a aidé 51 patients et leur a fourni des médicaments. La clinique de cardiologie a reçu 27 patients et la clinique de radiologie diagnostique a effectué des examens pour 25 patients.

Les autres services médicaux fournis comprenaient également des tests de laboratoire, des radiographies et des vaccinations.

En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués à 1 200 personnes dans le cadre d'un projet destiné aux rapatriés du Pakistan vers l'Afghanistan et aux personnes touchées par les inondations.

Au Liban, KSrelief a distribué 530 coupons d'achat à des orphelins et à des personnes handicapées dans la région du Akkar, à Beyrouth, dans le centre et l'ouest de la Bekaa et à Aramoun.

Ces coupons permettent aux bénéficiaires d'acheter les vêtements d'hiver de leur choix dans des magasins agréés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Liban: multiples frappes au coeur de Beyrouth et dans sa banlieue

Une femme est escortée après avoir été secourue du site d'une frappe israélienne dans le quartier de Basta à Beyrouth, au milieu des hostilités en cours entre le Hezbollah et les forces israéliennes, le 23 novembre 2024. (Reuters)
Une femme est escortée après avoir été secourue du site d'une frappe israélienne dans le quartier de Basta à Beyrouth, au milieu des hostilités en cours entre le Hezbollah et les forces israéliennes, le 23 novembre 2024. (Reuters)
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  • De multiples frappes ont touché Beyrouth dans la nuit de vendredi à samedi, dont une série à l'aube a détruit complètement un immeuble résidentiel au cœur de la capitale libanaise
  • La frappe a endommagé plusieurs bâtiments à proximité et des ambulances ont afflué sur le site de l'immeuble ciblé

BEYROUTH: De multiples frappes ont touché Beyrouth dans la nuit de vendredi à samedi, dont une série à l'aube a détruit complètement un immeuble résidentiel au cœur de la capitale libanaise, selon un média d'Etat, alors que la guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah entre dans son troisième mois.

"La capitale Beyrouth s'est réveillée sur un massacre terrifiant, l'aviation israélienne ayant complètement détruit un immeuble résidentiel de huit étages à l'aide de cinq missiles, rue Maamoun, dans le quartier de Basta", a indiqué l'Agence nationale d'information Ani.

Les secouristes s'employaient à déblayer les décombres à l'aide de pelleuteuse, selon des images de l'AFPTV. Les secouristes cités par l'Ani ont fait état d'un "grand nombre de morts et de blessés", dans plus de précisions dans l'immédiat.

Des journalistes de l'AFP à travers Beyrouth et ses environs ont entendu au moins trois fortes explosions, suivies d'une odeur âcre, après une journée d'intenses bombardements dans la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah pro-iranien, en guerre ouverte contre Israël.

La frappe a endommagé plusieurs bâtiments à proximité et des ambulances ont afflué sur le site de l'immeuble ciblé, qui s'est transformé en un tas de décombres, dans ce quartier populaire et densément peuplé de Basta, selon les images d'AFPTV.

Un immense cratère était visible sur des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, mais que l'AFP n'a pas pu vérifier.

Lors d'un discours mercredi, le chef du Hezbollah Naïm Qassem a prévenu que son mouvement viserait "le centre de Tel-Aviv", en riposte aux récentes frappes israéliennes sur Beyrouth.

Plus tôt dans la journée de vendredi, ainsi que dans la nuit de vendredi à samedi, l'Ani avait déjà fait état d'une série de frappes israéliennes contre la banlieue sud de la capitale.

Plusieurs bâtiments ont été visés, dont deux situés à la périphérie de la banlieue sud de Beyrouth, dans le secteur encore densément peuplé de Chiyah à Ghobeiry, qui abrite plusieurs centres commerciaux, là encore après des appels à évacuer.

Selon la même source, d'importants incendies se sont déclarés et des bâtiments se sont effondrés.

Dans le sud du Liban, où Israël, en guerre ouverte contre le Hezbollah libanais, mène depuis le 30 septembre des incursions terrestres, cinq secouristes affiliés au mouvement pro-iranien y ont été tués, selon le ministère libanais de la Santé.

Et dans l'est du Liban, où le Hezbollah est également présent, une frappe israélienne a tué le directeur de l'hôpital Dar al-Amal près de Baalbeck, et six membres du personnel soignant, dans sa résidence située à côté de l'établissement de santé, selon le ministère.

Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux mais non vérifiée par l'AFP montre des civils se précipitant vendredi vers la sortie d'un centre commercial huppé à Hazmieh, quartier jouxtant la banlieue sud, tandis qu'une alarme et des annonces retentissaient dans les haut-parleurs.

Ces frappes interviennent alors que l'OMS a déclaré vendredi que près de 230 agents de santé avaient été tués au Liban depuis le 7 octobre 2023, déplorant "un chiffre extrêmement inquiétant".

L'armée israélienne a déclaré avoir "effectué une série de frappes sur des centres de commandement terroristes du Hezbollah" dans la banlieue sud de Beyrouth.

Elle a ajouté avoir touché "des cibles terroristes du Hezbollah dans la région de Tyr" (sud), dont des "centres de commandement" et "des installations de stockage d'armes".

Pour la première fois vendredi, les troupes israéliennes sont entrées dans le village de Deir Mimas, à environ 2,5 kilomètres de la frontière.

La cadence des frappes israéliennes s'est accélérée après le départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui était en visite à Beyrouth mardi et mercredi pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah.

Après un an d'échange de tirs transfrontaliers, Israël est entré en guerre ouverte contre le Hezbollah le 23 septembre, en lançant une intense campagne de bombardements au Liban, où plus de 3.640 personnes ont été tuées, selon le ministère libanais de la Santé.

Les réactions internationales continuent par ailleurs de se multiplier après l'émission jeudi par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense, Yoav Gallant, accusés de crimes contre l'humanité et crimes de guerre dans le conflit déclenché à Gaza par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).