GENÈVE : La nouvelle variante du coronavirus découverte au Royaume Uni, à la contagiosité plus élevée, «n'est pas hors de contrôle», a affirmé lundi l'Organisation mondiale de la santé, appelant à appliquer les mesures sanitaires ayant fait leurs preuves.
«La variante actuellement à l'étude a été signalée (par le Royaume-Uni, ndlr) à l'OMS le 14 décembre», a déclaré Maria Van Kerkhove, responsable de la gestion de la pandémie à l'OMS, en conférence de presse.
«Ce qu'ils nous ont dit, c'est qu'ils étudiaient une augmentation du taux de reproduction du virus (R0, ndlr) de 1,1 à 1,5», a-t-elle détaillé.
Le ministre de la Santé britannique, Matt Hancock, a estimé dimanche que «la nouvelle souche du coronavirus était hors de contrôle», semant l'inquiétude dans toute l'Europe, même si rien ne démontre à ce stade que cette variante entraîne des formes plus graves ou résistera aux vaccins selon les experts.
À Genève, l'OMS s'est voulue rassurante, martelant son message sur le respect des gestes barrière.
«Nous avons eu un R0 (taux de reproduction du virus, ndlr) beaucoup plus élevé que 1,5 à différents moments de cette pandémie et nous l'avons maîtrisé. Cette situation n'est donc pas, en ce sens, hors de contrôle», a déclaré le responsable des situations d'urgence sanitaire à l'OMS, Michael Ryan, aux journalistes.
«Même si le virus est devenu un peu plus efficace en matière de propagation, il peut être arrêté», a-t-il insisté.
Le haut responsable de l'OMS a jugé que les mesures actuellement en place étaient «les bonnes».
«Nous devons continuer à faire ce que nous avons fait» jusqu'à présent, a-t-il ajouté.
«Il se peut que nous devions le faire avec un peu plus d'intensité et pendant un peu plus longtemps pour nous assurer que nous pouvons maîtriser ce virus», a-t-il poursuivi.
De nombreux pays dans le monde ont fermé leurs frontières depuis dimanche aux personnes venues du Royaume Uni ou d'Afrique du sud - ou une autre variante du virus est également apparue - pour éviter qu'elles ne se propagent davantage.
- Stopper toutes les variantes -
La Suisse, où l'OMS a son siège, a pour sa part imposé lundi une quarantaine de 10 jours aux personnes s'étant rendues dans le pays alpin depuis le 14 décembre à partir du Royaume-Uni ou de l'Afrique du sud.
Le responsable de la gestion de crise du ministère de la santé suisse, Patrick Mathys a expliqué cette mesure drastique par le fait que la Suisse ne pouvait pas se permettre une hausse importante des infections - que peut faire craindre le fait que la variante est plus contagieuse- alors que les hôpitaux sont souvent aux limites de leurs capacités
Pour sa part, le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a estimé qu'il fallait stopper la transmission de toutes les variantes du virus «aussi rapidement que possible», car «plus nous le laissons se propager, plus il a la possibilité de se modifier».
«Je ne saurais trop insister - auprès de tous les gouvernements et de tous les citoyens - sur l'importance de prendre les précautions nécessaires pour limiter la transmission», a-t-il insisté.
Il a rappelé qu'il est naturel que «les virus mutent au fil du temps», et a souligné que rien ne prouvait jusqu'à présent que la nouvelle variante identifiée sur le territoire britanique «soit plus susceptible de provoquer une maladie grave ou la mort».